Jean Francois Copé invité de la Commission Relations avec les Elus du Crif

 
La Commission Relations avec les Elus, dont le Président est Bernard Gahnassia, a reçu le 20 octobre dernier, Jean François COPE, Député de seine et marne, et Maire de Meaux, en présence du Président du CRIF Francis KALIFAT : 
Quels sont les raisons de votre candidature aux primaires de la Droite et du Centre ?
 
Jean-François COPÉ – Je ne suis pas candidat par hasard, de toute ma vie je n’ai rien fait par hasard. Moi je suis très construit, très méthodique j’ai fait vous le savez très tôt le choix de m’engager pour servir la France, il y a mille manière de la servir, j’ai choisi la politique, je l’ai fait pour des raisons qui tiennent à une vocation on a chacun parfois la chance d’avoir des appels, des missions moi c’est vraiment ça. C'est-à-dire que depuis mon plus jeune âge, à force d’entendre mon père me raconter l’histoire "d’Aubusson" ces justes qui ont sauvés vous le savez peut-être mon père et mes grands parents et sa petite sœur ma tante d’une rafle en novembre 1943, qui est répertoriée malheureusement dans l’histoire de la Shoah à Aubusson par les nazis, et sauvé par cette famille de justes, nous avons été éduqués, ma sœur, mon frère et moi-même dans cette idée que l’on devait rendre à la France ce qu’elle nous avait donné.
 
Et depuis ma plus tendre enfance, j’entends mon père me dire c’est vrai pendant la guerre il y avait des salauds et il y avait aussi des justes. Nous nous sommes là pour les justes et c’est eux qui doivent avoir le dernier mot. Quand on est enfant, on se projette, et au fil des années, j’ai assez vite compris que ma vocation et mon devoir était de m’engager en politique. Clairement à droite, pas à gauche, parce que les valeurs qui m’ont été enseignées par mes parents, par mes professeurs m’ont amené lorsque j’ai construit ma structure intellectuelle, psychologique, philosophique à adhérer à des valeurs de droite, d’autorité, patriotisme, 
la liberté d’entreprendre, l’effort, le travail, la connaissance, la générosité sans assistanat. Tout cela m’a amené au fil du temps à construire ma propre doctrine politique. 
 
Puis je suis devenu Maire de Meaux, Meaux c’est une petite France, c’est un concentré des problèmes d’aujourd’hui. 56% de logements sociaux, 27 nationalités, des problèmes de communautarisme, des problèmes d’organisation de l’Islam, des problèmes d’insécurité, de violence, de chômage, de précarité, des problèmes de cohabitation entre les communautés, enfin bref, la France d’aujourd’hui et j’ai très vite compris que si l’on voulait apporter des réponses qui soient claires, il fallait faire ce que j’ai fait avant de le théorisé, une politique de droite décomplexée. C'est-à-dire une politique dans laquelle on est claire sur ce qu’on fait, on a des valeurs, on les explique, on ne fait pas de langue de bois, on nomme les problèmes plutôt que de les nier et on n’a pas la main qui tremble quand il faut décider.
 
Je dois vous dire c’est bien parce que j’ai eu des résultats à Meaux que les gens ont décidé de soutenir, c’est une des populations les plus modestes d’Ile de France, elle vote à gauche à chaque présidentielle, Hollande fait 54% en 2012, je fais un mois plus tard 60%  dans ma ville. En vérité, la politique que je mène à ce moment là c’est quoi ? Une politique que je considère que la priorité c’est la sécurité. Les gens aujourd’hui, s’ils ne se parlent pas, s’ils ne s’écoutent pas, s’ils ne se respectent pas, c’est parce qu’ils ont peur les uns des autres. Vous sécurisé le quartier, vous sécurisé la ville, les gens acceptent de renouer avec l’autre, quel qui soit. Parce qu’ils savent que si il y a une agression, il y aura une réponse. Donc il y a une confiance qui se rétablie, un vivre ensemble. C’est pour moi la priorité. Puis vient ensuite les actions publiques à mener, et pourquoi j’ai parlé de droite décomplexée ? Si j’ai inventé ce concept au lendemain de la défaite de 2012.
Le débat de la semaine dernière a été de ce point de vu extrêmement intéressant. Les débats télé de cette nature, c’était inédit, que la droite française accepte une primaire. On s’est dit que l’on tranche la une ligne politique et l’on a besoin que l’on désigne un leader. Nous n’avions ni le leader, ni la ligne politique, et la seule solution c’était de faire voter les français et pas les militants. D’où l’idée de cette primaire ouverte et de ce débat. Dans ce débat TV, vous ne pouvez pas développer votre programme, car le temps est compté, mais c’est un révélateur personnel, car dans un tel débat l’homme est nu. Il ne peut pas tricher. Les solides sont solides, les courageux sont courageux, les fragiles sont fragiles et les tordus le restent. Cela reflète la nature humaine.
 
Quelle est la ligne que je défends dans cette campagne ? Notre pays est à la croisée des chemins, 2017 ressemble étonnement à 1958.