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Publié le 28 Octobre 2016

#Unesco - Simone Rodan-Benzaquen : "Le vote à l'Unesco sur Jérusalem? Le summum de l'indécence"

Pour la directrice de l'American Jewish Comitee à Paris et en Europe, la France aurait dû se positionner plus clairement contre le texte voté la semaine dernière par l'Unesco.

"Un défi à tous les responsables démocratiques à travers le monde "

Par Steve Nadjar, publié dans Actualité Juive le 27 octobre 2016
 
Votre tribune sur Figaro Vox dénonce l’absurdité de la réécriture de l’histoire dont l’Unesco se fait régulièrement le théâtre. De quoi ce vote est-il le nom ?
 
Simone Rodan-Benzaquen : Evidemment encore et toujours de la tentative de délégitimation d'Israël. En voulant effacer la présence juive millénaire sur les lieux saints de Jérusalem, en niant le lien ancestral entre les Juifs, le Mont du Temple et le Mur des Lamentations, les Etats la plupart du temps dictatoriaux qui ont voté ce texte poursuivent le même but: dire clairement que les Juifs n'y ont pas leur place. C'est inacceptable. Je pense également à nos amis chrétiens qui sont nombreux à être vent debout contre cette résolution qui oublie combien le Saint-Sépulcre par exemple est au cœur de la foi de millions de croyants à travers le monde. Voir des institutions internationales prestigieuses comme l'UNESCO avaliser cette mascarade est une tâche indélébile sur les missions de cette organisation. Puis-je rappeler ainsi que la résolution votée la semaine dernière a été déposée par les Palestiniens, l'Egypte, le Maroc, le Liban, l'Algérie, le Sultanat d'Oman, le Qatar et le Soudan dont chacun connaît la grande tradition démocratique ? Le Président soudanais est actuellement le seul président du monde en fonction inculpé pour génocide! Il est personnellement responsable de la mort de plus de 300.000 personnes. Récemment le gouvernement soudanais a, selon Amnesty international, utilisé de manière répétée des armes chimiques contre les populations.   Et son pays dépose très sérieusement une résolution pour condamner l'attitude d'Israël! On atteint ici le summum de l'indécence. 
 
Cela pose clairement la question de la responsabilité des institutions internationales qui, sous la pression, d'Etats autoritaires ont fait d'Israël leur seule obsession et la cause de tous les malheurs du monde.  Je pense notamment à la Commission des Droits de l'Homme de l'ONU qui, ne cesse de voter des résolutions condamnant l'état hébreu en ignorant les vrais violeurs des droits de l'Homme.  
 
Quelle crédibilité accorder à ces institutions composées d'Etats dont les dirigeants interdisent la tenue d'élections libres, empêchent la presse de paraître, liquident leurs opposants politiques, persécutent les minorités religieuses, relèguent les femmes dans la sphère intime ou laissent aux homosexuels l'alternative entre la peine de mort et la prison à vie ? 
 
Quel a été l’écho du vote du conseil exécutif au sein des organisations juives américaines ?
 
La sidération et l'effarement évidemment. Comment réagir autrement face à cette négation de la vérité ? Alors, bien sûr, il faut se réjouir que les Etats-Unis se soient opposés à ce texte absurde et mensonger. Et je voudrais saluer les nombreuses réactions outrées aux Etats-Unis face à ce vote honteux. Il est sain par exemple que les deux principaux candidats à l'élection présidentielle américaine Hillary Clinton et Donald Trump aient dénoncé d'une même voix cette résolution scandaleuse. J'aurais aimé une pareille unanimité en France où, si je me félicite que cette fois, notre pays n'ait pas voté oui, je ne comprends pas ce choix de l'abstention qui semble signifier que la patrie des Droits de l'Homme n'a pas d'avis lorsqu'une résolution unilatérale et grossière explique que les lieux saints de Jérusalem sont un territoire exclusivement musulman. Comment rester neutre devant cette absurdité et cette aberration historique?... Lire l'intégralité.