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Publié le 21 Juillet 2021

Actualités des Régions - Les cérémonies commémoratives du Vel d'Hiv organisées partout en France (2021)

Dimanche 18 juillet, partout en France, ont eu lieu les cérémonies organisées par les Crif régionaux à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites et d'hommage aux Justes de France, commémorant la rafle du Vel’ d’Hiv’. Pour en savoir plus sur la cérémonie organisée dans votre région, c'est par ici.

À Strasbourg

Une commémoration de la Rafle du Vel’d’Hiv sous le signe de l’engagement et du combat

La commémoration de la Rafle du Vel’d’Hiv des 16 et 17 juillet 1942 a été l’occasion de rappeler l’exigence de vigilance en ces temps de résurgence de l’antisémitisme en France et ailleurs en Europe.

« Ne pas oublier, être lucide et combatif pour préserver notre avenir : la rafle du Vel’ d’Hiv n’arrivera plus jamais, ici ou ailleurs ; c’est l’engagement que chacun doit prendre désormais au fond de lui. » C’est par ces mots que Pierre Haas, délégué régional du Crif, sur les lieux mêmes de l’ancienne Grande synagogue de Strasbourg détruite par les nazis en 1941, a terminé son discours d’accueil des nombreuses personnalités présentes en mémoire des 13 152 juifs pris les 16 et 17 juillet 1942 dans la Rafle du Vel d’Hiv à Paris, et dont la quasi-totalité périra dans les semaines suivantes dès leur arrivée à Auschwitz.

À sa suite, Frédérique Neau-Dufour, présidente de l’association Regard d’Enfants, évoquant les souffrances de la fondatrice de l’association, Brigitte Khan, décédée le 14 mai dernier d’un long et douloureux cancer, a souligné la métaphore entre cette terrible maladie et l’antisémitisme. « Le cancer est une maladie qui commence à bas bruit, dans les profondeurs invisibles de nos cellules. Ses causes sont obscures et multiples, parfois héréditaires, parfois environnementales. A bien y réfléchir, le racisme et l’antisémitisme sont à nos sociétés ce que le cancer peut être à nos corps », a-t-elle affirmé.

Pour sa part, Harold-Abraham Weill, Grand rabbin du Bas-Rhin a insisté sur la proximité de ce jour du souvenir avec le 9 Av, jour de jeûne en mémoire des deux destruction du Temple, porteur d’espoir malgré tout, ce moteur essentiel de la transmission qui anime la communauté, à l’image aussi des Justes qui sauvèrent avec courage des juifs, dont de nombreux enfants, contre l’arbitraire et la haine.

Après l’émouvante prière « El Malé Rahamim » exprimée par Jonathan Blum, aumônier militaire israélite de la garnison de Strasbourg, Madame Geneviève Darrieussecq, Secrétaire d’État auprès de la Ministre des Armées a, dans un message lu par Dominique Schuffenecker, sous-préfet, représentant Madame la Préfète, a appelé à lutter contre « tous les complotismes, séparatismes et racismes ». Pour la première fois le dépôt de gerbe sur la stèle du souvenir de l’ancienne Grande synagogue de Strasbourg par la Préfecture s’est accompagné d’une gerbe du Président de la Collectivité européenne d’Alsace et de celle des trois députés de Strasbourg, présents à la cérémonie. Celle-ci s’est conclue par une minute de silence et la prière du Kaddish.

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Pierre Haas, délégué régional du Crif Alsace (Pour lire son discours en intégralité, cliquez ici)

 

À Bordeaux

C’est une assistante très nombreuse et pleine d’émotion, plus de 150 personnes se sont rassemblées ce matin de dimanche 18 juillet 2021, qui a rendu hommage « Aux victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et aux Justes de France ».

Cette cérémonie s’est déroulée devant le mémorial de la déportation du Fort du Hâ à Bordeaux qui se trouve devant l’Ecole Nationale de la Magistrature tout un symbole.

L’ensemble des autorités civiles, militaires et religieuses et représentants des associations étaient présents au rang desquels : Delphine Balsa, Sous-Préfète et Directrice de Cabinet représentant Madame Fabienne Buccio, Préfète  de la Région Nouvelle Aquitaine et de la Gironde.

Après les hommages militaires le rabbin de Bordeaux Moïse Taïeb a récité les prières puis ce fut autour du Président du Crif Bordeaux-Aquitaine Albert Massiah d’intervenir: "Quelques jours après notre fête nationale nous célébrons aujourd’hui, troisième dimanche du mois de juillet, la mémoire". Cette commémoration a été fixée au 16 juillet (ou au dimanche qui suit cette date), en rappel de la rafle du Vélodrome d'hiver à Paris le 16 juillet 1942. Ce jour-là, 13 152 juifs – hommes, femmes et enfants – sont arrêtés à leur domicile par des gendarmes et policiers français 4500, sous les ordres de Jean Leguay, adjoint et représentant en zone occupée de René Bousquet, secrétaire général du ministère de l'Intérieur. Puis de rappeler et d’insister sur l’accroissement et les dangers si nous ne faisons rien de la « Haine en ligne »

"Il n’est jamais facile de secouer les consciences et ceux qui assument cette mission sont bien souvent taxés d’alarmistes". 

"Mais nous devons hélas relancer l’alerte : le Conseil représentatif des institutions juives de France est dans son rôle de guetteur lorsque l’on voit comme aujourd’hui revenir vers nous la vague porteuse d’une haine que l’on croyait en reflux, quand on voit comme aujourd’hui courir sur les réseaux sociaux d’internet des propos portant à des millions d’exemplaires le rejet de celui qui ne pense pas comme vous, le harcèlement qui isole, qui rend fou, l’appel au meurtre, les insultes racistes et antisémites".

Après avoir rappelé la mémoire et les noms des disparus victimes des attentats Antisémites ces quinze dernières années, il a conclu par un appel à se mobiliser."Notre conviction est là, avec le Crif aux côtés des institutions et des associations qui la composent engagées dans « ce grand œuvre", vers davantage de lumière pour tous.

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Abert Massiah, Président du Crif Bordeaux-Aquitaine (Pour lire son discours en intégralité, cliquez ici)

 

À Lyon

Ce dimanche 18 juillet 2021, a eu lieu, à Lyon au CHRD, la cérémonie commémorative de la rafle du Vel d’Hiv et d’hommage aux Justes de France. La cérémonie a débuté par l’appel des noms des Justes du Rhône, par Arielle Krief (Yad Vashem) puis s’est poursuivie par le témoignage de M. Truchet, petit-fils de Juste. 

Marcel Dreyfuss, Président d’honneur du Consistoire Israélite de Lyon et membre du bureau du Crif Auvergne Rhône-Alpes a prononcé un discours rappelant la nécessité du travail de mémoire et la vigilance face aux menaces de tous bords menaçant la France. Après un message de l’adjointe au Maire de Lyon, celui du Gouvernement a été lu par M. Julien Perroudon, représentant le Préfet de la Région Auvergne Rhône Alpes. Le dépôt des gerbes au pied de la plaque commémorative par les autorités et les associations a été suivi par une minute de silence et l’hymne national. Le Grand Rabbin régional Daniel Dahan a lu la prière pour les victimes de la Shoah et pour les Justes, puis le Kaddish a été récité par M. Hazot, de l’Amicale des anciens déportés d’Auschwitz-Birkenau.

Parmi les 80 personnes ayant assisté à la cérémonie, il y avait plusieurs parlementaires (députés et sénateurs du Rhône), des élus de la ville de Lyon ainsi que les représentants de la Région, de la Métropole, du Département du Rhône, du Gouverneur Militaire et du Général commandant la Région de Gendarmerie. 

"En cette date commémorative, puissions-nous nous inspirer, face aux menaces d’aujourd’hui, du courage si français des Justes parmi les Nations. Puissions-nous retenir que dans chaque village de France, se sont trouvés ces héros anonymes, ce peuple sans fortune mais doté d’une richesse merveilleuse, celle d’une humanité et d’un courage naturel. C’est aussi cela la France. La France d’hier, d’avant-hier, et assurément la France de demain". Marcel Dreyfuss

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Nicole Bornstein, présidente du Crif Auvergne-Rhône Alpes (Discours de Marcel Dreyfuss en intégralité)

 

À Grenoble

Ce 18 juillet 2021 a eu lieu, devant le monument aux morts de Grenoble, la commémoration de la journée nationale en mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et en hommage aux Justes de France.

La cérémonie a débuté par l'allumage de bougies par les enfants de l'Ecole Juive de Grenoble, dirigée par sa directrice, Madame Rachel Lahiany, et la récitation des prières.

Après avoir rappelé que la date du 9 Av, dans le calendrier hébraïque, est un jour de deuil qui commémore une longue série de malheurs pour le peuple juif, le Président du Crif Grenoble-Dauphiné Yves Ganansia a exhorté l’audience à se souvenir et à transmettre.

Se souvenir de toutes les victimes arrachées à leur foyer pour être parquées au Vélodrome d’hiver en cette journée du 16 juillet 1942. Se souvenir de toutes les victimes assassinées aujourd’hui encore parce que juives. Mais se souvenir aussi des Justes, qui, souvent au péril de leur vie, ont refusé de plier sous la barbarie, et qui par leurs actions ont fait émerger la lumière, la fraternité et l’humanité au cœur des ténèbres.

« Il n’y a pas de savoir sans mémoire, et pas de mémoire sans savoir », a rappelé Yves Ganansia. Au souvenir doit faire écho la transmission. Transmettre, et particulièrement aux jeunes générations, est le seul rempart contre « les dérives communautaristes ou fascisantes, les violences antisémites, racistes, sexistes, homophobes, ou xénophobes, les atteintes à la laïcité, aux libertés, à la dignité, et aux valeurs qui fondent notre République ».

Puis Laurent Prévost, Préfet de l'Isère, a lu le message national de Madame Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée auprès de la Ministre des Armées.

La cérémonie s'est achevée par le dépôt de gerbes de fleurs et le salut aux porte-drapeaux.

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Viviane Maislisch Attard du Crif Grenoble

 

À Montpellier

À Montpellier la cérémonie fut dediée à Edith Moskovic, enfant cachée et témoin inlassable auprès des jeunes, et récemment décédée.

La cérémonie commémorative a eu cette année un densité particulière devant un public très nombreux.

Présidée par la sous-préfète Elisa Basso, directrice de cabinet du préfet et par Michael Delafosse, Maire de Montpellier et président de la Métropole, cette cérémonie a été dédiée à la mémoire d’Edith Moskovic, enfant cachée décédée il y a quelques semaines, une grande dame qui a consacré sa vie à témoigner et sensibiliser contre les méfaits de la haine. Sa fille France a pu participé à la lecture des justes de l’Hérault et au dépôt de gerbe avec le Maire.

De nombreux parlementaires et élus locaux, les représentants des cultes, des autorités militaires et civiles ont été entourés d’un large public. Perla Danan, présidente de la délégation du Crif languedoc Roussillon a appelé les décideurs à favoriser les actions de mémoire, l’éducation et la vigilance pour lutter contre l’antisémitisme qui s’est manifesté récemment dans cette région par des lettres de menaces contre deux communautés et la découverte de nombreuses croix gammées dans une école.

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Perla Dana, présidente du Crif Languedoc-Roussillon

 

À Tours

Une cérémonie était organisée à Tours, où 60 personnes se sont rassemblées.

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Egalement, vendredi 16 juillet, monsieur le Maire de Descartes a organisé une cérémonie identique à Descartes en l'honneur des 9 Justes de la ville, en présence de différentes personnalités. Une trentaine personnes étaient présentes.

François Guguenheim, délégué du Crif Poitou-Charente

 

À Nice

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(Pour lire le discours du président du Crif Sud-Est en intégralité, cliquez ici)

Dans le Centre

Discours d'Eliane Klein,18 juillet 2021

A la mémoire de Sarah Halimi  et de Samuel Paty et en soutien à Mila

En cette journée nationale à la mémoire des victimes des persécutions racistes et antisémites- les Tziganes et les Juifs- commises par l'Etat français sous l'autorité du gouvernement de Vichy, et  en hommage aux "Justes des Nations", ces femmes et ces hommes, d'origine souvent modeste, connus ou inconnus, qui ont sauvé des Juifs, en particulier des enfants, pendant l'occupation, malgré les risques encourus. Ils témoignent que les êtres humains ont d'autres options que la soumission à un régime criminel. J'ajoute ici le secours apporté par des organisations juives et des associations caritatives chrétiennes.
Je salue  les   "JUSTES DES NATIONS",  Mr et Mme Pajon, présents à cette cérémonie.

Nous sommes sur cette Place de la République pour rappeler les terribles évènements advenus si près d'ici, où, après la Rafle du Vel d'Hiv, les 16 et 17 juillet 1942, 13.000 Juifs, dont plus de 4.000 enfants furent internés dans les camps de Pithiviers et Beaune la Rolande. Puis, ils furent envoyés directement ou via Drancy- les enfants arrachés à leur mère- dans le camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau pour y être assassinés.
Leur "crime" pour les nazis et leurs complices français: être nés ( juifs)

Ce qui s'est passé ici  est l'un des épisodes les plus tragiques de notre histoire: la complicité active du gouvernement de Vichy, la collaboration à un crime sans précédent, la SHOAH, l'anéantissement programmé de tout un peuple .Arrestations et internement avaient été précédés, dès octobre 40, par le fichage, l'exclusion, la spoliation, avant même , parfois, la demande des Allemands.

L'abrogation du Décret Crémieux le 8 octobre 40, en Algérie, faisait des citoyens juifs français, des parias
Le projet d'extermination des Juifs n'aurait pu être menée sans le zèle servile, la collaboration de l'administration et des services de police de Vichy.
Toutes les mesures prises , signant la faillite de la Démocratie, ne provoquèrent que très peu de protestations. " Combien furent précieux, alors les cris de quelques rares protestataires dans le désert de la soumission"( Michel Winock).

Car le crime contre l'humanité perpétré sur le sol européen est advenu dans le silence assourdissant, l'indifférence des nations à l'origine du terrible sentiment de solitude ressenti par de si nombreux Juifs de France. Je reviendrai sur cette notion de silence, synonyme d'indifférence, de lâcheté, d'abandon, de solitude qui n'est pas sans écho aujourd'hui

"Des prémices de la guerre jusqu'à sa fin, les gouvernements démocratiques, les organisations humanitaires internationales,  le Pape, etc.. se sont tus devant la persécution et l'extermination des Juifs ( Gérard Rabinovitch).. on pourrait multiplier les exemples de soumission , de démission, d'aveuglement et de lâcheté. L'absence de volonté de sauver les Juifs fut masquée par de nombreux alibis..A la Conférence d'Evian en 1938, la SDN avait maintenu les législations restrictives sur l'accueil des Juifs menacés de mort. Aucune aide ne fut décidée, seulement un prêche de bons sentiments Toutes les frontières se fermèrent à quelques exceptions près (Shanghaï)).La conférence n'aura servi qu'à justifier le politique allemande contre les Juifs.

En décembre 38, Von Ribbentrop, ministre des Affaires étrangères du Reich, invité à dîner au Quai d'Orsay, exigea que les Ministres juifs , Georges Mandel et Jean Zay, ne soient pas présents.
Le Quay d'Orsay s'exécuta. En 1943, dernier appel des Juifs de Varsovie lors de l'insurrection du Ghetto: "Le monde de la liberté et de la justice se tait et ne fait rien".
En fait très rares étaient les leaders démocrates( tel Winston Churchill) qui prenaient la mesure de ce qui se dessinait.
Aussi les questions qui nous hantent: "C'est arrivé, cela peut donc arriver de nouveau"( Primo Lévi)
Comme l'a écrit l'historien Georges Bensoussan:"L'Histoire du Régime de Vichy illustre cette fragilité de la Démocratie quand ses principes fondamentaux sont bafoués, quand on permet à des idéologies totalitaires de pénétrer l'espace républicain". Vichy avait créé un monstre bureaucratique ne pouvant qu'aider les nazis à parvenir à leurs  sinistres fins: la destruction du peuple juif.

Il s'agit donc, d'appréhender "la singularité de l'extermination des Juifs d'Europe... la spécificité d'un fait historique
La Shoah, génocide planétaire, s'inscrit dans le temps long, il est incompréhensible en dehors de l'étude d'une culture européenne qui a fantasmé la mort des Juifs des siècles durant.( Georges Bensoussan)
Cela a abouti , dans le régime totalitaire allemand ,  à une rupture dans la civilisation: la notion de personne humaine a été abolie par le Droit nazi qui a légalisé l'anéantissement du peuple juif pour crime de naissance; ce discours juridique autorisait qui a le droit d'habiter la terre ou non, expulsant les Juifs du genre humain

Le récit historique nous révèle cette vérité: pour la mise en oeuvre de ce dessein criminel, ce "trou noir de l'histoire", la Shoah, ce ne fut pas la barbarie coexistant avec le progrès technique, c'est les moyens détournés de la civilisation, l'inversion des valeurs, au service du mal radical: les camps de la mort et le gazage des victimes détruites comme le mal absolu, comme de l'ordure. Les camps de Belzec, Sobibor et Tréblinka  figurant le paroxysme de cette barbarie.

Cette inversion des valeurs passe par le détournement du langage, légitimant la terreur, mis en oeuvre par des Régimes ou Etats totalitaires pour  mener aux massacres de masse et aux génocides et consistant, en premier lieu, à présenter leurs futures victimes comme des agresseurs( stratégie commune aux Nazis, aux Hutus, etc..).

Ainsi, le travail d'histoire, cette mémoire qui nous oblige, évoqués sans pathos ni invocations moralisatrices ou victimaires, n'ont de sens que s'ils nous conduisent à comprendre les mécanismes politiques à la source des totalitarismes génocidaires passés, présents et à venir.
C'est à dire, "à voir ce que l'on voit", à décrypter la férocité du présent. Ce qui donne tout  son sens à cette commémoration.

Ceci m'amène à exprimer mon inquiétude face à plusieurs phénomènes, la violence radicale  s'amplifiant dans notre pays, minant  notre démocratie, notre civilisation, les principes universalistes, qui la fondent, comme la liberté d'expression, l'égalité homme-femme, ...
Dans notre monde hyper connecté et surinformé-internet et les réseaux sociaux, la progression incessante de la technologie va de pair avec celle de l'ignorance et de l'obscurantisme, facteurs d'hyper violence, nourrie par la  manipulation des mots.  Les réseaux sociaux, en particulier sont devenus les relais de deux idéologies totalitaires, l'islamisme  et le mouvement" woke", importé des Etats Unis, créant un climat délétère dans notre pays, ayant gagné  certains milieux en France: universités, lycées, médias, monde de la culture, entreprises, etc...

Sans redonner la liste des attentats commis en France par des islamistes français ( ou non ), je souligne le rôle mortifère des réseaux sociaux dans l'assassinat du professeur Samuel Paty, le cyber harcèlement , destructeur de vie, de la jeune Mila, devenue le symbole de tous les délires de notre époque et victime de la passivité collective, de l'absence de soutien des "néo-féministes, des défaillances de l'Etat.

Très inquiétant, également, la nouvelle idéologie totalitaire séparatiste, communautariste, anti-occidentale, antisioniste-antisémite (qui n'est pas sans lien avecl'islamisme), fondée sur un fanatisme identitaire, "le boycott, l'intimidation, la menace"(Luc Ferry),victimaire, la posture victimaire et surtout, sur un "antiracisme dévoyé, déguisé en humanisme"(Abnousse Shalmani), où l'obsession raciale accuse  les "blancs" de tous les maux. Le Juif étant parangon de l'oppresseur raciste et colonialiste"On le hait au nom de l'antiracisme".(Pascal Bruckner)

A cet instant, je reviens à ce terrible constat: la pérennité de l'antisémitisme survivant à toutes les convulsions de l'Histoire, mutant comme un virus indestructible..
Ainsi: Insultes contre des étudiants juifs à la Faculté de médecine, plus d'élèves juifs dans les écoles publiques de Seine St Denis, tags: croix gammées sur les portraits de Simone Veil, slogans "sales juifs" dans des manifestations prétendant lutter contre le racisme supposé des policiers et de l'Etat, ce cri qui, comme "mort aux Juifs", résonne douloureusement dans notre mémoire et notre histoire (Marc Knobel), l'utilisation du terme "islamophobie", ce "racisme imaginaire"( Pascal Bruckner)  mettant sur le même plan l'antisémitisme et la Shoah avec le quotidien des musulmans français" ( Céline Pina).

Illustration d'une certaine mutation du virus antisémite: l'antisionisme , dont le boycott d'Israël (BDS)"est bien l'autre face de la même médaille juridique mise au point par les nazis pour exclure les Juifs avant de les assassiner. Ce boycott essentialise Israël, l'exclut de la communauté des nations. Il le désigne symboliquement comme l'unique source du Mal et donc comme l'Etat qu'il serait juste de détruire."(Simon Epstein)"Cette incitation à la haine d'Israël demeure la source essentielle du nouvel antisémitisme"

Autre  "dérive"de l'idéologie meurtrière falsifiant délibérément la réalité:   "la guerre médiatique menée contre Israël, éternel coupable (Richard Prasquier),  même lorsque la population civile est bombardée par les milliers de missiles des terroristes du Hamas, l'Etat d'Israël est coupable de se défendre, accusé sans nuance., "Etat criminel, tueur d'enfants, pire que les nazis"..clichés, insultes et caricatures( Richard Prasquier), la "haine dévorante d'Israël" (Boualem Sansal) se sont déversés sur les réseaux sociaux et certains médias.

Cette détestation d'Israël n'est pas sans lien avec les très nombreux actes antisémites, jusqu'aux attentats perpétrés en France depuis 2 décennies.
Les plus tragiques commis au nom des Palestiniens, "érigés en figures universelles  de l'opprimé"( Elie Barnavi)
  Depuis 2003, 14 Juifs  assassinés pour ce qu'ils sont, par des tueurs islamistes français, passés par l'Ecole de la République..sans citer les noms de toutes les victimes, je veux évoquer les 3 petits enfants juifs de l'école Ozar Hatorah de Toulouse, tués de sang froid : quand l'assassin empoigne la petite Myriam Monsonego par les cheveux et lui loge une balle dans la tête à bout portant, il réitère le geste des SS.( Robert Badinter)

Très peu de citoyens français ont manifesté après cet assassinat.

Comme si cette tragédie ne concernait que la "communauté juive"  formule utilisée par certains médias ayant coutume de diviser la France en communautés.
"L'antisémitisme est l'affaire de tous les français"( Amine El Khatmi).

Es-ce indifférence? Le signe de ce nouvel antisémitisme, culturel, idéologique? Ou un effet du déni de la réalité, "ce cancer qui ronge notre société"?(Elisabeth Badinter)

Déni qui touche plusieurs couches de notre société: déni des médias, silence ou omission ou minoration des crimes par ignorance volontaire ou indifférence, dénis judiciaires dans la lenteur ou le refus de qualifier l'antisémitisme, déni de justice dans l'absence de procès de l'assassin de Sarah Halimi, justifications sociologiques, alibis psychiatriques, aveuglement  et complaisance de certains intellectuels, tentations d'accommodements de certains élus...

Aussi, face au" climat d'affrontement entretenu par les fanatiques, face à la volonté de détruire l'idée d'humanité commune"(Pascal Bruckner), l'unité du genre humain, , comme l'a écrit l'historien Georges Bensoussan, "il incombe aux pouvoirs publics de faire respecter la loi de la République, d'avoir le courage des mots, contre la barbarie, la liberté a un prix, c'est celui du combat".