Gil Taïeb

Vice Président du Crif

Blog du Crif - Affaire Sarah Halimi : Où est la Justice ?

19 Avril 2021 | 239 vue(s)
Catégorie(s) :
France

"Les juges d’instruction viennent enfin de rendre leur décision dans le meurtre barbare de Sarah Halimi, dans une ordonnance rendue le 12 juillet dernier. Elles estiment qu’il existe des "raisons plausibles" de penser que le discernement du suspect était "aboli" au moment des faits. Si elle est sans surprise, cette décision reste difficilement justifiable."

Ma réaction après l'annonce du report du vote de l'Assemblée nationale pour l'adoption de la définition de l'antisémitisme de l'IHRA. L'Assemblée nationale a également annoncé qu'avant d'être examinée, la proposition de résolution serait réécrite.

Découvrez ma lecture du livre de Ginette Kolinka, "Retour à Birkenau".

Dans cette éditorial, je m'exprime sur la décision du parquet de Paris de s'opposer à l'incarcération d'Alain Soral. Une décision que je juge inacceptable.

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

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Actualité

Comme nos lecteurs ont pu l’apprendre dans la newsletter du Crif, le président du Crif, Francis Kalifat a rencontré le nouvel ambassadeur de Chypre en France, Son Excellence Georges Chacalli, à l’occasion d’un déjeuner de travail. Partons à la découverte de Chypre et de sa petite communauté juive.

 

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Opinion

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires !

Discours de Marcel Dreyfuss,  Président d’honneur du Consistoire, représentant du Crif ARA - Dimanche 18/7/2021 au CHRD

Discours prononcé à la cérémonie du 18 juillet par M. Albert Massiah, Président du Crif Bordeaux-Aquitaine, lors de la « Journée nationale à la mémoire des crimes racistes et antisémites commis par l’État français de Vichy et en hommage aux Justes de France. »

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Comme nombre de concitoyens français, je suis inquiet de voir qu’un des remparts de notre démocratie, la Justice de notre pays, montre des failles.

Depuis quelques mois voire quelques années, ce pilier protecteur se fissure et montre des signes de faiblesse qui nous mettent tous en danger face aux menaces et agressions que subit notre pays.

Il semble désarmé, incapable de réagir et de s’adapter aux nombreux et nouveaux ennemis et défis.

J’en veux pour exemple les récentes décisions prises dans deux affaires qui ont été jugées ces derniers jours :

Le procès devant la Cour d’assises des mineurs de Paris de 16 voyous qui ont agressé et brûlé avec des cocktails Molotov des policiers à Viry-Châtillon en 2016. Sur les 16 prévenus, 8 ont été acquittés et 5 condamnés à des peines de 6 à 18 ans de prison.

Un « Naufrage Judiciaire » a dénoncé Me Thibault de Montbrial, avocat de l’une des victimes, “effondrée”, selon lui, par ce verdict en appel.

Le second exemple est la décision de la Cour de cassation dans l’assassinat antisémite reconnu de Madame Sarah Halimi. Cette dame de 65 ans, médecin à la retraite et directrice d’une crèche juive dans le 4ème arrondissement de Paris, qui a été agressée, massacrée pendant trente minutes et défenestrée au cri de "Allah est le plus grand" par un monstre, connu des services de police, multirécidiviste et consommateur régulier de cannabis, fréquentant régulièrement une mosquée Salafiste du 11ème arrondissement. Cette affaire nous interroge quant à la conduite de ce dossier et l’irresponsabilité d’une juge d’instruction qui a décidé d’exonérer le criminel de son crime en lui offrant l’alibi de la « bouffée délirante » tout en acceptant le caractère antisémite de l’acte.

Cette juge d’instruction ayant tout fait afin d’imposer sa vérité dans une affaire que tous, dès les premiers jours, s’étaient accordés à qualifier de meurtre antisémite.

Cette parodie de justice s’est imposée et quatre années après avoir été assassinée Sarah Halimi n’a pas le droit à un procès. Les erreurs d’appréciation par des policiers présents le jour du crime, les manquements dans l’instruction, l’absence invraisemblable de reconstitution, les expertises et contre-expertises se contredisant, n’ont pas suffi à déférer le criminel devant une Cour d’assises qui, elle, aurait jugé au nom du peuple français. Une honte, un scandale, un signal négatif de plus qui est envoyé aux criminels et agresseurs en tous genres auxquels les magistrats ont offert une arme de plus afin de ne pas répondre de leurs actes.

Ces deux exemples de faiblesse de la Justice montrent l’urgence à faire évoluer une loi qui aujourd’hui préserve plus les coupables que ne défend les victimes. Le Président Macron a osé courageusement hier réclamer que les choses changent et demandé que la loi soit revue. Mais entre-temps, les policiers brûlés porteront à vie dans leur chair la marque de leur agression et la famille de Sarah Halimi restera à tout jamais avec une plaie ouverte et saignante qui n’aura pas eu le droit d’être pansée .

Je vous invite tous à venir dimanche 25 avril à 14h sur le parvis des droits de l’homme place du Trocadéro afin d’exprimer non seulement notre solidarité avec la famille de Sarah Halimi, notre soutien à notre République et notre effroi citoyen. Nous devons tous être présents afin d’exprimer notre besoin de voir notre justice redevenir le garant de toutes nos libertés.

Gil Taïeb

- Les opinions exprimées dans les billets de blog n'engagent que leurs auteurs -

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