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Publié le 9 Juillet 2013

Une visite émouvante d'élus rwandais au Camp des Milles

"Grâce au Site-Mémorial, j'ai compris ce qui m'est arrivé". C'est avec une profonde gravité empreinte d'émotion que Bernard Kayumba, ancien rescapé du génocide des Tutsi au Rwanda et aujourd'hui maire du district de Karongi, a prononcé ces mots après une longue visite au site-mémorial du Camp des Milles. 

Il était accompagné du Dr Ezechias Rwabuhihi, député et ancien ministre de la Santé, ainsi que d'une adjointe à la mairie de Dieulefit et de membres de l'association rwandaise Ibuka (souviens-toi).

 

Après avoir longuement visité les parties historiques très émouvantes du mémorial, la délégation s'est arrêtée dans l'espace réflexif qui présente, à partir de l'histoire du camp et de la Shoah, et pour la première fois sur un lieu de mémoire, des connaissances scientifiques pluridisciplinaires permettant au visiteur de mieux comprendre les engrenages et les mécanismes humains récurrents (préjugés, passivité, soumission aveugle à l'autorité, effets de groupe...) qui ont conduit et peuvent encore conduire au pire ainsi que ceux qui permettent de résister.

 

Aider à la réconciliation

 

Ils se sont enfin recueillis devant le Mur des Actes Justes, qui présente la grande diversité des actes de sauvetage et de résistances aux quatre grands crimes à caractères génocidaires du XXe siècle, contre les Arméniens, les juifs, les Tsiganes et les Tutsis au Rwanda. Un contrepoint de reconnaissance et d'espoir en fin de parcours muséographique. Une manière de souligner que "chacun peut résister, chacun à sa manière... "

 

À l'issue de la visite, les personnalités rwandaises ont remercié longuement et avec émotion Alain Chouraqui, président de la Fondation du Camp des Milles. Ezechias Rwabuhihi a souligné que cette dimension éducative innovante renforce la vigilance et la responsabilité de chacun face aux racismes, à l'antisémitisme et à tous les fanatismes, et plus largement conforte la confiance que l'on doit garder en l'homme et en l'avenir.

 

Les deux personnalités rwandaises ont insisté sur la nécessaire coopération à établir entre le site-mémorial et leur pays afin que celui-ci puisse bénéficier des méthodes et des résultats de recherche présentés au Camp des Milles. Elles considèrent en effet que l'approche originale développée au camp des Milles peut aider non seulement à la réflexion, mais aussi à la réconciliation au sein de leur pays.

 

(Article publié dans la Provence, le 6 juillet 2013)

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