Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Blog du Crif - Relations diplomatiques avec Israël : Regards sur les Juifs du Kosovo

04 Février 2021 | 225 vue(s)
Catégorie(s) :
Actualité

"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

Dans leur numéro de janvier, le magazine Youpi, destiné aux enfants de 5 à 8 ans, a clairement laissé entendre à ses jeunes lecteurs qu' "Israel n'était pas un vrai pays".

"Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe…"
 

 

En juin 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi, Francis Kalifat, Président du Crif, publiait cette tribune en hommage à Sarah Halimi, devenue le triste symbole de l'antisémitisme qui tue. 

Sarah Halimi, une retraitée a été battue à mort à Paris, le 4 avril 2017 et son calvaire a duré plus d'une heure. Et, il s'agit bien d'un meurtre antisémite.

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

Portrait de Gil Taïeb
Nous sommes debout
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03 Avril 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

Francis Kalifat, the Crif President gave a speech at the annual Crif's dinner 2017. 

Le judaïsme indien est assez méconnu en France. Pourtant, il est d'une implantation millénaire. Il y avait environ 35 000 Juifs aux Indes lors de la création de l'État d'Israël

Johnny est malade. Oui, le grand Johnny. Lundi, la fille de Johnny Hallyday avait annoncé que son père souffrait d'un cancer avant de crier au piratage de son compte. Ce mercredi soir, c'est finalement le chanteur lui-même qui prend soin d'envoyer un mot sur Twitter pour rassurer ces fans. Si on lui a dépisté « des cellules cancéreuses » pour lesquelles il est « traité », il assure être confiant sur son suivi. "Mes jours ne sont pas aujourd'hui en danger, rappelle L’Express du 9 mars.

Cela paraîtra peut-être étrange à certains de mes lecteurs, mais j’aime Johnny, j’aime son timbre de voix, j’aime aussi certaines de ces chansons, je suis presque, presque un fan.

Pages

Illustration: En 1929, les fidèles devant la synagogue de Pristina.

 

Décidément, depuis quelques mois, l’État juif multiplie les succès diplomatiques.

Après les Accords d’Abraham impliquant les Émirats Arabes Unis et le Bahreïn, le rapprochement avec le Soudan puis avec le Maroc, voici qu’à la suite d’une véritable première mondiale, une négociation par Zoom, en raison de la pandémie de Covid-19, le 1er février 2021, le Kosovo - État européen à majorité musulmane, indépendant depuis 2008 - a reconnu Israël et annoncé son intention d’installer son ambassade à Jérusalem.

L’étonnante négociation Zoom a réuni le ministre israélien des Affaires étrangères, Gabi Ashkenazi, son homologue kosovare, Meliza Haradinaj-Stublla et Matthew Palmer, envoyé spécial américain pour les Balkans occidentaux. Pleins feux sur le Kosovo et regards sur la petite communauté juive de ce pays.

 

Le Kosovo constitue la preuve vivante de la dislocation, en quelques années, de la Yougoslavie du maréchal Tito. Les différentes entités qui la composaient : Bosnie-Herzégovine, Croatie, Macédoine, Monténégro, Serbie et Slovénie  se sont séparées devenant autant d' États indépendants et voilà que le 17 février 2008, à la suite d'une guerre atroce entre l'armée yougoslave, d'une part et l'armée de libération du Kosovo épaulée par l'OTAN, d'autre part, guerre qui a fait des milliers de victimes, une province de la Serbie, le Kosovo, capitale Pristina ( Prizren) s'est à son tour séparée, constituant en somme une séparation dans la séparation. Avec une spécificité supplémentaire : 15% du pays, la partie nord, le Kosovo-et-Métochie, peuplée de Serbes, refuse d'accepter le nouveau pouvoir.

Le Kosovo, désormais République indépendante, n'est pas reconnu par tous les États. En mars 2020, sur les 193 États membres de l’ONU, 92 avaient reconnu le Kosovo, 96 étaient contre et 5 se sont abstenus. Le Kosovo, ce sont environ 11 000 km2 et 2 millions d'habitants. En 2021, la présidente intérimaire est Vjosa Osmani et le Premier ministre, Avdullah Hoti.

90 % des habitants du pays sont des musulmans sunnites avec une minorité bektachie. Mais on trouve aussi, au Kosovo, des Albanais, des Bosniaques, des Serbes, des Turcs, des Gorans, des Roms ashkalis et des Roms égyptiens, des Musulmans salafistes, des Protestants, des Catholiques, des Chrétiens orthodoxes et...des Juifs.

Retour sur l'histoire des Juifs kosovars

Au meilleur moment démographique de son histoire, la communauté juive du Kosovo a compté un millier d'âmes.

Comme c'est le cas pour l'ensemble de l'ancienne Yougoslavie, les Juifs qui ont vécu au Kosovo, sont, pour l'essentiel, venus d'Espagne et du Portugal pour échapper à l'Inquisition. Ils ont vécu, au long des siècles, en bonne intelligence avec la population majoritaire, exerçant les métiers les plus divers. Longtemps, le bazar juif de Pristina, à l'intérieur du « Bezistan », a été une attraction locale. La synagogue, dite « Havra Sinagoga », se trouvait au bout du bazar.  Bâties pendant la période ottomane, vers 1800, les synagogues du pays ont été rasées sous le régime communiste. Le principe de la construction d'une nouvelle synagogue sous l'égide de la « Maison d'Israël au Kosovo » a été acté en 2016 par le conseil municipal de Pristina et a pratiquement abouti en 2021 même si la population juive n’est plus que de quelques dizaines d’âmes. Un musée juif devrait également voir le jour.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Juifs ont été en sécurité au Kosovo qui a été une terre d'asile pour des Juifs venus de pays voisins. De nombreux Justes kosovars et albanais ont, d’ailleurs, sauvé des Juifs de la tourmente nazie.

Plus près de nous, en mai 2013, dans le cadre d'une « Semaine de la Tolérance », une plaque en souvenir des Juifs assassinés pendant la Shoah a été inaugurée à Pristina. Selon les dirigeants de la communauté juive, 258 Juifs de Pristina furent déportés dans un camp de Belgique et 92 d'entre eux y trouvèrent la mort.

Ces dernières années, des commémorations de Hanouka ont réuni dans des hôtels de Pristina des Juifs et des Musulmans.

La communauté juive, qui a longtemps été dirigée par Votim Demiri, le « patriarche », a accueilli avec ferveur la nouvelle de l’établissement de relations diplomatiques entre Jérusalem et Pristina.

Une page nouvelle s'ouvre désormais.

Jean Pierre Allali