Blog du Crif/France - Les Gilets Jaunes devraient servir de réveil pour l'antisémitisme en France

10 Avril 2019 | 308 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Francis Kalifat a bien connu Robert Castel, durant les dernières années de sa vie. Ce fut une très belle rencontre, il garde en mémoire de beaux souvenirs. Francis Kalifat était présent à son enterrement. 

Martine Ouaknine est adjointe au Maire de Nice, déléguée au devoir de mémoire, à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, conseillère métropolitaine et départementale, présidente honoraire du Crif Sud-Est.

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Actualité

Découvrez mon discours prononcé lors de la plénière de clôture de la 11ème Convention nationale du Crif, le 14 novembre 2021, en présence du Premier ministre Jean Castex.

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Antisémitisme

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

J'ai été interviewé par Marc-Olivier Fogiel et Eléanor Douet, sur RTL, lundi 30 mai 2016, à la suite de mon élection à la Présidence du Crif.

Prix Nobel de littérature en 2002, l'écrivain hongrois Imre Kertèsz est mort à Budapest le 31 mars 2016. Son dernier livre, "L'ultime auberge" a reçu, le 22 mai 2016, le Prix Spécial du Jury 2016 du Salon du Livre de la Licra-Paris

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Portrait de Jean Pierre Allali
LECTURES
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24 Mai 2016
Catégorie : France, Antisémitisme

Malka Marcovich et Jean-Marie Dubois publient un ouvrage original sur un thème peu exploré jusqu'ici:la contribution de la société des transports parisiens à l'organisation de la déportation des Juifs de France aux heures sombres de l'Occupation nazie

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

Là-bas, la crainte d'une menace russe est la principale raison qui exacerbe les passions identitaires.

 
Lors d’une allocution devant le Conseil de sécurité, Rafael Ramirez, représentant du Venezuela auprès des Nations-Unies, a lancé… « Qu’est-ce qu’Israël a l’intention de faire avec les Palestiniens ? Vont-ils disparaître ? Est-ce qu’Israël cherche à imposer une Solution finale sur les Palestiniens ? » 
 

Décryptage.

 

Deux historiens français l’ont fait et publient ce mois d’avril en collection Que Sais-je Les 100 mots de la Shoah.

"La Place de la République ne vous appartient pas".

Dimanche dernier, des militants du Collectif Anti Boycott se sont rendu face à une manifestation BDS.

Quel est donc ce mouvement qui s'est vu offrir une tribune hier au journal télévisé de France 2 ?

Lundi 11 janvier, à Marseille, un jeune turc de 15 ans attaquait à la machette un enseignant juif portant une kippa. Une affaire qui devait provoquer une grande émotion, et qui a inspiré à Jérôme Fenoglio, le directeur du journal « Le Monde », un éditorial remarquable. En voici un extrait : « Ce mal, il faut le considérer pour ce qu’il est : le produit des noces mortelles entre djihadisme et antisémitisme. Le terrorisme fondamentaliste (…) reprend tous les stéréotypes du vieil antisémitisme européen, accommodé à la sauce de l’heure, mélange de théories du complot importées du Moyen-Orient et transportées par Internet ».

A force de tenir des raisonnements primaires, ami de Gôôôôche, tu es devenu primaire

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Nous assistons depuis le 17 novembre au déferlement du mouvement des gilets jaunes, entraînant le pays dans une vague de violence devenue incontrôlable. Tout commence par un mouvement de protestation populaire, engageant les populations ‘périphériques’ face à une capitale, dite, déconnectée, contre l'augmentation des taxes sur le carburant et plus globalement contre l’augmentation du coût de la vie, devenu, pour beaucoup, synonyme de précarité.

Ce qui a débuté depuis maintenant 18 semaines comme simple mouvement social contestataire cautionné et majoritairement soutenu, a rapidement dégénéré en règlement de compte élitiste, alimenté par des fractures sociales jusque là maintenues invisibles. Dès la seconde manifestation, les théories conspirationnistes et antisémites ont rapidement émergées. Facilité, banalité, ce n'est malheureusement pas un phénomène nouveau en France, et si les gilets jaunes ne sont pas responsables à proprement parlé de cette haine latente et profonde, ils sont un catalyseur malgré eux de cet antisémitisme dormant et réprimé. Il s'agit là d'une tendance idéologique dangereuse, que nous avons déjà constaté par le passé, aussi loin que l'affaire Dreyfus et qui se réveille, historiquement, chaque fois qu'un "mal" se produit dans la société. Le Juif, ce fameux coupable né, bourreau idéal à blâmer.

"En un mois seulement, nous avons été témoins de ce qui peut arriver lorsque le discours haineux se transforme en crimes verbaux, physiques, presque délibérés et communs."

Le mois dernier, la communauté juive de France a connu trois étapes majeures et notables.

Une première phase de déferlement antisémite et une escalade importante d’agressions diverses menées contre la communauté juive. L'attaque verbale, choquante et symbolique du philosophe juif Alain Finkielkraut, la profanation de l’arbre planté à la mémoire du jeune Juif tué Ilan Halimi, suivi de la profanation du cimetière juif de Strasbourg. Ou encore une croix gammée grimant d’ignominie le portrait de Simone Veil ainsi que la vitrine de Bagelstein vandalisée par un graffiti ‘Juden’ efficacement transformé en ‘Guten Tag’ par l’équipe du restaurant. Enfin, le président Emmanuel Macron, lui-même, accusé de "collaboration" avec les juifs et associé à la banque Rothschild.

Une deuxième phase directement liée à la première, a pris lieu lorsque nous avons assisté à l'une des plus grandes manifestations pro-juives de l'histoire de France, attirant des dizaines de milliers de personnes dans les rues pour soutenir la communauté juive - selon les médias, il y avait plus de 20 000 manifestants, simplement à Paris. Cette manifestation a souligné l'unité de notre communauté, où des familles entières sont venues défendre leurs droits, y compris les enfants, leurs parents et leurs grands-parents mais aussi la dignité Républicaine à laquelle les Français sont profondément attachée.

Une troisième phase enfin, la grande percée, quand le président Macron s'est engagé à adopter, en direct, à l’occasion du dîner annuel du CRIF, la définition de l'antisémitisme de l'International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA), marquant ainsi une rupture avec le statu quo et affirmant par la même occasion une reconnaissance de l'antisionisme comme antisémitisme moderne.

En un mois seulement, nous avons été témoins de ce qui peut arriver lorsque le discours haineux se transforme en crimes verbaux, physiques, presque délibérés et communs. Mais nous avons aussi vu la force d'une communauté qui se bat pour ses droits et pour les valeurs françaises fondamentales, gages de liberté, d’égalité et de fraternité. Cette haine n'est pas nouvelle et nous ne devons pas être naïfs quant à son existence. Nous sommes confrontés chaque jour à des actes de xénophobie et de haine, impossible à minimiser, ni petits, ni grands, mais omniprésents. Quand des étudiants juifs cachent leur identité, ont à trouver des excuses pour expliquer pourquoi ils ne peuvent pas venir en classe un jour de fête, ce n'est plus une liberté émancipatrice mais une aliénation de la diversité.

Les juifs sont un thermomètre social et le mouvement des Gilets Jaune devrait servir de réveil, pas seulement à la communauté, mais à tous. Avec pour urgence, la nécessité de créer une société plus équilibrée dans sa diversité et plus tolérante dans son essence, en France, comme ailleurs. Mais il y a de l'espoir, car la conséquence positive de ce conflit social est la renaissance d'une communauté unie face à la haine absurde, plus que jamais fière de son héritage, défenseur du droit de vivre librement et fièrement son identité franco-juive. Et tant que cette unité existera, elle aura le pouvoir d’influencer  et d’affecter favorablement, l’environnement tout entier.

Shelly Wolkowic

 

Le WJC JDCorps, un programme phare du Congrès juif mondial, est un réseau de jeunes professionnels juifs agissant dans le domaine de la diplomatie et de la politique publique. Il regroupe quelques 300 personnes à travers plus de 50 pays. Les membres, connus sous le nom de "Jewish Diplomats" (JD), viennent d'un large éventail de milieux professionnels.