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Publié le 28 Octobre 2016

#Unesco - "Pour Jérusalem, je ne me tairai pas", par Albert Guigui, Grand Rabbin de Bruxelles

Alors que Jérusalem ne figure pas une seule fois dans le Coran, Jérusalem apparaît dans le texte biblique pas moins de 660 fois.

Honte à l’Unesco qui le lendemain de Kippour par son vote nie et efface les caractères ethnique, religieux, historique et géographique du peuple juif et de la confession juive sur la cité de Jérusalem

Lors de sa 200ème session à Paris, le Conseil exécutif de l'UNESCO, a adopté une résolution palestinienne qui nie tout lien entre les Juifs et le Mont du Temple et lie le site sacré aux seuls Musulmans.
 
Au cours du vote, 28 pays se sont abstenus, 22 (dont 18 arabes ou musulmans) ont approuvé le texte et six s'y sont opposés. Honte à l’Unesco qui le lendemain de Kippour par son vote nie et efface les caractères ethnique, religieux, historique et géographique du peuple juif et de la confession juive sur la cité de Jérusalem. Honte à l’Unesco qui au lieu de jeter les ponts entre les peuples, les oppose les uns aux autres.
 
Dans l’ensemble de cette résolution, l’Unesco fait référence au "Kotel" (Mur de lamentations) sous le nom de "Al-Buraq Plaza". Alors que Jérusalem ne figure pas une seule fois dans le Coran, Jérusalem apparaît dans le texte biblique pas moins de 660 fois.
 
En acceptant de nommer l’endroit en rapport avec le prophète Mohammed, l’Unesco accepte donc la primauté de la tradition et de la religion islamique sur toute autre foi ou connaissance historique. Pourtant, aucun historien ne conteste que le Mur a été bâti par Hérode 800 ans avant l’Islam.
 
Dans le cadre de cette résolution, la continuité juive même, et la permanence du judaïsme et, dans une certaine mesure, du christianisme, sont également menacées.
 
Pourquoi n’entend nous pas la voix de nos frères chrétiens dénoncer cette atteinte honteuse à l’histoire juive et chrétienne ? 
 
Ce sont pourtant les fondements de la civilisation judéo-chrétienne qui sont remis en cause. En effet, si le monde accepte qu’il n’y ait aucun lien entre les juifs et Jérusalem, entre les juifs et le Mont du Temple, alors Jésus ne serait plus qu’une légende inventée. Et les Evangiles qui parlent de la présentation de Jésus au Temple, de sa rencontre dans ce même Temple avec les docteurs de la loi ou de sa venue sur place lors des grandes fêtes de pèlerinage, serait-ce pure invention ? Ces textes fondamentaux du christianisme sont-ils un tissu de mensonges ? Le christianisme peut-il se passer de Jérusalem, sa matrice ? Jésus foulat-il le sol d’un Temple en terre juive mple en terre juive ou d’une mosquée en terre musulmane ?
Pourquoi n’entendons-nous pas la voix de nos amis musulmans modérés pour défendre la vérité historique et s’opposer à cette falsification de l’histoire ?
 
Et où sont tous les journalistes qui défendent la vérité historique ? Comment se fait-il qu’ils acceptent que l’on fausse l’histoire à un tel point ? Pourquoi se taisent-ils ?
 
Depuis la destruction du Temple en 586 avant l’ère chrétienne, les exilés juifs firent le serment de ne plus oublier Jérusalem. De génération en génération, ce serment sacré s’est transmis et la Cité de David n’a jamais disparu de la mémoire du peuple d’Israël. Dans les moments les plus obscurs de son histoire, soumis à l’oppression de l’ennemi, le juif, sans aucun espoir, répétait avec obstination : "L’an prochain à Jérusalem." Ses prières, ses offrandes, ses vœux et ses souhaits ont toujours été orientés vers Jérusalem et, à aucun moment, il n’a cessé d’être "non le juif errant mais le pèlerin de Jérusalem".
 
Au fil du temps, Jérusalem devint la conscience du judaïsme. "La conscience chrétienne a trouvé très tôt une autre Jérusalem à Rome et au Ciel; la conscience musulmane, elle aussi, en a, dès son éveil, construit une autre à La Mecque et à Médine", note André Neher. Les Juifs ont toujours refusé une autre Jérusalem. Depuis plus de vingtcinq siècles, sans arrêt, sans pause, sans interruption, ils répètent : "Si je t’oublie Jérusalem, que ma droite me refuse son service…" Pour le juif, Jérusalem représente son âme, son essence, le centre de sa vie spirituelle, son génie.
L’attachement inconditionnel du peuple juif à sa capitale spirituelle n’est pas un accident fortuit. Il a été forgé au cours des siècles et nourri par la tradition.
 
A tout mariage on rappelle que nulle joie ne sera parfaite tant que Jérusalem ne retrouvera pas sa gloire. Pendant la cérémonie, l’époux brise un verre en souvenir de la destruction de Jérusalem. Si l’on construit une maison, un pan de mur doit rester inachevé pour signifier qu’Israël est en deuil tant que Jérusalem n’est pas relevée de ses ruines. Une femme néglige toujours un détail de sa toilette et de son maquillage pour se souvenir de la Ville sainte saccagée.
 
Mais c’est dans les prières quotidiennes que le souvenir de la Ville sainte revient à chaque instant. Trois fois par jour, nous demandons à Dieu : « A Jérusalem Ta ville, dans la tendresse, reviens. »
 
Après chaque repas, la prière pour l’édification de Jérusalem revient comme un leitmotiv qu’il s’agit d’ancrer à jamais dans nos mémoires. "Miséricorde, ô mon Dieu….Reconstruis Jérusalem, ville du sacré, promptement de nos jours."
 
Aussi, j’appelle tous les hommes de bonne volonté à élever la voix et à s’opposer fermement à cette falsification de l’histoire.