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Publié le 25 Février 2015

Sur les traces du boxeur d'Auschwitz

Au milieu des années 80, mon grand-père André Nahum, alors médecin à Sarcelles, reçoit une femme dans son cabinet…
 

Par Sophie Nahum, publié dans le Huffington Post le 25 février 2015
Elle lui dit: "Docteur, vous qui œuvrez pour la mémoire des Juifs tunisiens -il avait écrit plusieurs livres sur le sujet- ne voudriez-vous pas raconter la vie de mon frère, il a été injustement oublié par l'Histoire?"
Son nom était Victor Perez, son pseudonyme de boxeur: Young.
Bien sûr, mon grand-père se souvenait très bien de cette gloire nationale de la Tunisie de son enfance, ce jeune homme issu du quartier très pauvre de La Hara, parti à Paris pour boxer, et qui était devenu le plus jeune champion du monde de l'histoire de la boxe en 31, il n'avait pas 21 ans. Quelques années plus tard, il était revenu en héros à Tunis, un stade avait même été nommé en son honneur.
Ce que mon grand-père ignorait, c'est ce qu'il était devenu par la suite.
Arrêté à Paris, déporté à Drancy puis à Monowitz-Buna, le camp de travail d'Auschwitz, puis exécuté après la libération du camp pendant la grande marche.
Il ne connaissait pas non plus cet aspect incroyable de l'histoire de la Shoah:
Le Directeur d'Auschwitz 3, Monowitz-Buna, passionné de boxe, avait été tellement heureux de voir arriver dans son camp un "champion du monde", qu'il avait eu l'incroyable idée de monter une écurie de boxeurs au sein du camp et d'organiser des combats le dimanche, des combats de chiens, pour distraire les SS. Young et quelques autres déportés y boxèrent pour sauver leur peau.
De cette histoire tragique, il ne restait pas grand-chose, à part la mémoire de sa famille. Alors mon grand-père fit un livre, Quatre boules de cuir (réédité sous le titre Young Perez, champion de Tunis à Auschwitz).
Des années plus tard, alors que je suis devenue réalisatrice de documentaire, je rencontre Tomer Sisley qui, par le plus grand des hasards, me parle de ce héros qui le fascine. Lorsqu'il avait entendu parler de Victor Young Perez pour la première fois, lui aussi avait tout de suite été bouleversé par son histoire, par le destin tragique de ce Juif tunisien adulé, martyrisé puis oublié. Il rêvait d'en faire un film de cinéma, avait commencé à écrire un scénario et à apprendre la boxe pour l'incarner à l'écran. Il avait aussi décidé de marcher sur les traces de cet homme et de rencontrer les derniers témoins de sa vie. Les rendez-vous étaient pris avec des hommes qui l'avaient connu, tous avaient plus de 80 ans… Lire l’intégralité.
Source : http://www.huffingtonpost.fr/sophie-nahum/boxeur-auschwitz-victor-young-perez-deportation_b_6703722.html?utm_hp_ref=france
 

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