Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Crif - Réfugiés Juifs du monde arabo-musulman : l'Exode oublié

30 Novembre 2020 | 320 vue(s)
Catégorie(s) :
Actualité

Lors de la cérémonie nationale d'hommage commémorant le Vel d'Hiv, le Président du Crif s'est dit "choqué et révolté par les images indécentes des récalcitrant à la vaccination arborant l’étoile jaune et faisant des raccourcis honteux. C’est un outrage à la mémoire des victimes de la Shoah".

Discours de Marcel Dreyfuss,  Président d’honneur du Consistoire, représentant du Crif ARA - Dimanche 18/7/2021 au CHRD

Discours prononcé à la cérémonie du 18 juillet par M. Albert Massiah, Président du Crif Bordeaux-Aquitaine, lors de la « Journée nationale à la mémoire des crimes racistes et antisémites commis par l’État français de Vichy et en hommage aux Justes de France. »

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Israël

Une grande passion pour Israël et pour le peuple juif.

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

J'ai été interviewé par Marc-Olivier Fogiel et Eléanor Douet, sur RTL, lundi 30 mai 2016, à la suite de mon élection à la Présidence du Crif.

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

 
Lors d’une allocution devant le Conseil de sécurité, Rafael Ramirez, représentant du Venezuela auprès des Nations-Unies, a lancé… « Qu’est-ce qu’Israël a l’intention de faire avec les Palestiniens ? Vont-ils disparaître ? Est-ce qu’Israël cherche à imposer une Solution finale sur les Palestiniens ? » 
 

Décryptage.

 

A Noël, les journaux français qui ont imputé aux Israéliens les difficultés des chrétiens à Bethléem ont passé sous silence l'attaque du Patriarche latin de Jérusalem par des émeutiers palestiniens musulmans dans la ville natale de Jésus. Une différence de couverture lourde de sens dans la période de Noël chargée de symboles.

A Noël, les journaux français qui ont imputé aux Israéliens les difficultés des chrétiens à Bethléem ont passé sous silence l'attaque du Patriarche latin de Jérusalem par des émeutiers palestiniens musulmans dans la ville natale de Jésus. Une différence de couverture lourde de sens dans la période de Noël chargée de symboles.

D'abord on critique, puis on dénie et pour finir on adopte. Laissons le temps au temps.

Conflit israélo palestinien, traitement médiatique, crise de l'information : analyse

Portrait de Sophie Taïeb
Incendie du tombeau de Joseph
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16 Octobre 2015
Catégorie : Israël

Détruire la cité ancienne de Palmyre et faire brûler le tombeau de Joseph reviennent-ils vraiment au même ? Pas pour tout le monde.

Quand les larmes se transforment en espoir d'un monde meilleur.

Maxime Perez est journaliste, correspondant pour la presse française en Israel et spécialiste des affaires militaires pour la chaine i24News.
Marc Knobel Directeur des Etudes du CRIF à confié à Maxime Perez le soin de présenter une étude sur l'Opération Bordure Protectrice.

Lundi dernier, l’ancien Président de la République était en Israël. Une visite étrange, hybride où le mélange des genres s’ajoute à la confusion des rôles.

Les français d'Israël, et en particulier ceux qui ont immigré de France durant les quinze dernières années, ont en grande majorité souhaité la réélection de Benjamin Netanyahu.
Déçus par l'attitude des politiques français face à l'islamisme et l'antisémitisme, beaucoup voient en Bibi un dirigeant politique charismatique doté d'une capacité à affirmer avec une assertivité rare la cause d’Israël à la face du monde et savent que ses concurrents en politique n'ont pas cette compétence exceptionnelle.
De plus, comparant la réussite de l'économie d'Israël face à la faillite de l'économie française, ils ne comprennent pas pourquoi la plupart des médias israéliens et analystes politiques sont tellement critiques envers celui qu'ils considèrent à juste titre comme un héros du peuple juif. 

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Le 30 novembre, l’État d’Israël et les communautés juives du monde entier commémorent la Journée dédiée au souvenir de l'expulsion des Juifs des pays arabes et de l’Iran. A cette occasion, nous vous proposons la lecture de ce texte de Jean-Pierre Allali, vice-président de la JJAC (Justice for Jews from Arab Countries).

Illustration : Dans les années cinquante, groupe de Juifs d’Afghanistan en partance pour Israël (Collection JPA)

 

Force est de constater qu’on parle très rarement de la destinée tragique des Juifs originaires du monde arabo-musulman qui furent amenés à quitter subitement des terres où ils étaient établis depuis des milliers d’années. Et pourtant, il s’agit d’un drame qui a concerné près d’un million d’individus.

Fort opportunément, la Knesset, le parlement israélien, a, le 24 juin 2014, adopté une loi instituant une Journée de commémoration de l’Exode des Juifs des Pays arabes et de l’Iran.

Ce n’était que justice face à ce qu’il faut bien considérer comme un exode oublié, voire escamoté. Quittant en catastrophe les pays arabo-musulmans, les Juifs ont essaimé aux quatre coins du monde mais c’est en Israël, pour l’essentiel, qu’ils ont trouvé refuge, constituant désormais, avec leurs descendants, près de la moitié de la population du pays.

La Knesset a choisi le 30 novembre comme date de cette commémoration.

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Peu après la création de l’État d’Israël, regroupement d’enfants juifs d’Afrique du nord dans une « Ma’abara », village de tentes provisoire. (Collection JPA)

C’est dans les années 1970, à Tel Aviv, que la question du statut de réfugiés pour les Juifs ayant quitté le monde arabo-musulman a été soulevée pour la première fois par la WOJAC (World Organization of Jews from Arab Countries). Dans ses attendus, la WOJAC se référait à la fameuse résolution 242 des Nations unies.

En 1999, la WOJAC a été amenée à cesser ses activités. Trois ans plus tard, la JJAC (Justice for Jews from Arab Countries), actuellement co-présidée par le rabbin new-yorkais Elie Abadie  et le canadien Sylvain Abitbol (1) a repris le flambeau depuis New York en entreprenant une action vigoureuse de lobbying. C’est ainsi qu’en 2008, la Chambre des Représentants des États-Unis a adopté une résolution affirmant la nécessité de conférer aux émigrés juifs le statut de réfugiés selon la Convention relative au statut des réfugiés et d’établir un fonds d’indemnisations visant à compenser ces réfugiés pour toute perte ou dommage matériel qu’ils auraient subi. Plus tard, en 2014, le gouvernement canadien a reconnu aux émigrés juifs déplacés depuis 1948, le statut de réfugiés, et ce, afin « d’assurer la reconnaissance juste et équitable de toutes les populations de réfugiés découlant du conflit israélo-arabe ».

Si le départ des Juifs d’Afrique du nord s’est effectué en général, malgré quelques violences, d’une manière moins meurtrière qu’ailleurs, on ne saurait oublier par exemple le drame des Juifs de Syrie avec le pogrome d’Alep, le 2 décembre 1947 et, dans les années 50, le harcèlement incessant de la police secrète, la sinistre « moukhabarat ».

L’Irak, lui, a connu le « Farhoud », nom arabe du pogrome qui vit, le 6 juin 1941, la mort de 600 Juifs et des milliers de blessés. En Égypte, à la suite de la création de l’État d’Israël puis au gré des guerres israélo-arabes, les Juifs seront soumis à la terreur et à l’emprisonnement qui conduiront à leur fuite éperdue.

Présents dans le pays depuis la période du Second Temple, les Juifs du Yémen purent gagner Israël en 1949 grâce à l’opération « Tapis Magique » qui permit à 45 000 âmes de quitter un pays où, comble du sadisme, un édit royal de 1920, obligeait tout enfant juif de moins de treize ans, orphelin de père, à se convertir à l’islam (2).

Mon image

Immigrants yéménites juifs à leur arrivée en Israël (Collection JPA)

Un récent ouvrage de Joël Kotek et Alain Soriano (3), préfacé par Philippe Val propose un tableau chiffré on ne peut plus éloquent. On peut y lire à propos du nombre de Juifs: Algérie : 1948 : 120 000, 2010 : 0, Égypte : 1948 : 75 000, 2010 : 100. Pour les mêmes dates, en Irak, on passe de 135 000 à 5, au Liban, de 5 000 à une trentaine, en Libye de 38 000 à 0, au Maroc, de 265 000 à 7 000, en  Syrie de 30 000 à 100, en Tunisie, de 105 000 à un millier et au Yémen, de 55 000 à 350. En tout, pour ces 9 pays, on est passé de 818 000 Juifs à 8 475 !

Le 30 novembren nous pensons très fort et avec émotion à ce drame terrible mais hélas trop longtemps occulté.

 

Jean-Pierre Allali

Vice-président mondial de la JJAC

 

(1). Originaire du Liban, par ailleurs gastroentérologue, le rabbin Abadie vient d’être nommé rabbin de la communauté de Dubaï (The Times of Israël du 16 octobre 2020). Autre figure de proue de la JJAC : Stanley Urman, directeur exécutif puis vice-président exécutif.

(2) J’analyse en détail la situation pays par pays dans mon ouvrage « Séfarades-Palestiniens. Les réfugiés échangés ». Éditions Safed, 2005.

(3) “De quoi le boycott d’Israël est-il le nom ?”. Éditions La Boîte à Pandore, 2020.