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Publié le 11 Février 2016

Un plaidoyer pour l'intolérance

"Ce n’est pas en niant la nature des problèmes que l’on évitera une récupération de l’extrême droite"

Par Simone Rodan Benzaquen, Directrice AJC Europe, publié sur le Blog du Huffington Post le 10 février 2016
 
766. Dont 600 pour agressions sexuelles. C’est le nombre de plaintes déposées à Cologne par des jeunes filles à l’issue de la nuit de la Saint-Sylvestre. 
 
Médias , police et autorités allemandes avaient pourtant tenté de dissimuler la vérité pour éviter de créer la polémique. Mais chaque jour de janvier nous a permis d’en savoir davantage encore sur l’horreur qu’ont vécue des centaines de femmes cette nuit-là.  
 
Cette vague de viols et de violences faites aux femmes aurait du provoquer un immense émoi en Europe, provoquer de conséquentes manifestations et mobilisations féministes. Il n’en fut presque rien.
 
Au contraire, en France, des féministes comme Caroline de Haas ou Clémentine Autain ont choisi, plutôt que de défendre les femmes victimes de viols, de dénoncer les risques d’ « islamophobie » et de récupération des événements par l’extrême droite. 
 
La deuxième, coutumière de déclarations complaisantes avec les intégristes est même allée jusqu’à relativiser ces agressions en faisant référence aux femmes violées durant la seconde guerre mondiale. 
 
Comme s’il était impossible d’exprimer sa solidarité avec elles parce que la quasi-totalité de leurs agresseurs serait, selon la police de Cologne, des demandeurs d’asile, des immigrés en situation illégale et des Allemands d’origine maghrébine. 
 
Et que dire de la Suède où le quotidien Dagens Nyheter révèle que toutes les plaintes à caractère sexuel impliquant un demandeur d’asile étaient désormais tenues secrètes pour éviter de faire le jeu du parti d’extrême droite des Démocrates de Suède actuellement en embuscade dans ce pays? 
 
En France aussi, pendant longtemps des réalités dérangeantes ont été dissimulées. Il a notamment fallu plus d'une décennie pour que la classe politique et les médias se penchent ou plutôt s'avouent qu'une partie de la France devenait de plus en plus radicale, misogyne, et antisémite, une réalité inavouable parce que le visage de l’ennemi ne ressemblait pas à celui de l'extrême droite.  
 
Pourtant ce n'est pas faute de les avoir prévenus. Nombreux sont ceux qui ont tenté d'alerter les consciences qu'une tumeur était en train de se développer et de devenir un cancer généralisé. Ces Cassandre savaient que les attaques notamment contre les femmes et les minorités sont toujours des signes avant-coureurs d'un danger plus grand encore à venir.
 
Aujourd'hui il est temps de regarder les réalités en face et d’en finir avec cette rhétorique infantilisante. Ce n'est pas parce que quelqu'un souffre ou peut potentiellement souffrir de discrimination qu'il ne peut pas être lui même raciste, misogyne, intégriste  ou homophobe. Cette conception racialiste et différentialiste est non seulement inacceptable mais contre-productive.  Elle consiste à faire le cadeau du réel à l'extrême droite et à  prendre en otage des milliers de Français et Européens  musulmans pour qui toutes ces atteintes aux valeurs fondamentales sont insupportables.
 
Ce n’est pas en niant la nature des problèmes que l’on évitera une récupération de l’extrême droite, bien au contraire... Lire l'intégralité.
 
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