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Publié le 23 Octobre 2015

Les cellules du paradis par Murielle Mollo (*)

Elle nous propose un deuxième roman, pour le moins original

Médecin, personnalité connue de la communauté juive d'Aix-en-Provence, Murielle Mollo s'est lancée, depuis quelques années, dans l'écriture. Elle nous propose un deuxième roman, pour le moins original.
 
Sur le chemin de Valence, nationale 7, Martin Gale perd le contrôle de sa voiture qui s'encastre dans un arbre. SAMU, transport à l'hôpital, massages cardiaques...Hélas, rien n'y fait. La mort cérébrale est constatée. Devenu Zombie, Martin Gale, très légitimement, se présente devant Saint-Pierre en vue d'une admission au Paradis. Il est refusé et rejeté. Motif.
Avant de mourir, il avait signé un document attestant qu'il autorise, en cas de décès, le prélèvement de ses organes. Or, c'est ce qui est arrivé. On a distribué de précieux morceaux de son corps à des malades, un peu partout, en France métropolitaine, et même aux Antilles.
Or, le règlement des Cieux est formel. Le candidat à l'Éden doit impérativement récupérer les cellules de son corps désormais éparpillées, les « Horcruxes » comme aurait dit Harry Potter. Zombie, bloqué dans les Limbes, sorte de Purgatoire où la « vie » n'est pas si désagréable : bars, télé, sport, a, dès lors, une idée fixe : récupérer ses cellules afin d'obtenir le certificat d'entrée au Paradis.
Mais il n'est pas facile, quand on est à l'état d'ectoplasme, bloqué aux portes du Paradis, d'envisager un voyage vers la Terre. C'est pourquoi, sur les conseils d'un ancien enseignant, le Prof Lumineux, Zombie emprunte un corps au marché des corps perdus, celui d'Élie Copter, alias Proprio. Prenez un Zombie et un Proprio. Mettez le tout dans un shaker et secouez bien fort. Vous obtenez un Zompro, qui prend le relais de cette histoire rocambolesque.
À la recherche de son cœur, de son foie et de tous ses restes, Zompro va rencontre des personnages qui, étonnamment, ont tous des prénoms bibliques : Abraham, Jonathan, Rachel. Et quand il se retrouve en prison, son avocate, dont il s'amourache, se prénomme Ruth ! 
Murielle Mollo, avec humour, n'hésite pas à engager, dans de savoureux private jokes, le dialogue avec le lecteur, dans le genre : « Dis, lecteur, tu me suis ou tu es dépassé ? ».
Déjanté et savoureux. À découvrir.
 
 
Jean-Pierre Allali
 
(*) Éditions Anfortas. Juin 2015. 244 pages. 20 euros.
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