Stéphanie Dassa

Directrice de projets

Blog du Crif - Qui était Théo Klein ?

29 Janvier 2020 | 519 vue(s)
Catégorie(s) :
France
Portrait de Stéphanie Dassa
Hommage à Claude Hampel
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14 Novembre 2016
Catégorie : France

« Il y eut un soir et il y eut un matin » Genèse1 : 5

Comme chaque année, l'association ASI/Keren Or que je préside, distribue des lunettes de vue en Israël aux plus démunis. Cette année l'opération s'est déroulée dans la ville de LOD.

En 2005, le fait religieux envahissait peu à peu et dans la confrontation, les cours de récréation. L’agitation religieuse commençait à provoquer des dégâts dont nous payons le prix lourd aujourd’hui.

FOR JERUSALEM NO VOICE MUST MISS
FOR JERUSALEM NONE OF US CAN REMAIN SILENT

POUR JERUSALEM PAS UNE VOIX NE DOIT MANQUER
POUR JERUSALEM AUCUN D’ENTRE NOUS NE PEUT SE TAIRE
 

 

Cette période de fêtes juives en France, rime aujourd'hui avec contrôles de sécurtié et détecteurs de métaux

Une stèle en mémoire des victimes de la Shoah qui n’ont pas de sépulture, "ni ici, ni ailleurs", a été inaugurée dans le cimetière parisien de Bagneux.
Une cérémonie solennelle - et sous haute sécurité - qui, à Bagneux, dix ans après la mort d’Ilan Halimi, séquestré et torturé dans la cité de la Pierre-Plate parce qu’il était juif, était d’autant plus symbolique.

Dimanche 11 septembre 2016, j'étais l'invité de l'émission "30 minutes pour convaincre".

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

Le Times of Israel a repris ma critique de la comparaison musulmans de France - juifs pendant la Shoah.

Je fais suite aux propos de Jean Luc Melenchon travestissant l'Histoire de France.

Aux côtés de Bruno Valentin, prêtre du diocèse de Versailles et Ahmet Ogras, vice-président du CFCM sur le plateau de BFM TV, j'ai réaffirmé mon sentiment d'horreur face à cet acte barbare qui s'est passé ce matin.

 

Les vidéos de la mort, par Marc Knobel
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21 Juillet 2016
Catégorie : France

Dans quel monde vivons-nous et de quelle inhumanité est faite le monde ?

Retour sur le déchaînement de haines antisémites qui s’est produit l’été 2014, en France.

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Actualité

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

Dans leur numéro de janvier, le magazine Youpi, destiné aux enfants de 5 à 8 ans, a clairement laissé entendre à ses jeunes lecteurs qu' "Israel n'était pas un vrai pays".

"Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe…"
 

 

En juin 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi, Francis Kalifat, Président du Crif, publiait cette tribune en hommage à Sarah Halimi, devenue le triste symbole de l'antisémitisme qui tue. 

Sarah Halimi, une retraitée a été battue à mort à Paris, le 4 avril 2017 et son calvaire a duré plus d'une heure. Et, il s'agit bien d'un meurtre antisémite.

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

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Qui était Théo Klein ? Nous le connaissions par la trace indélébile qu’il a laissée dans l’histoire du Crif dont il fut le Président entre 1983 et 1989. Cet éternel jeune homme au verbe libre avait une vision bien précise de son attachement à la République française et à l’Etat d’Israël.

Son parcours est celui d’un homme né dans les années troubles de l’entre-deux guerres, où les idéologies et les nationalismes ont pris le pouvoir sur les consciences avant de faire basculer l’Europe puis le monde dans une guerre atroce où 60 millions de personnes ont péri et parmi elles 6 millions de Juifs. Théo Klein est né en 1920 à Paris dans un milieu confortable. Son père était médecin, son arrière-grand-père était le grand Rabbin de Colmar : les Klein sont une ancienne famille juive française à l’instar des Dreyfus ; ils ne sont rien d’autres que français. 

À l’âge de 22 ans, en 1942, Théo Klein disparait.  Il s’appelle désormais Jean-Michel Morcrette.

Ce nom d’emprunt est celui qu’il a gardé durant toute sa période de résistant.

En juillet 1942 Théo Klein est à Marseille et à Nice pour participer à l’installation des familles juives qui arrivent dans la zone italienne. Il est aussi en charge de la direction du service des faux papiers de la Sixième de Grenoble et de la région Sud Est. En septembre 1943 quand les Allemands occupent la zone après l’armistice entre l’Italie et les Alliés, Théo Klein porte assistance aux personnes recherchées. Il cherche des planques pour les jeunes et organise des convois pour la Suisse. Par l’intermédiaire des assistantes sociales et des agents de liaison de la Sixième, il obtient la complicité de secrétaires de mairie de la région, qui lui délivrent faux papiers, cartes d’identité et d’alimentation nécessaires pour permettre aux Juifs en danger de se camoufler et d’échapper aux arrestations. Il fournit aussi des faux papiers à d’autres réseaux tout en dirigeant les jeunes juifs vers le maquis dans le Tarn.

C’est dans ce contexte de qu’il rencontre celle qui deviendra sa première épouse, Liliane Lieber dite Luciole, elle aussi résistante.

La guerre terminée, Théo Klein peut se consacrer à ces études : ce sera Sciences Po puis le droit. Sans surprise, il choisit la profession d’avocat. Libre penseur et libre défenseur cette profession lui sied parfaitement.

Défendre ; avec comme seule arme la vérité et comme seul bouclier la justice, tel aura été le trait caractéristique de la longue existence de Théo Klein.

Théo Klein est mort. Le 28 janvier 2020, à l’âge de 99 ans. Parti rejoindre ses acolytes et amis de toujours, Pierre Kauffmann et Georges Loinger, résistants comme lui, authentiques, comme lui, capables de colères mémorables, comme lui mais aussi fidèles, loyaux, solides, téméraires. Ils étaient tous les trois des adversaires redoutables de la mort, ils l’ont vue tant de fois en face… 

Le Crif est orphelin d’un de ses présidents qui aura sans doute marqué son histoire pour longtemps. Théo Klein est l’inventeur du dîner du Crif. Aujourd’hui c’est un évènement quasi national, on n’y compte plus les personnalités qui s’y rendent tant elles sont nombreuses et incontournables dans le paysage politique français. L’idée du Crif qu’avait Théo Klein ne fut pas celle de tous ses successeurs et les médias aiment à le relever. Certes. Mais il y a une continuité du Crif, nos combats sont identiques, nos valeurs sont les mêmes, nos espoirs aussi. Il n’y a pas eu de rupture. 

Pour cet homme qui avait tant de fois entendu le bruit des bottes allemandes, l’antisémitisme était quelque chose de concret et il ne se laissait pas impressionner par de basses provocations nées des franges les plus viles de la société.

Aucune contradiction ne l’habitait dans ses choix : il était bi national, il était français il avait risqué sa vie pour la France, il était aussi israélien, par choix et parce que comme il le disait lui-même il se sentait aussi chez lui à Jérusalem qu’à Paris.

Théo Klein, c’est un peu notre Ben Gourion français. Cet homme aimait la Torah et la lisait, mais ne la pratiquait pas. La flamme qui brulait en lui porte le nom d’Ahavat Israël, l’amour du peuple juif dont il fut une des plus belles figures.

 

Stéphanie Dassa