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Publié le 24 Octobre 2014

Patrizianna Sparacino-Thiellay à la Commission du Souvenir du CRIF

La Commission du Souvenir du CRIF, présidée par Claude Hampel, a reçu jeudi 23 octobre 2014 Mme Patrizianna Sparacino-Thiellay, Ambassadrice pour les droits de l’Homme en charge de la dimension internationale de la Shoah, des spoliations et du devoir de mémoire. Cette première rencontre a été l’occasion d’un échange soutenu avec les membres de la commission.

Deux questions cardinales ont été soumises à l’Ambassadrice : À l’approche du 70éme anniversaire de la libération des camps nazis, comment analyser le renouveau de l’antisémitisme en France et en Europe et de quels outils disposons-nous pour le combattre ?

Dressant le constat d’un phénomène en augmentation constante et dûment chiffré via les communications du Ministère de l’Intérieur, l’Ambassadrice considère toutefois qu’il s’agit vraisemblablement de «  pics sinusoïdaux plus que d’une lame de fond. » Il ne s’agit pas là d’un optimisme inepte, mais bien d’une analyse confortée par la plupart des chercheurs sérieux sur cette question. Au-delà du constat, sa préoccupation va vers la perception que les Juifs d’Europe ont de l’antisémitisme. Citant les résultats d’un récent sondage opéré auprès de plusieurs communautés juives européennes, elle relève que 76% des personnes interrogées sont inquiètes et que près d’un quart évite de se rendre sur des sites juifs. Ce climat d’insécurité pousserait-il notamment un certain nombre de Juifs à quitter la France ?

L’antisémitisme, soutient l’ambassadrice, est une maladie chronique du Vieux continent. Une de ses nouvelles formes tente de s’exprimer en France, mais au plus haut niveau de l’État la lutte contre l’antisémitisme a été décrétée cause nationale et la République compte un arsenal judiciaire des plus sévères. Le Président de la République et le Premier ministre ont très clairement et à plusieurs reprises affirmé leur conviction ferme de ne laisser aucune place à l’expression de l’antisémitisme en France, qu’il se nourrisse des vieilles lunes de l’extrême droite ou des tensions en apparence liées à la dégradation de la situation au Proche-Orient.

La fermeté, le rappel de la loi que nul n’est censé ignorer font –ils tout ? Force est de constater que ce n’est pas le cas et la dimension éducative et pédagogique reste prédominante. Dire, faire connaître, prévenir, enseigner, visiter les lieux de mémoire : autant de pistes qu’il ne faut cesser de creuser. Une exigence que les membres de la commission du Souvenir connaissent bien, eux ne sont jamais lassés d’aller à la rencontre des plus jeunes malgré parfois des difficultés à passer le témoin dans un climat serein.

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