Une nuit, j'ai fait un cauchemar

23 Janvier 2015 | 894 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous à travers ces chroniques culinaires !

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaëla ! Sur ce blog, Raphaëla vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

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Antisémitisme

Par Marc Lévy, avocat de la LICRA dans le procès de Reynald Leykens et délégué du Crif en Israel

En 2017, Roger Pinto, sa femme et son fils ont été séquestrés, violentés et détroussés à leur domicile de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), "une agression antisémite" condamnée par le Crif et le ministre de l'Intérieur. Une première ?

"The strength of a Nation always lies in the the way it looks at its History and and its ability to teach it to future generations".

 

"La force d’une Nation réside toujours dans le regard qu’elle sait porter sur son histoire et sa capacité à l’enseigner aux générations suivantes."

 

En juin 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi, Francis Kalifat, Président du Crif, publiait cette tribune en hommage à Sarah Halimi, devenue le triste symbole de l'antisémitisme qui tue. 

Sarah Halimi, une retraitée a été battue à mort à Paris, le 4 avril 2017 et son calvaire a duré plus d'une heure. Et, il s'agit bien d'un meurtre antisémite.

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

« Séparation du Crif et de l’Etat » : voici la dernière nouveauté de la « cause palestinienne ». Amalgamant à tout va Israël, sa politique, les juifs, et les institutions françaises, ces pantins ont appelé à un rassemblement samedi dernier, avec des slogans antisémites et anti républicains.

Malgré la mobilisation de personnalités politiques (Nathalie Kosciuzko-Morizet, Claude Goasguen et Anne Hidalgo), associatives (le Président du Crif Francis Kalifat a notamment écrit au Préfet et au Premier Ministre), et de nombreux internautes, la Préfecture de Paris a décidé d’autoriser ce rassemblement, sous haute protection policière.

Nous nous sommes rendus sur place.

 

 
"La culture est ce qui a fait de l'homme autre chose qu'un accident de l'univers", déclarait André Malraux. C'est pour toutes ses vertus que la culture est grande et qu'elle reste et doit rester un rempart contre l'obscurantisme, le racisme, l'antisémitisme et l'homophobie. De chaque création artistique doit jaillir une lumière. C'est à cela que doit aspirer chacun de ceux qui ont le bonheur de pouvoir créer ou d'interpréter une oeuvre. 

 

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

Il y a 11 ans, un jeune juif du nom dIIlan Halimi, était enlevé, torturé et assassiné.

Billet d'humeur par Marc Knobel

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"Dites-moi que ce furent des cauchemars, que le monde s'améliore de jour en jour, que des flammes de lumière jaillissent en chaque point du globe."

Article paru dans le HuffinghtonPost.fr

Une nuit, j'ai fait un cauchemar.

Je me trouvais dans un magasin cacher. J'étais simplement venu chercher une bouteille de vin. Je ne devais pas trop m'attarder, j'avais tant à faire. Il suffisait simplement que je me dirige vers ce rayon, que je choisisse la belle bouteille, celle que je voulais, que je lève la main et la saisisse, d'un seul geste. Je me serais ensuite dirigé, tranquillement, vers la caisse. J'y aurais croisé ce charmant employé malien, du nom de Lassana Bathily je crois. Il a toujours le sourire, il aime la vie et les gens. Il a un je ne sais quoi d'extraordinaire.

De toute manière, je serais resté quelques minutes dans cet Hyper Cacher de la porte de Vincennes.

C'était sans compter sans cette bête aveuglée par la rage et la haine, cette bête rugissante. Elle entra comme une furie, bredouilla quelques mots avant de me viser, sans que je ne comprenne vraiment pourquoi, je fus ainsi brutalement assassiné. En une seule seconde, je perdis la vie.

Je n'ose imaginer un seul instant que je fus tué parce que juif. Ce serait impensable. Ces derniers temps, je faisais pourtant attention: je ne portais plus de kippa sur la tête, mais une casquette. Je ne portais pas d'étoile de David non plus, de peur de me faire agresser. Mais, je vous le dis, et même si je rêvais un jour de me faire enterrer en Israël, j'aimais la France car elle est le plus beau pays au monde. Je voulais juste que l'on me parle d'amour et de respect.

Je voulais juste acheter une bouteille de vin. 
Je n'ai pas pu être tué ainsi.

Une nuit, il fit un cauchemar.

Il est marié, il a 32 ans, trois enfants et une passion. Il s'appelle Raif Badawi. Il aurait pu être un homme ordinaire s'il n'animait pas un blog. C'est plus fort que lui, il ne peut s'empêcher d'écrire parce qu'il pense que l'Homme ne peut s'élever que lorsque l'Homme va au-delà, lorsqu'il crie contre l'oubli, contre l'injustice et la misère, quelquefois contre soi-même et les autres.

Parce qu'il réfléchit et que cela peut être un crime en Arabie, parce qu'il a osé critiquer la place de la religion dans cette si intolérante Arabie saoudite, il a été condamné à dix ans de prison, 225.000 euros d'amende et 1.000 coups de fouet. Presque une "bagatelle" me direz-vous, sans rire, dans un pays comme celui-ci, où l'on décapite au sabre devant la foule, où l'on lapide à mort pour adultère, et où l'on peut exécuter aussi par crucifixion ou arme à feu.

Il voulait juste crier son indignation. Ne me dites quand même pas que l'on doit s'étouffer plutôt que discuter, penser, écrire ou dessiner?

Ne me dites pas aussi qu'une simple caricature peut déchaîner des foules furieuses, hystériques et obscènes qui voudront en découdre, vous promettront la corde, le bûcher, le supplice ou dix balles dans le corps?

Ne me dites surtout pas qu'un dessinateur comme Wolinski sera trucidé pour un dessin?

Une nuit, j'ai fait un cauchemar.

Je voyais qu'un homme s'affublait d'une petite moustache et d'une mèche à la Adolf Hitler. C'est ainsi qu'il suscita l'indignation en Allemagne, il répondit alors que c'était une "plaisanterie". Il traite les miséreux et les réfugiés de "salauds" et de "bêtes". Cet homme est le dirigeant du mouvement anti-islam Pegida ("Européens patriotes contre l'islamisation de la société"), hostile aux réfugiés et aux musulmans.

Lutz Bachmann est son nom. Il réveille les vieux démons. Il traque l'étranger qu'il accuse de tous les maux. Pour lui, chaque musulman est un criminel. Mais, le criminel, c'est lui.

Une nuit, il a fait un cauchemar.

Il voyait une petite fille. Elle s'appelait Marcelle Mlynkiewicz, d'origine polonaise, une jolie petite fille. Elle était élève dans une école publique de jeunes filles, dans le quartier de Belleville-Ménilmontant. Sa maîtresse s'appelait Mademoiselle Darcis. Elle avait procédé à l'inscription scrupuleuse de 959 élèves: de la petite Jacqueline Germaine B., numéro 1 dans ce registre, entrée à l'école le 3 octobre 1932, à la petite Jeannine S., numéro 959 dans l'ordre d'inscription du registre, en octobre 1942. Mademoiselle Darcis eut à l'époque comme consigne de noter de façon très détaillée les observations concernant chaque enfant. Dans la colonne observation du registre, elle indiquait avec précision le motif de leur départ. A Marcelle Mlynkiewicz: "enfant parfaite, élève brillante" avait écrit la maîtresse.

Avant d'ajouter "déportée".

Elle ne reviendra pas. Elle ignore pourquoi elle fut arrachée ainsi à son enfance. Elle n'a pas dû comprendre ce que l'Homme est capable de faire à l'Homme.

Et comme elle n'a pas vécu bien longtemps, la petite Marcelle Mlynkiewicz ne saura jamais que beaucoup plus tard à une époque que l'on croyait être moderne et sophistiquée, un pauvre type en Allemagne s'affublerait d'une petite moustache et d'une mèche à la Adolf Hitler pour rigoler comme il rigole sûrement de lâcher aux chiens l'étranger. Oubliant ce que l'étranger a aussi de grand et d'immensément courageux, comme ce blogueur saoudien du nom de Raif Badawi, condamné à 1000 coups de fouet.

Et comme la petite Marcelle Mlynkiewicz n'a pas vécu longtemps, elle ne saura jamais qu'une bête aveuglée par la rage et la haine du nom de Mohamed Merah a assassiné une enfant de son âge, Myriam Monsonego, sept ans, alors qu'elle tentait de s'échapper.

Myriam ne fit que quelques foulées, pour fuir, avant d'être atteinte d'une balle dans le dos. Le monstre tira alors sur un autre enfant, le petit Gabriel Sandler, quatre ans. Puis, il revint vers Myriam, l'empoigna férocement par les cheveux et l'acheva d'une balle dans la tête, dans le quartier Jolimont à Toulouse, à l'heure où les élèves de l'école Ozar Hatorah s'apprêtaient à entrer en cours.

Dites-moi que ce furent des cauchemars, que le monde s'améliore de jour en jour, que des flammes de lumière jaillissent en chaque point du globe.

Au fait, je ne vous ai pas dit.

L'homme qui a fait de drôles de cauchemars, vivait dans un temps lointain. Il fut ce "nègre" que l'on pouvait fouetter et qui devait "crever" si l'envie lui prenait de s'enfuir ou de se révolter.

Il était ce supplicié, ce condamné qui ne pouvait plus rien espérer si ce n'est sa condamnation à mort.

Il était ce déshérité ou cet affamé qui regarde au loin, vers l'Occident.

Il faisait des cauchemars parce qu'il souffrait en son temps, mais aussi parce qu'il pensait au plus profond de lui qu'un jour le monde battrait de toutes les ailes de la fraternité et de l'amour.

De l'amour...

L'amour.

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