Stéphanie Dassa

Directrice de projets

Blog du Crif - Qui était Théo Klein ?

29 Janvier 2020 | 513 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Sarah Halimi, une retraitée a été battue à mort à Paris, le 4 avril 2017 et son calvaire a duré plus d'une heure. Et, il s'agit bien d'un meurtre antisémite.

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

Portrait de Gil Taïeb
Nous sommes debout
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03 Avril 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

Francis Kalifat, the Crif President gave a speech at the annual Crif's dinner 2017. 

Né à Tunis en 1920, Albert Memmi, s’il a été considéré, à travers certains de ses romans, comme le chantre du judaïsme tunisien, demeure surtout, le théoricien du colonialisme

C’est l’histoire d’un mariage mixte raté. Un mariage entre une Juive et un Musulman, Julie et Sam. 

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Portrait de Stéphanie Dassa
Hommage à Claude Hampel
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14 Novembre 2016
Catégorie : France

« Il y eut un soir et il y eut un matin » Genèse1 : 5

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Actualité

Il y a six ans (ndlr. : cet article a été rédigé en mars 2018), en mars 2012, à Montauban et Toulouse, sept vies ont été fauchées par un terroriste islamique, donc je me refuse à rappeler le nom.

Le 33ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 7 mars 2018.

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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Qui était Théo Klein ? Nous le connaissions par la trace indélébile qu’il a laissée dans l’histoire du Crif dont il fut le Président entre 1983 et 1989. Cet éternel jeune homme au verbe libre avait une vision bien précise de son attachement à la République française et à l’Etat d’Israël.

Son parcours est celui d’un homme né dans les années troubles de l’entre-deux guerres, où les idéologies et les nationalismes ont pris le pouvoir sur les consciences avant de faire basculer l’Europe puis le monde dans une guerre atroce où 60 millions de personnes ont péri et parmi elles 6 millions de Juifs. Théo Klein est né en 1920 à Paris dans un milieu confortable. Son père était médecin, son arrière-grand-père était le grand Rabbin de Colmar : les Klein sont une ancienne famille juive française à l’instar des Dreyfus ; ils ne sont rien d’autres que français. 

À l’âge de 22 ans, en 1942, Théo Klein disparait.  Il s’appelle désormais Jean-Michel Morcrette.

Ce nom d’emprunt est celui qu’il a gardé durant toute sa période de résistant.

En juillet 1942 Théo Klein est à Marseille et à Nice pour participer à l’installation des familles juives qui arrivent dans la zone italienne. Il est aussi en charge de la direction du service des faux papiers de la Sixième de Grenoble et de la région Sud Est. En septembre 1943 quand les Allemands occupent la zone après l’armistice entre l’Italie et les Alliés, Théo Klein porte assistance aux personnes recherchées. Il cherche des planques pour les jeunes et organise des convois pour la Suisse. Par l’intermédiaire des assistantes sociales et des agents de liaison de la Sixième, il obtient la complicité de secrétaires de mairie de la région, qui lui délivrent faux papiers, cartes d’identité et d’alimentation nécessaires pour permettre aux Juifs en danger de se camoufler et d’échapper aux arrestations. Il fournit aussi des faux papiers à d’autres réseaux tout en dirigeant les jeunes juifs vers le maquis dans le Tarn.

C’est dans ce contexte de qu’il rencontre celle qui deviendra sa première épouse, Liliane Lieber dite Luciole, elle aussi résistante.

La guerre terminée, Théo Klein peut se consacrer à ces études : ce sera Sciences Po puis le droit. Sans surprise, il choisit la profession d’avocat. Libre penseur et libre défenseur cette profession lui sied parfaitement.

Défendre ; avec comme seule arme la vérité et comme seul bouclier la justice, tel aura été le trait caractéristique de la longue existence de Théo Klein.

Théo Klein est mort. Le 28 janvier 2020, à l’âge de 99 ans. Parti rejoindre ses acolytes et amis de toujours, Pierre Kauffmann et Georges Loinger, résistants comme lui, authentiques, comme lui, capables de colères mémorables, comme lui mais aussi fidèles, loyaux, solides, téméraires. Ils étaient tous les trois des adversaires redoutables de la mort, ils l’ont vue tant de fois en face… 

Le Crif est orphelin d’un de ses présidents qui aura sans doute marqué son histoire pour longtemps. Théo Klein est l’inventeur du dîner du Crif. Aujourd’hui c’est un évènement quasi national, on n’y compte plus les personnalités qui s’y rendent tant elles sont nombreuses et incontournables dans le paysage politique français. L’idée du Crif qu’avait Théo Klein ne fut pas celle de tous ses successeurs et les médias aiment à le relever. Certes. Mais il y a une continuité du Crif, nos combats sont identiques, nos valeurs sont les mêmes, nos espoirs aussi. Il n’y a pas eu de rupture. 

Pour cet homme qui avait tant de fois entendu le bruit des bottes allemandes, l’antisémitisme était quelque chose de concret et il ne se laissait pas impressionner par de basses provocations nées des franges les plus viles de la société.

Aucune contradiction ne l’habitait dans ses choix : il était bi national, il était français il avait risqué sa vie pour la France, il était aussi israélien, par choix et parce que comme il le disait lui-même il se sentait aussi chez lui à Jérusalem qu’à Paris.

Théo Klein, c’est un peu notre Ben Gourion français. Cet homme aimait la Torah et la lisait, mais ne la pratiquait pas. La flamme qui brulait en lui porte le nom d’Ahavat Israël, l’amour du peuple juif dont il fut une des plus belles figures.

 

Stéphanie Dassa

 

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