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Publié le 10 Septembre 2020

Terrorisme - L’arrestation d’Omar Omsen : une véritable avancée ?

Son nom ne vous dit peut-être rien, il est pourtant l’un des djihadistes dont le nom est souvent cité dans les enquêtes liées au terrorisme.

Le parcours

Omar Omsen/Diaby arrive en France à l’âge de 7 ans, depuis le Sénégal. Il grandit dans une cité à Nice et tombe rapidement dans la délinquance.

C’est en prison (suite à des braquages et une affaire de règlement de comptes) qu’il se radicalise. De manière rapide et extrême.

Assez vite, Omar Omsen réalise des vidéos d’embrigadement qui vont jusqu’à dépasser 100'000 vues sur YouTube. A l’époque (on est en 2010, 2011), les réseaux sociaux ne savent pas du tout comment lutter contre ce type de contenu. Aujourd’hui, les vidéos d’Omsen sont toujours disponibles sur certains sites spécialisés. On estime que 80% des djihadistes français partis sur zones ont été recrutés par Omsen.

En 2013, il part en Syrie et crée un groupe de djihadistes francophones. Ce groupe d’environ 70 combattants perd son leader lorsqu’il est condamné pour des malversations financières. Après 6 mois de prison en Syrie, il est libéré en février 2019 et reprend ses activités terroristes dans un groupe « free-lance », non relié aux grandes organisations terroristes. Cela ne l’empêche pas de saluer les tueries qui ont endeuillé la France en janvier 2015.

 

Pourquoi son arrestation est importante

Omsen n’a pas été arrêté par une force gouvernementale, mais par un groupe rival, le 30 août 2020. Son arrestation aurait fait suite à une réunion houleuse entre deux groupes. Le groupe rival, Hayat Tahrir as Sham, n’en serait pas à sa première arrestation du français.

L’expert Wasim Nasr l’explique bien dans cette vidéo : on est dans la guerre territoriale. Le group HTS pourrait en capturant un djihadiste « important » devenir ainsi l’interlocuteur privilégié de la Turquie et balayer les autres groupes terroristes.

 

Omsen, rendu à la France ?

A l’heure où le procès des attentats de janvier nous replonge dans l’horreur de ces journées qui ont meurtri la France, c’est ce que l’on peut espérer. Par quel truchement diplomatique serait-il possible de faire rapatrier et juger en France celui à qui l’on doit au moins indirectement de nombreuses victimes du terrorisme ?

Cela serait probablement un signal très fort donné aux victimes, souvent confrontées à un banc des accusés bien vide.

Sophie Taïeb