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Publié le 25 Novembre 2014

Lettre aux parlementaires

Par Karen Taïeb, Conseillère de Paris

Mardi 2 décembre, vous serez donc invités à « voter la reconnaissance de l’État de Palestine en vue d’obtenir un règlement définitif du conflit israélo-palestinien »

Mais au fait, ça sert à quoi ? 

Que signifie au juste cette reconnaissance de papier, de symboles, votée dans un hémicycle bien chauffé à 4000 kilomètres de Jérusalem ?   

Où sont les actes ? Où est la réalité ? Pour faire plaisir à qui ? Pour déplaire à qui ? Pour dire "on a essayé, on a fait le boulot" ? Se laver les mains ? Faire un geste historique ? Laisser une trace ? Et après …

Pour moi, la seule vraie reconnaissance ne pourra se faire qu’entre les deux parties concernées, Palestiniens et Israéliens, au prix de négociations. 

Là-bas, pas ici ! 

Avec cette reconnaissance de salon, vous allez prendre le risque d'humilier Israël en plaçant cet état démocratique sous tutelle, comme s'il s'agissait d'un état mineur, orphelin de gouvernement.

C’est certes un jeune pays, on peut critiquer sa politique, mais Israël existe bel et bien et il faut désormais compter avec !  

Mais a-t-on seulement intégré en 2014 l’existence du seul et unique Etat juif de la planète ? Admet-on sa réalité ? Décider à sa place, d'ici, sans même demander comme préalable aux Palestiniens de reconnaître leur état voisin, sans condamner le Hamas dont la charte ne cache rien de son anti sionisme, c'est nier son existence.

Demain, il y aura la paix, car cette paix est vitale. Demain, l’état palestinien naîtra à côté de l’Etat d’Israël. Mais Paris ne s'est pas fait en un jour et les Juifs, vieux de 5000 ans, n’ont retrouvé leur état qu’il y a à peine 66 ans. 

Aider un Etat à se construire ne doit pas se faire au détriment d’un autre. 

Demandez plutôt aux israéliens et aux palestiniens de retourner à la table des négociations, car il y a urgence à la paix, une paix véritable, négociée, signée … Pas une paix par procuration!