Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Lecture de Jean-Pierre Allali - Les étoiles se souviennent de tout, par Youcef Zirem

14 Février 2019 | 224 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Mon discours à la cérémonie d'hommage aux Juifs engagés volontaires qui s'est tenue le 15 octobre 2017 au cimétière de Bagneux.

Dans ce courrier, j'ai félicité Audrey Azoulay pour son élection. J'ai également attiré son attention sur les positions récentes de l'Unesco sur Jérusalem et commente les relations passées de l'organisation avec le Crif.

Mardi 10 octobre 2017, j'ai été reçu par le Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères pour un long tour d'horizon.

Portrait de Invité
#BlogDuCrif - Devoir de mémoire
|
20 Septembre 2017
Catégorie : France

Il y a 76 ans, le 15 décembre 1941, 69 hommes ont été fusillés au Fort du Mont Valérien à Suresnes, dans les Hauts de Seine par les autorités d’occupations allemandes. Ces hommes, français et étrangers, furent arrêtés par les forces de polices françaises de la Préfecture de police du département de la Seine (à l’époque).

Je vais vous raconter l’histoire de Moritz Singer, mon oncle, le frère de ma mère, un de ces fusillés.

En 2017, Roger Pinto, sa femme et son fils ont été séquestrés, violentés et détroussés à leur domicile de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), "une agression antisémite" condamnée par le Crif et le ministre de l'Intérieur. Une première ?

"Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe…"
 

 

"The strength of a Nation always lies in the the way it looks at its History and and its ability to teach it to future generations".

 

"La force d’une Nation réside toujours dans le regard qu’elle sait porter sur son histoire et sa capacité à l’enseigner aux générations suivantes."

 

En juin 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi, Francis Kalifat, Président du Crif, publiait cette tribune en hommage à Sarah Halimi, devenue le triste symbole de l'antisémitisme qui tue. 

Pages

Actualité

Fausses rumeurs, photos ou vidéos truquées… les fausses informations, ou fake news, inondent le net. La désinformation va parfois plus loin, prenant la forme de théories à l’apparence scientifique.

L'exposition CHAGALL, LISSITZKY, MALÉVITCH...L'AVANT-GARDE RUSSE À VITEBSK (1918-1922) est à découvrir juqu'au 16 juillet 2018 au Centre Pompidou.

Scoop : l’appel au boycott est illégal en France

 

Et vous, comment définiriez-vous l’humour juif ?

Pages

Opinion

Depuis plusieurs années, le cinéma international ne cesse de plébisciter les cinéastes iraniens. Asghar Farhadi en est l’exemple même. Cependant, certains réalisateurs n’ont pas la chance d’être autant ovationnés.

Pour leur cinéma engagé, frontal et dénonciateur du pouvoir politique et du régime iranien, grand nombre de réalisateurs iraniens ont été, pour les plus chanceux, contraint à l’exil, tandis que d’autres en détention, subissent le triste sort réservé aux prisonniers iraniens.

Pages

Alors que sa femme Mradi, une poétesse très appréciée et son fils Idir, sont demeurés en Algérie, dans la région kabyle de l’Afkadou, Ithry, fils de Tafrara, a choisi de vivre à Paris où il vit en concubinage avec Mathilde. Il gère, avec l’aide de son ami Laurent,  un hôtel, le « Soummam »,  rue de la Harpe, et fréquente le milieu des exilés amazighs en France. Il revient très épisodiquement au pays natal, mais sa vie, désormais, est à Paris.

Nous sommes dans la capitale française, dans les années 40, sous l’occupation nazie. Ithry, bien qu’il n’hésite pas, à l’occasion, à offrir un verre à des soldats allemands, au « Tassili » ou au « Lutèce » n’a aucune sympathie pour l’envahisseur nazi et décide de sauver deux enfants juifs, David et Sarah, dont les parents, Adeline et Yvon, ont très probablement été assassinés dans les camps de la mort. Ils firent en effet partie des 3022 Juifs parisiens raflés le 20 août 1941, conduits à Drancy et déportés à Auschwitz par le convoi numéro 27. Par prudence, on les renommera Michel et Marie et ils seront par la suite transférés à Alger. Ithry n’est pas seul dans son combat. On découvre des réseaux de résistance kabyle avec ses francs-tireurs, qui se réunissent secrètement dans les sous-sols d’un café. L’un d’eux, Ali, précise un soir leur stratégie et leurs objectifs : « Oui, mes frères, notre réunion d’aujourd’hui est exceptionnelle, il est temps pour nous d’aider les Juifs et leurs enfants, nous ne pouvons pas rester inactifs… »

Bien que certaines voix s’élèvent pour rappeler que le décret Crémieux a favorisé les Juifs d’Algérie, les amis d’Ithry sont décidés à passer à l’action. Elle se fera sous l’autorité du cheikh Ben Ghabrit qui abritera des enfants juifs dans les sous-sols de la Grande Mosquée.

Ithry, hélas, paiera le prix fort pour son action courageuse.

Par-delà le récit du sauvetage de Juifs par des Kabyles algériens, l’auteur nous permet de découvrir les riches paysages du pays : At-Saada, Tifra, Tamurt, Imaghdacene, Aourir, Rezag, Khellil, Tapount, le plateau de Tiniri, At Alouane, Ikdjen, El-Flaye et la vallée du Soummam…

Youcef Zirem nous fait décovrir, par ailleurs, un certain nombre de détails peu connus. Ainsi, on apprend que le cheikh Ben Ghabrit était un poète, un musicien, qu’il avait écrit des pièces de théâtre, qu’il avait créé une école arabe à Tanger au Maroc? C’est lui, avec l’aide du maréchal Liautey, qui entama les démarches pour la construction de la grande Mosquée de Paris et, le 29 juin 1920, lors de sa 161ème séance, la Chambre des Députés adopta le projet. C’est un architecte qui vivait à Alger, Maurice Mantout, qui le réalisa et c’est le président Gaston Doumergue qui inaugura le bâtiment le 15 juillet 1926, construit sur l’espace où, avait, créé, en 1612 par Marie de Médicis, l’hospice Notre-Dame-de-la-Pitié, un hôpital qui fut démoli en 1912.

Dans un autre domaine, on apprend que la Grande Synagogue de la Victoire a été construite par l’architecte Alfred-Philibert Aldrophe et fut achevée en 1874.

Un livre original, donc. Mais on ne saurait oublier que de grandes réserves sont manifestées par nombre de chercheurs sur cette aide apportée à des Juifs en détresse par des Algériens de France et plus généralement par des Musulmans, au temps terrible de la Shoah. En effet, depuis sa fondation, en 1953, le mémorial de Yad Vachem a attribué près de 30 000 médailles à des personnes qui, souvent au péril de leur vie, ont sauvé des Juifs aux heures sombres du nazisme. Parmi eux, un certain nombre de Musulmans : l’Albanie compte 73 Justes, la Bosnie-Herzégovine, 42, parmi lesquels Mustapha et Zaïneba Hardaga, sauveurs de la famille Kabilio et la Turquie, un, le célèbre Salahettin Ülkümen qui, en 1943, était consul de Turquie à Rhodes et qui, lors de l’occupation de l’île par les Allemands, a obtenu que les sujets juifs turcs soient épargnés. Mieux, il parvint à faire passer pour turcs des Juifs d’autres nationalités.

Il s’agit là de Musulmans. Pour ce qui est des Arabes, en Tunisie, malgré les témoignages de nombreuses personnes  qui ont rapporté l’action généreuse de certains Musulmans sous l’occupation nazie, du 13 novembre 1942 au 7 mai 1943, aucune médaille n’a été attribuée. L’historien Robert Satloff avait, en son temps, mené une campagne pour que Khaled Abdul- Wahab, qui selon lui, aurait sauvé de nombreux Juifs tunisiens en les cachant dans sa propriété, n’a pas eu gain de cause. Nombreux sont ceux, par ailleurs, qui voudrait que la fameuse médaille soit attribuée au roi du Maroc, Mohamed V et au Bey de Tunis, Moncef. Sans résultat à ce jour. Enfin, pour ce qui est de l’Algérie et plus spécifiquement de la Mosquée de Paris, rien n’a été retenu à ce jour par Yad Vashem.

Il a fallu attendre 2013 pour qu’un Juste arabe, le premier et le seul pour l’heure, un médecin égyptien, le docteur Mohamed Helmy, natif de Khartoum, au Soudan, qui, installé à Berlin, depuis 1920, avait, du 10 mars 1942 à la fin de la Guerre, caché une Juive, Anna Boros et plusieurs membres de sa famille, reçoive la Médaille des Justes. Hélas, sous prétexte que cette distinction était décernée au nom de l’État d’Israël , la famille a refusé de recevoir la médaille à titre posthume. Il a fallu attendre octobre 2017 pour qu’un membre de la famille, Nasser Kutbi, accepte finalement de recevoir la médaille.

Dans l’affaire des Juifs de la Grande Mosquée de Paris, il serait temps que Yad Vashem fasse une annonce argumentée et définitive, dans un sens ou dans un autre afin que les choses soient claires.

Reste un roman très original et très instructif. À lire absolument.

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Fauves. Octobre 2018. 190 pages. 16 €.