Lorsque la Nuit debout frise l’hystérie

18 Avril 2016 | 21 vue(s)
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Antisémitisme

Dimanche 12 janvier 2020, le Crif a organisé un voyage de mémoire à Auschwitz-Birkenau. À l'issue de cette journée, je me suis exprimé devant les participants. Voici les quelques mots prononcés.

 

 

Dans cette éditorial, je m'exprime sur les nombreux actes de haines survenus en France et dans le monde en 2019. Je formule également mes voeux de sécurité et de paix pour cette nouvelle année.

 

Meyer Habib, il y a ceux qui l'aiment et ceux qui l'ont en exècre. Mais on ne peut en aucun cas tolérer un tel déferlement de haine antisémite.

Discours prononcé lors de la Plénière de clôture.

"Les juges d’instruction viennent enfin de rendre leur décision dans le meurtre barbare de Sarah Halimi, dans une ordonnance rendue le 12 juillet dernier. Elles estiment qu’il existe des "raisons plausibles" de penser que le discernement du suspect était "aboli" au moment des faits. Si elle est sans surprise, cette décision reste difficilement justifiable."

Ma réaction après l'annonce du report du vote de l'Assemblée nationale pour l'adoption de la définition de l'antisémitisme de l'IHRA. L'Assemblée nationale a également annoncé qu'avant d'être examinée, la proposition de résolution serait réécrite.

Pages

"La Place de la République ne vous appartient pas".

Qu’est-ce donc que ce cirque ?
Vous, qui dîtes se réclamer de la démocratie participative… 
Vous, qui dîtes sembler adorer le débat… 
Vous, qui dîtes vouloir dialoguer… 
 
Vous, qui dîtes vouloir de vos paroles et de vos pensées changer Paris, les rues, les places, la politique et le monde… 
Vous, qui dîtes condamner cette gauche dont vous dîtes qu’elle serait de droite, forcément, pensez-vous… 
Vous, qui dîtes vouloir instaurer et insuffler un sang neuf, un sang jeune dans la politique… 
 
Vous, qui dîtes avoir la prétention de débattre, de parler, de chercher des idées, d’élever le monde et de philosopher…
Vous, qui dîtes porter l’indignation en votre cœur, façon Stéphane Hessel, sélective donc, probablement… 
Ainsi donc… 
 
Il aura fallu qu’un philosophe -fut-il réactionnaire, dîtes-vous- et que ce philosophe honni ose arpenter cette place de la République, pour vous rencontrer, pour vous regarder, pour prendre le pouls de cette Nuit debout, pour que vous deveniez l’intolérance même ? Pour que vous deveniez les petits soldats de la réaction façon extrême rouge écarlate ? Façon extrême rouge écarlate hystérique ? Façon extrême rouge écarlate accusatrice ? Façon extrême rouge écarlate de bas niveau ? De peu de cas, de peu de participation démocratique et de beaucoup de sectarisme ?
 
La Place de la République ne vous appartient pas. 
 
Elle appartient au peuple, dont vous n’êtes pas l’expression auto-proclamée, dont vous n’êtes pas la seule expression et dont vous ne serez jamais l’expression unique.
 
En excluant ainsi un philosophe, sous le prétexte que vous ne l’aimez pas, en l’injuriant, en le stigmatisant ainsi, en le traitant de « fasciste »  -accusation ô combien facile, petite et misérable- vous vous excluez de ce en quoi vous prétendez être l’expression et la liberté.
 
La démocratie, ce n’est pas la stigmatisation, ce n’est pas l’élimination, ce n’est pas l’épuration, ce n’est pas le bannissement, ni l’excommunication, ni l’interdiction, ni l’exception. C’est oser affronter, voir et débattre, parler, récuser mais parler.
 
Finkielkraut n’a pas forcément raison, on peut être en désaccord,  on peut ne pas partager du tout son opinion sur le monde et les choses et ne pas aimer ce qu’il écrit et ce qu'il est, mais en l’excluant ainsi, vous montrez votre vrai visage : celui de l’intolérance, dont on sait d'ors et déjà qu'elle est forcément crasse.
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