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Publié le 30 Juillet 2015

"Tsili", le dernier film d'Amos Gitai, en salle le 12 août 2015

Le réalisateur israélien aborde le sujet difficile de la Shoah dans un film tourné entièrement en Yiddish.

L'histoire:
Années 40. Tsili, une jeune femme juive, se cache dans une forêt à la périphérie de Czernowicz. Toute sa famille a été raflée et déportée vers les camps. Avec l'instinct d'un animal, elle se construit un nid et survit, sans faire de bruit, en pleine zone de combats. Tsili est un peu retardée, elle n'est pas synchronisée avec les événements qui se passent autour d'elle. Fuyant la sauvagerie de la vallée, Tsili a trouvé un refuge dans la nature. Un jour, Marek découvre son nid. Il s'adresse en yiddish à Tsili et découvre qu'elle est juive, comme lui. Marek s'installe avec Tsili dans le nid. Un jour, il descend au village pour se procurer de la nourriture. Il ne revient pas. Soudain, la guerre est finie. Tsili se met en marche. Sur une plage, puis dans un hôpital, elle rencontre des survivants des camps. Ils attendent un bateau qui les emmènera vers une autre terre.
 
Inspiré d'un roman d'Aharon Appelfeld, le film raconte l'errance de personnages plongés dans le cauchemar de la guerre. Tsili fait appel à son intuition et à sa vitalité, pour survivre dans cet univers sans espoir.
 
Note d'intention:
"Pour incarner l'histoire de Tsili, j'ai choisi d'utiliser trois personnages féminins : 2 actrices, Sarah et Meshi, qui n'ont pas le même âge, et une voix de femme, celle de Leah Koenig. Comme si les jeunes femmes survivantes de cette génération avaient des biographies trouées à cause de la Shoah. Comme si leurs années de jeunesse et de plaisir manquaient et ne leur avaient jamais été rendues. Le film a été tourné en yiddish, la langue de la diaspora européenne. Je me suis inspiré de ces mots d'Aharon Appelfeld à Philip Roth : « La réalité de la Shoah a dépassé n'importe quelle imagination. Si je m'en étais tenu aux faits, personne ne m'aurait cru. Mais dès l'instant que je choisissais une fille un petit peu plus âgée que moi au moment des évènements, je soustrayais l' « histoire de ma vie » à l'étau de la mémoire, et je la cédais au laboratoire de la création, dont la mémoire n'est pas le seul propriétaire. La création requiert des causes, un fil conducteur. L'exceptionnel n'y a droit de cité que s'il s'intègre dans une structure globale, et qu'il contribue à la faire comprendre. Quand j'ai écrit ''Tsili'' je m'intéressais à l'art naïf. Peut-il encore exister un art naïf à notre époque ? Il me semblait que sans la naïveté propre aux enfants, aux vieillards - et dont il reste quelque chose en nous - l'ouvre d'art serait défectueuse. J'ai tenté de corriger ce défaut."
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