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Publié le 2 Novembre 2016

#Unesco - Frédéric Encel : "L’hypocrisie des diplomates qui nient la présence trimillénaire ininterrompue des Juifs à Jérusalem"

Pour le politologue, le vote de l’Unesco sur les lieux saints participe de l’instrumentalisation traditionnelle de Jérusalem à des fins politiques.

Une tentative "outrancière" et "ridicule" au regard de l’Histoire

Entretien par Steve Nadjar, publié dans Actualité Juive le 1er novembre 2016
 
Actualité Juive : Le conseil exécutif de l’Unesco a voté la semaine dernière un nouveau texte controversé sur Jérusalem, omettant la judéité de la ville. Comment cette instance s’est-elle transformée ces dernières années en porte-voix d'entreprise de réécriture de l’histoire ?
 
Frédéric Encel : Vous savez, ce n'est pas très nouveau ; le fonctionnement de ces instances permet à des régimes violemment antisionistes, voire antisémites, comme celui génocidaire au pouvoir au Soudan, d'instrumentaliser l'Unesco – et n'importe quelle autre instance onusienne du reste – à leurs fins anti-israéliennes. Je note tout de même que cette fois, de nombreux pays, démocratiques et promouvant réellement la culture par ailleurs, n'ont pas soutenu cette résolution outrancière et historiquement ridicule, soit en s'abstenant, soit en s'y opposant.
 
Jérusalem ne s’est imposée comme le point de fixation des revendications palestiniennes et plus largement arabes en terre sainte qu’à partir du XXe siècle. Pourquoi le silence était-il de mise auparavant ?
 
Mais parce que Jérusalem constitue aussi un instrument politique ! Lorsque les Croisés s'en emparent et la saccagent en 1099, elle n'est, ni n'a jamais été auparavant, la capitale d'un quelconque Etat musulman, les Turcs seldjoukides qui la perdent ayant installée la leur à Nichapur. Et une fois la cité conquise par le chef kurde Saladin en 1187, celui-ci déplore l'indifférence dont elle pâtit aux yeux des princes musulmans d'alors. Idem plus tard après la chute des Croisés ; entre 1299 et 1917, jamais l'empire ottoman ne portera Jérusalem aux nues et, bien pire, il l'oubliera dans un état de pauvreté et d'arriération que tous les voyageurs européens de la fin du XIXe siècle – et pas seulement Herzl ! – constateront. Et quid du Royaume hachémite de Jordanie qui, après la guerre de 1948, instaure plutôt sa capitale dans ce petit oasis insignifiant qu'est Amman ? Ces réalités historiques n'interdisent pas aux Palestiniens de revendiquer aujourd'hui ce que bon leur semble – c'est leur droit – mais elles illustrent le comble de l'hypocrisie dont font preuve les militants ou les diplomates qui tentent de nier non seulement la présence trimillénaire ininterrompue des Juifs à Jérusalem, mais encore l'authentique statut de capitale politique qu'ils lui conférèrent objectivement sous l'Antiquité et jusqu'à sa chute face à Rome en l'an 70... Lire l'intégralité.
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