Gil Taïeb

Vice Président du Crif

#BlogDuCrif #VeldHiv - "Ces journées resteront à tout jamais dans nos mémoires."

23 Juillet 2018 | 102 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Mon discours à la cérémonie d'hommage aux Juifs engagés volontaires qui s'est tenue le 15 octobre 2017 au cimétière de Bagneux.

Dans ce courrier, j'ai félicité Audrey Azoulay pour son élection. J'ai également attiré son attention sur les positions récentes de l'Unesco sur Jérusalem et commente les relations passées de l'organisation avec le Crif.

Mardi 10 octobre 2017, j'ai été reçu par le Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères pour un long tour d'horizon.

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#BlogDuCrif - Devoir de mémoire
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20 Septembre 2017
Catégorie : France

Il y a 76 ans, le 15 décembre 1941, 69 hommes ont été fusillés au Fort du Mont Valérien à Suresnes, dans les Hauts de Seine par les autorités d’occupations allemandes. Ces hommes, français et étrangers, furent arrêtés par les forces de polices françaises de la Préfecture de police du département de la Seine (à l’époque).

Je vais vous raconter l’histoire de Moritz Singer, mon oncle, le frère de ma mère, un de ces fusillés.

En 2017, Roger Pinto, sa femme et son fils ont été séquestrés, violentés et détroussés à leur domicile de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), "une agression antisémite" condamnée par le Crif et le ministre de l'Intérieur. Une première ?

"Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe…"
 

 

"The strength of a Nation always lies in the the way it looks at its History and and its ability to teach it to future generations".

 

"La force d’une Nation réside toujours dans le regard qu’elle sait porter sur son histoire et sa capacité à l’enseigner aux générations suivantes."

 

En juin 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi, Francis Kalifat, Président du Crif, publiait cette tribune en hommage à Sarah Halimi, devenue le triste symbole de l'antisémitisme qui tue. 

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Opinion

Depuis plusieurs années, le cinéma international ne cesse de plébisciter les cinéastes iraniens. Asghar Farhadi en est l’exemple même. Cependant, certains réalisateurs n’ont pas la chance d’être autant ovationnés.

Pour leur cinéma engagé, frontal et dénonciateur du pouvoir politique et du régime iranien, grand nombre de réalisateurs iraniens ont été, pour les plus chanceux, contraint à l’exil, tandis que d’autres en détention, subissent le triste sort réservé aux prisonniers iraniens.

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Au moment où j’écris ces quelques mots, je m’apprête à me rendre à la commémoration annuelle de la rafle du Vel’ d’Hiv’. Comme chaque année, nous allons être quelques centaines à nous retrouver afin de rappeler et d’honorer la mémoire des 13 152 juifs ( 4115 enfants, 5919 femme et 3118 hommes) qui , le 16 et 17 juillet 42 ont été traqués et arrêtés ,par la police française sur ordre du gouvernement collaborationniste de Pétain. Ces milliers de juifs, regroupés au Vel’ d’Hiv’ avant d’être conduit vers des camps de la mort. Ces arrestations ont été menées par 7000 policiers et gendarmes français assistés par près de 400 collabos militants du parti républicain français sur ordre du gouvernement de Vichy. 

Ces journées resteront à tout jamais dans nos mémoires. Elles ont été le symbole de la honte dans une France qui en majorité détournait le regard devant ce spectacle dramatique 

Nous ne pouvons occulter et oublier le courage et l’humanité de ces Justes, qui bravant le danger ont sauvé des vies de juifs voués à une mort certaine. 

Ces Justes ont été les lumières qui manquaient dans cette période de ténèbres. 

Cette page sombre de l’Histoire de France aurait dû nous préserver de tout retour de la haine antisémite mais force est de constater que les années passant, les leçons ont été oubliées. 

Après avoir vu réapparaître le négationnisme nous constatons depuis plus de 10 ans,  que dans la France du XXIe siècle, des juifs sont à nouveau les cibles de la haine antisémite.

Après les insultes et les graffitis, sont venus les agressions et après les agressions sont arrivés les assassinats. 

Moins de 70 ans après la Shoah, en France, des juifs sont morts parce qu’ils étaient juifs. 

Dans la France du XXIe siècle, les fascistes ont relevé la tête et ils font aujourd’hui, Haine Commune, avec un nouvel antisémitisme habillé aux couleurs de l’antisionisme.

Certains crient mort aux juifs, d’autres morts à Israël et d’autres n’hésitent plus à crier les deux.

À chaque commémoration je me pose la même question:  Pourquoi venir honorer les juifs morts, S’ils ne respectent pas le juif debout et vivant ?

Comment certains ont l’audace de venir pleurer les juifs déportés et assassinés, qui n’avaient pas de terre, et peuvent en même temps déverser leur haine de l’État d’Israël, seul foyer national du peuple juif. 

Alors chaque année par respect et au nom de tous les miens, je me rends aux commémorations  et à chaque fois j’ai envie d’hurler : « mais vous ne nous aimez que morts !! Respectez nous vivants et respectez ce petit coin du monde qui nous est si cher  » 

Je suis persuadé que s’il n’y avait pas Israel, Il ne ferait pas bon être juif dans ce XXIe siècle ou les intégristes islamiques appellent au Jihad et agressent des juifs au cri de Ala Akbar. 

Il ne ferait pas bon être juif lorsque le fascisme reprend force et vigueur. 

Il ne ferait pas bon être juif dans une France dans laquelle des experts ou des juges hésitent à qualifier d’antisémitisme des assassinats tels que celui de Sarah Halimi. 

Il ne ferait pas bon d’être juif dans un monde sans un Israël fort et indépendant.

Crédit photo : © Alain Azria