Actualités
|
Publié le 6 Mai 2013

Un déserteur syrien dit avoir reçu l ordre d utiliser des armes chimiques

 

MEMRI Middle East Media Research Institute - Clip n° 3822

 

Ci-dessous des extraits d´une interview d´un transfuge de l’armée syrienne, le brigadier général Zaher Al-Saket, ancien chef de la guerre chimique de la 5e division, diffusée sur Al-Arabiya le 27 avril 2013 :
 

Zaker Al-Saket : Il existe trois types d´armes chimiques : les agents chimiques vésicants, les agents incapacitants et les agents mortels. Lors des premières manifestations, le régime utilisait des agents vésicants, comme n´importe quel pays au monde qui diffuse des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestations. Concernant les agents chimiques incapacitants et létaux, le régime a utilisé des agents incapacitants au début, et vu que le monde s’est tu et que le régime s´est dit que la communauté internationale s’en moquait, il a utilisé des armes [chimiques] mortelles dans plus de 13 endroits. Le dernier incident s’est produit à Utaybah. Le régime a utilisé des gaz sarins à trois reprises, et je crains de plus en plus qu´ils utilisent des agents plus puissants que le sarin. Ils possèdent du gaz VX et du gaz de moutarde, également connu sous le nom d’ypérite.
 

 

[...]

L´accusation du régime selon laquelle l´opposition aurait fait usage d’armes chimiques est la preuve la plus probante que le régime lui-même l’a fait, vu que l´opposition n´a pas les moyens d’employer des armes chimiques. Les moyens d´utiliser des armes chimiques sont connus : par avions, missiles, hélicoptères et artillerie. Pire encore, ce régime détient des armes chimiques binaires. Le monde doit bien comprendre qu´il existe des armes chimiques binaires en Syrie, et [Bashar Al-Assad] les utilisera contre son peuple, car il est le Nero moderne.

Les armes chimiques binaires sont constituées de deux agents non toxiques, placés dans des incubateurs chargés sur des obus d´artillerie. Ensuite, les obus sont lancés, et lorsque les deux agents se mélangent, une substance toxique se forme.

[...]

[Al-Assad] détient un arsenal complet d´armes chimiques. Certaines proviennent de l´ex-URSS, et d´autres sont actuellement en cours de fabrication.


[...]

Les experts iraniens travaillent en collaboration avec des officiers syriens de l´aéroport militaire Mazzeh. Ils fabriquent des incubateurs pour les substances toxiques, qui seront chargés sur des ogives transportées par avion. Lorsque ces ogives frappent le sol, elles libèrent un nuage toxique.

[...]

J’ai reçu l´ordre d´utiliser ces substances, mais je les ai remplacées par de l´eau de Javel. Ce fut la raison de ma désertion de l´armée d’Al-Assad.

[...]

Lors de la bataille d’Amoud Horan à Busra Al-Harir, j’ai reçu l´ordre de lâcher des agents toxiques dans les tranchées et les grottes vers lesquelles l’ASL [Armée syrienne libre] se dirigeait. Mais, Allah soit loué, j´ai remplacé cette substance par de l´eau de Javel, que j´ai diluée dans de l´eau et lancée dans les tranchées.

[...]

J´ai enterré ces substances de mes propres mains, de peur que mon commandant ne les découvre et m´envoie en prison.

[...]

À Utaybah, près de l´aéroport international de Damas, le régime a utilisé du gaz sarin à trois reprises, en raison de sa proximité avec l´aéroport. La deuxième fois où des armes chimiques ont été utilisées, ce fut à Khan Al-Assal. D´abord ils ont utilisé des agents incapacitants, puis ils ont employé des agents mortels, parce que les forces de l’ASL avaient réussi à gagner l´académie militaire, qui est le principal bastion du régime.

[...]

Les armes chimiques sont conservées dans des emplacements hautement fortifiés dans les montagnes. Je sais exactement où elles se trouvent.

[...]

Les États-Unis pourraient prendre le contrôle de ces armes dans l’heure, mais si je révèle leur emplacement aux médias, elles disparaîtront immédiatement.

[...]

Les armes chimiques sont conservées dans plusieurs endroits : à Alep, dans la région de Hama, à Damas et à Lattaquié. C’est là que se trouvent les armes chimiques.

[...]

 

Pour consulter l’intégralité des dépêches de MEMRI en français et les archives, libres d’accès, visiter le site www.memri.org/french.