Francis Kalifat

Ancien président

Edito - Au nom de tous les amalgames

05 Avril 2018 | 1490 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Sarah Halimi, une retraitée a été battue à mort à Paris, le 4 avril 2017 et son calvaire a duré plus d'une heure. Et, il s'agit bien d'un meurtre antisémite.

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

Portrait de Gil Taïeb
Nous sommes debout
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03 Avril 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

Francis Kalifat, the Crif President gave a speech at the annual Crif's dinner 2017. 

Né à Tunis en 1920, Albert Memmi, s’il a été considéré, à travers certains de ses romans, comme le chantre du judaïsme tunisien, demeure surtout, le théoricien du colonialisme

C’est l’histoire d’un mariage mixte raté. Un mariage entre une Juive et un Musulman, Julie et Sam. 

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Portrait de Stéphanie Dassa
Hommage à Claude Hampel
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14 Novembre 2016
Catégorie : France

« Il y eut un soir et il y eut un matin » Genèse1 : 5

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Actualité

Il y a six ans (ndlr. : cet article a été rédigé en mars 2018), en mars 2012, à Montauban et Toulouse, sept vies ont été fauchées par un terroriste islamique, donc je me refuse à rappeler le nom.

Le 33ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 7 mars 2018.

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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Ma réponse à Jean-Luc Mélenchon

Il aurait été de bon ton après le tumulte ayant entouré la marche contre l’antisémitisme en hommage à Mireille Knoll, que chacun contribue par ses mots à l’apaisement. Quiconque a lu la dernière tribune de Jean-Luc Mélenchon perçoit que ce mot ne fait pas partie de son vocabulaire. Ces propos haineux ne peuvent pas rester sans réponse.

Monsieur Mélenchon est cultivé. C’est tout le problème. Il sait. Il sait ce qu’il dit et plus encore ce qu’il écrit.

Il sait aussi ce qu’est l’antisémitisme. Il en connait les ressorts et la puissance. S’il n’en est pas adepte, il en est fin connaisseur. Il sait parfaitement que c’est l’une des idéologies qui a le plus assassiné à travers l’histoire et la géographie. Il sait qu’elle tue encore en France et à Paris, au 21ème siècle et pas plus tard que la semaine dernière.

Comme Marx avant lui, la question juive le hante et parfois le démange. Il n’écrit pas autre chose dans son blog du 2 avril 2018 : « Bien sûr, j’ai la prudence de ne pas écrire davantage de ce que je pense quant au fond sur le danger qu’est pour la patrie républicaine ce type de communautarisme ».

Et cette démangeaison le poursuit, lorsqu’il dit de Pierre Moscovici qu’il ne pense plus en français mais dans la langue de la finance internationale ou lorsqu’il s’interroge sur les liens communautaires de telle journaliste qui l’interroge, ou enfin, lorsqu’il commente la situation à Gaza de cette phrase terrible dont il mesure les sous-entendus : « il n’y a pas de Peuples supérieurs aux autres ». Maintes fois, il a flirté avec une ligne dont il flatte les contours et teste la résistance.

L’on qualifiera au choix d’imprudentes ou de  douteuses ces insinuations. Je dis qu’elles sont assassines à l’heure où l’on tue des juifs en France  parce qu’ils seraient supposément riches de par leur confession comme le pauvre Ilan Halimi pourtant vendeur de portables dans un quartier populaire de Paris. Je dis qu’elles sont indignes d’un dirigeant politique, quand on tire sur des Français juifs responsables des prétendues « exactions » prêtées à l’armée israélienne comme les enfants de l’école Ozar Hatorah à Toulouse où ceux tombés à l’Hypercacher en 2015.

Pourtant rien n’arrête ni ne modère Jean-Luc Mélenchon. Dans ces conditions, comment l’inviter à une marche  à la mémoire de la dernière victime de cette haine qu’il qualifie lui-même de « millénaire » ? Sa présence ne pouvait rien calmer ni apaiser. Elle était provocante par nature. Et pour cause, elle le fut.

Ce qui s’est passé sur le bitume parisien lors de la marche à la mémoire de Mireille Knoll n’est rien d’autre que ce que je voulais éviter. Monsieur Mélenchon, comme Madame Le Pen, obtint le scandale qu’il était venu chercher et sans doute, l’attention dont il se nourrit habituellement, foulant aux pieds le recueillement et la dignité que nous appelions de nos vœux. Je le redis simplement : le tumulte provoqué par sa venue conforte toutes mes préventions.

Dans son texte publié le 2 avril et intitulé « Jour de honte », Jean-Luc Mélenchon donne son propre récit des évènements.

Les contrevérités qu’il assène avec talent ne me dérangeraient pas si elles n’étaient si dangereuses. Je ne peux les laisser sans réaction, sauf à mettre à mal l’objet du Crif qui est d’œuvrer pour que les  Français juifs aient une vie paisible en France.

Je ne peux laisser dire que le Crif « aurait une milice » ; que cette milice ferait sa loi dans l’espace public et que cette loi et cette milice s’imposeraient à la police nationale « abandonnée de ses chefs »...

Du reste le propos est imbécile. Car la prétendue « milice » qui aurait expulsé Mélenchon et ses camarades aurait également, selon l’auteur,  « provoqué la réintégration dans le cortège des dirigeants du FN ». Or, Jean-Luc Mélenchon ne peut sérieusement reprocher au Crif de l’avoir amalgamé au FN en ne souhaitant pas la présence de ces deux formations et dans le même temps, vitupérer contre une « milice du Crif » qui aurait protégé Marine Le Pen. 

Mais si le propos est sot et faux, il n’en reste pas moins grave. Et ignominieux, tout comme le concept et l’expression de « soumission au communautarisme » que le député de La France Insoumise reprend à son compte et dispute à Alain Soral.

Il y a pire. Tout à son emportement, Jean-Luc Mélenchon me prête ainsi qu’au Crif, la responsabilité de l’antisémitisme. Ni plus ni moins. Dans un pays où l’on tue des juifs, cette grande conscience républicaine explique doctement que la faute ultime reposerait sur les représentants de la communauté juive, aux premiers rangs desquelles, le Crif. Je n’entends pas tolérer pareille abjection, comparable à celle qui fait porter à  la femme violée la responsabilité de ce qu’elle a subi.

Pour finir, Jean-Luc Mélenchon m’attribue honteusement une vision selon laquelle «  pour défendre la France, c’est-à-dire son unité nationale par-delà les confessions, il faut être solidaire de la politique d’un État étranger et des crimes de son gouvernement ». Pas une seule fois, à l’occasion de la mort de la regrettée Madame Knoll ou de l’organisation de cette marche contre l’antisémitisme, nous n’avons évoqué le gouvernement israélien. Jean-Luc Mélenchon qui n’est plus à une contradiction près ne craint pas, lui, de finir son propos par les évènements de Gaza pourtant survenus après la marche par une phrase sobre comme il en a l’habitude : « une armée de tueurs tiraient sur une foule sans défense en Palestine ».

L’amalgame coupable que Mélenchon me prête  n’est commis que par une seule personne : lui-même ! Le trouble dont il se plaint par son éviction de la manifestation à la mémoire de Madame Knoll,  n’est le fait que d’une seule personne qui l’a orchestré et mis en scène : lui-même !

Cela suffit. L’insulte et l’anathème ne sont pas les formes acceptables d’un débat démocratique et serein. Compte tenu de la gravité de ses propos, j’exige en mon nom et au nom du Crif, les excuses qui s’imposent de la part de Monsieur Mélenchon.

A défaut, je réclamerai justice à son encontre et un jugement sera rendu. Ce jugement, ne sera pas celui du Crif, de ses « milices », d’une communauté ou d’un état étranger. Comme tous les autres jugements en France, il sera prononcé au nom de la République et du Peuple français.

Francis Kalifat, Président du Crif

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