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Publié le 30 Juillet 2020

Vel d'Hiv - "Apprenez à vos fils ce qu’est la tolérance" : La cérémonie au Camp des Milles

Une cérémonie s'est tenue le dimanche 19 juillet 2020, au Camp des Milles, à l’occasion de la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat Français et en hommage aux Justes de France.

« Apprenez à vos fils ce qu’est la tolérance, afin que l’Autre aussi jouisse de sa vie »

C’est par cette phrase que Denise Toros Marter, déportée à Auschwitz à 16 ans, termina la lecture de son poème ce 19 juillet au Wagon du souvenir du Camp des Milles.

Tirer les leçons du passé ? Que ferais-je demain si… ? Autant de questions toujours très actuelles en cette Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat Français durant la Seconde guerre mondiale, et en hommage aux Justes de France. « Deux dangers nous guettent et doivent être sans cesse combattus : l’oubli et la haine. Parce que l’oubli mène à l’indifférence, parce que la haine mène à l’affrontement », soulignait le Sous-préfet Serge Gouteyron lors de la cérémonie qui se déroulait ce dimanche au Wagon-Souvenir des Milles

« Une mémoire révérence pour les souffrances du passé, et une mémoire référence pour le présent », ont été mises en avant par Alain Chouraqui le Président de la Fondation du Camp des Milles-Mémoire et Education.

« Transmettre aux jeunes une éducation qui les aidera à choisir le bon côté de l’homme », a exhorté Dan Amiach, Président de la communauté juive d’Aix-en-Provence.

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Denise Toros-Marter, deportée à 16 ans, se recueille devant la stèle des déportés des Milles vers Auschwitz.

Cette journée est organisée chaque année en mémoire de toutes les victimes -juives et tsiganes- des crimes racistes et antisémites de l'Etat Français sous Vichy. Il s’agit en particulier d’hommes, de femmes et d’enfants juifs victimes des rafles de l’été 1942 en zone occupée mais aussi en zone non occupée, comme au Camp des Milles, véritable Vel d’Hiv du Sud, en août et septembre 1942. A la lecture des noms de la centaine d’enfants et adolescents déportés des Milles vers Auschwitz, par Itamar Carlberg, jeune étudiant allemand, tous les invités avaient en tête les mots du Président Jacques Chirac prononcés le 16 juillet 1995 : « La France, ce jour-là, accomplissait l'irréparable ». Mots rappelés par le Sous-préfet lisant le message de Geneviève Darrieussecq, Ministre déléguée auprès de la Ministre des Armées, rappelant qu’« il y a 78 ans, la France se trahissait elle-même ». Moment d’émotion et de recueillement en mémoire de ces enfants et de toutes ces personnes arrachées à la vie …uniquement parce que nés juifs.

En cette période marquée par un retour de l’antisémitisme violent mais aussi des racismes, des extrémismes et des fanatismes en Europe, ces noms des Justes ayant œuvré en faveur des internés et déportés du Camp des Milles, lus durant la cérémonie, nous rappellent qu’il est possible de résister aux engrenages mortifères au nom des valeurs de justice, de tolérance et d’humanité.