Blog du Crif/Lecture - Le siècle d'Assia

15 Mai 2019 | 160 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Mon discours prononcé au dîner du Crif Grenoble-Dauphiné, le 22 octobre 2017.

Mon discours à la cérémonie d'hommage aux Juifs engagés volontaires qui s'est tenue le 15 octobre 2017 au cimétière de Bagneux.

Dans ce courrier, j'ai félicité Audrey Azoulay pour son élection. J'ai également attiré son attention sur les positions récentes de l'Unesco sur Jérusalem et commente les relations passées de l'organisation avec le Crif.

Mardi 10 octobre 2017, j'ai été reçu par le Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères pour un long tour d'horizon.

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#BlogDuCrif - Devoir de mémoire
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20 Septembre 2017
Catégorie : France

Il y a 76 ans, le 15 décembre 1941, 69 hommes ont été fusillés au Fort du Mont Valérien à Suresnes, dans les Hauts de Seine par les autorités d’occupations allemandes. Ces hommes, français et étrangers, furent arrêtés par les forces de polices françaises de la Préfecture de police du département de la Seine (à l’époque).

Je vais vous raconter l’histoire de Moritz Singer, mon oncle, le frère de ma mère, un de ces fusillés.

En 2017, Roger Pinto, sa femme et son fils ont été séquestrés, violentés et détroussés à leur domicile de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), "une agression antisémite" condamnée par le Crif et le ministre de l'Intérieur. Une première ?

"Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe…"
 

 

"The strength of a Nation always lies in the the way it looks at its History and and its ability to teach it to future generations".

 

"La force d’une Nation réside toujours dans le regard qu’elle sait porter sur son histoire et sa capacité à l’enseigner aux générations suivantes."

 

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Actualité

Jeudi 6 septembre s'est tenue la cérémonie d'échange des vœux entre les responsables de la Communauté juive, la Maire de Paris Anne Hidalgo et la présidente du Conseil régional d'Ile de France Valérie Pécresse.

Jeudi 26 juillet, j'ai écrit au Ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian afin de lui faire part de mon étonnement face à l'absence de mention d’Israël dans les déclarations du Quai d'Orsay suite à l'évacuation de casques blancs syriens.

Mercredi 25 juillet, j'ai adressé des courriers aux Présidents respectifs de la Fédération Française des Échecs et de la Fédération Française de Judo. L'objectif : mener à bien le combat pour l'égalité et contre la discrimination de toute nature.

Fausses rumeurs, photos ou vidéos truquées… les fausses informations, ou fake news, inondent le net. La désinformation va parfois plus loin, prenant la forme de théories à l’apparence scientifique.

L'exposition CHAGALL, LISSITZKY, MALÉVITCH...L'AVANT-GARDE RUSSE À VITEBSK (1918-1922) est à découvrir juqu'au 16 juillet 2018 au Centre Pompidou.

Scoop : l’appel au boycott est illégal en France

 

Et vous, comment définiriez-vous l’humour juif ?

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Opinion

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

Depuis plusieurs années, le cinéma international ne cesse de plébisciter les cinéastes iraniens. Asghar Farhadi en est l’exemple même. Cependant, certains réalisateurs n’ont pas la chance d’être autant ovationnés.

Pour leur cinéma engagé, frontal et dénonciateur du pouvoir politique et du régime iranien, grand nombre de réalisateurs iraniens ont été, pour les plus chanceux, contraint à l’exil, tandis que d’autres en détention, subissent le triste sort réservé aux prisonniers iraniens.

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Le siècle d'Assia, par Marguerite Bérard*

Connaissez-vous Assia ? Probablement pas. Assia est le prénom du père de notre amie Marie-Hélène Bérard, membre du comité directeur du Crif, et le grand-père de Marguerite Bérard, major de la promotion Senghor de l’ENA, qui est l’auteure du livre. Celui-ci raconte la vie mouvementée d’Assia bat Geinstein (1903-1999), celle d’un Juif russe né à Rovno (Ukraine). Il est le quatrième des six enfants-les deux derniers sont des jumeaux- d’une famille disposant d’une modeste aisance qui, comme des centaines de milliers d’autres, est contrainte de vivre dans la « zone de résidence » imposée par le Tsar aux Juifs.

Le père, Simon, possède une tannerie et est loin des aspirations religieuses ou révolutionnaires qui dominent au sein des habitants du « Yiddischland ». C’est un homme sévère, parfaitement russophone et plutôt favorable à l’ordre établi. Son épouse, Maria, est plus traditionnaliste et s’occupe avec amour de sa nombreuse progéniture. Assia a grandi heureux dans cette petite ville, malgré quelques alertes aux pogroms lors de l’affaire Beïlis, ce Juif ukrainien accusé en 1911 de meurtre rituel mais finalement acquitté en 1913. La première guerre mondiale ne se traduit jusqu’en 1917 que par des privations matérielles, mais l’arrivée des Bolcheviks au pouvoir entraîne une sévère occupation allemande, puis des pogroms ukrainiens durant la guerre civile qui s’ensuit et auxquels la famille échappe grâce au courage du frère aîné. L’occupation polonaise, enfin, qui voit disparaître MikhaÏl, le frère préféré d’Assia, victime innocente des combats lors de la prise de la ville, scelle le destin de Rovno jusqu’en 1939. Face à toutes ces vicissitudes, Assia part rejoindre un oncle en Palestine, alors sous mandat britannique, via Varsovie et Vienne. Arrivé en « Eretz », il travaille dans un kibboutz près de Tel-Aviv, apprend les métiers du bâtiment et se lance dans la construction de maisons. Après quelques succès, les difficulté financières –et peut-être aussi un chagrin d’amour-, le conduisent en 1928 à tourner ses regards vers la France où des camarades de Rovno et les deux jumeaux, Sacha et Yasha, déjà installés, lui conseillent de les rejoindre.

À Paris, Assia trouve un travail dans une petite entreprise de maroquinerie située à Belleville que le propriétaire, sans héritier, lui vend dès 1931. L’année suivante il se marie, est heureux de la naissance de sa fille Micheline, fait venir en 1937 de Rovno ses parents et sa fratrie qui, hélas, préfèrent repartir. Assia ne les reverra plus : ils disparaîtront en 1941 dans la « Shoah par balles ».

Dès 1938, Assia et ses deux frères jumeaux s’engagent dans l’armée française, estimant que c’est bien le moins qu’ils devaient à leur nouveau pays. Mobilisés en 1939, ils participent aux combats dans lesquels Yasha gagne plusieurs citations. Après l’armistice, ils se retrouvent tous en zone occupée. Yasha et Sacha sont envoyés en 1941, en tant que Juifs étrangers au camp de Pithiviers ; si le premier réussit à quitter le camp en raison de problèmes cardiaques ( ! ), le second sera déporté à Auschwitz en juillet 1942 d’où il ne reviendra pas.

Asssia, de son côté, dispose d’un passeport palestinien car il a acquis cette nationalité lors de son séjour de 1923 à 1928. Il est donc une « British protected person » du fait du mandat anglais sur le pays. Après avoir hésité à se faire reconnaître comme citoyen français, ce à quoi ses états de service militaire pouvaient lui permettre de prétendre, il comprend que ce passeport constitue une meilleure sauvegarde, car les Allemands, soucieux de protéger leurs compatriotes tombés aux mains de l’ennemi, se servent des ressortissants anglo-saxons comme d’une monnaie d’échange. Assia est donc interné au camp de Saint-Denis, où il reste jusqu’à la libération de la ville le 25 août 1944. Son épouse et sa fille, qui obtiennent par un miracle administratif peu clair des papiers palestiniens, se sont cachés dans Paris, tandis que Yasha s’est réfugié dans le Vercors. A l’est, seul le frère aîné, devenu chirurgien dans l’Armée Rouge, a eu la vie sauve. Assia et Yasha le retrouveront à Kiev en 1960.

À la Libération, Assia reprend son travail. Marie-Hélène naît après la guerre, et la famille coule des jours tranquilles, sinon heureux, car la tristesse d’avoir perdu une grande partie des siens le marque profondément. Son épouse meurt en 1976. Il continue à travailler jusqu’à 80 ans, mais la mode des bracelets-montres en métal fait péricliter sa petite affaire. Entouré de sa famille et des quelques amis de Rovno encore vivants, il meurt seize ans plus tard, le jour de Noël 1999.

Cette vie romanesque, ici trop vite brossée, est pour une large part celle de nombreux Juifs d’Europe de l’est installés en France. Le style clair et précis de Marguerite Bérard, son humour, les nombreuses anecdotes qui parsèment l’ouvrage, sa tendresse envers son grand-père rendent ce livre très plaisant et souvent émouvant. L’itinéraire de cet enfant du XXème siècle que fut Assia mérite, grâce à sa petite- fille talentueuse, d’être lu.

Gérard Unger

*Le siècle d’Assia, de Marguerite Bérard, Flammarion, 206 pages, 18 euros.

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