Gil Taïeb

Vice Président du Crif

Blog du Crif - Affaire Sarah Halimi : Où est la Justice ?

19 Avril 2021 | 239 vue(s)
Catégorie(s) :
France

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Actualité

Après notre étude sur les Juifs de Finlande, voici, comme convenu et pour coller à l’actualité qui fait que le conflit russo-ukrainien est en train de s’étendre à d’autres pays, un regard sur les Juifs de Suède.

Dès le début de l’offensive russe contre l’Ukraine, nous avons, le 23 février dernier, proposé à nos lecteurs, une étude sur les Juifs d’Ukraine. Depuis quelques jours, le conflit semble s’étendre à deux autres pays, la Finlande et la Suède. Nous vous proposons de découvrir les communautés juives de ces deux pays. Aujourd’hui, les Juifs de Finlande.

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Antisémitisme

Dimanche 12 janvier 2020, le Crif a organisé un voyage de mémoire à Auschwitz-Birkenau. À l'issue de cette journée, je me suis exprimé devant les participants. Voici les quelques mots prononcés.

 

 

Dans cette éditorial, je m'exprime sur les nombreux actes de haines survenus en France et dans le monde en 2019. Je formule également mes voeux de sécurité et de paix pour cette nouvelle année.

 

Meyer Habib, il y a ceux qui l'aiment et ceux qui l'ont en exècre. Mais on ne peut en aucun cas tolérer un tel déferlement de haine antisémite.

Discours prononcé lors de la Plénière de clôture.

"Les juges d’instruction viennent enfin de rendre leur décision dans le meurtre barbare de Sarah Halimi, dans une ordonnance rendue le 12 juillet dernier. Elles estiment qu’il existe des "raisons plausibles" de penser que le discernement du suspect était "aboli" au moment des faits. Si elle est sans surprise, cette décision reste difficilement justifiable."

Ma réaction après l'annonce du report du vote de l'Assemblée nationale pour l'adoption de la définition de l'antisémitisme de l'IHRA. L'Assemblée nationale a également annoncé qu'avant d'être examinée, la proposition de résolution serait réécrite.

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Opinion
Le 10 janvier 2023, Yonathan Arfi, Président du Crif, s'est rendu à la cérémonie en hommage aux victimes de la rafle de Libourne du 10 janvier 1944. Il a prononcé un discours dans la cour de l'école Myriam Errera, arrêtée à Libourne et déportée sans retour à Auschwitz-Birkeneau, en présence notamment de Josette Mélinon, rescapée et cousine de Myriam Errera.  
 

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Comme nombre de concitoyens français, je suis inquiet de voir qu’un des remparts de notre démocratie, la Justice de notre pays, montre des failles.

Depuis quelques mois voire quelques années, ce pilier protecteur se fissure et montre des signes de faiblesse qui nous mettent tous en danger face aux menaces et agressions que subit notre pays.

Il semble désarmé, incapable de réagir et de s’adapter aux nombreux et nouveaux ennemis et défis.

J’en veux pour exemple les récentes décisions prises dans deux affaires qui ont été jugées ces derniers jours :

Le procès devant la Cour d’assises des mineurs de Paris de 16 voyous qui ont agressé et brûlé avec des cocktails Molotov des policiers à Viry-Châtillon en 2016. Sur les 16 prévenus, 8 ont été acquittés et 5 condamnés à des peines de 6 à 18 ans de prison.

Un « Naufrage Judiciaire » a dénoncé Me Thibault de Montbrial, avocat de l’une des victimes, “effondrée”, selon lui, par ce verdict en appel.

Le second exemple est la décision de la Cour de cassation dans l’assassinat antisémite reconnu de Madame Sarah Halimi. Cette dame de 65 ans, médecin à la retraite et directrice d’une crèche juive dans le 4ème arrondissement de Paris, qui a été agressée, massacrée pendant trente minutes et défenestrée au cri de "Allah est le plus grand" par un monstre, connu des services de police, multirécidiviste et consommateur régulier de cannabis, fréquentant régulièrement une mosquée Salafiste du 11ème arrondissement. Cette affaire nous interroge quant à la conduite de ce dossier et l’irresponsabilité d’une juge d’instruction qui a décidé d’exonérer le criminel de son crime en lui offrant l’alibi de la « bouffée délirante » tout en acceptant le caractère antisémite de l’acte.

Cette juge d’instruction ayant tout fait afin d’imposer sa vérité dans une affaire que tous, dès les premiers jours, s’étaient accordés à qualifier de meurtre antisémite.

Cette parodie de justice s’est imposée et quatre années après avoir été assassinée Sarah Halimi n’a pas le droit à un procès. Les erreurs d’appréciation par des policiers présents le jour du crime, les manquements dans l’instruction, l’absence invraisemblable de reconstitution, les expertises et contre-expertises se contredisant, n’ont pas suffi à déférer le criminel devant une Cour d’assises qui, elle, aurait jugé au nom du peuple français. Une honte, un scandale, un signal négatif de plus qui est envoyé aux criminels et agresseurs en tous genres auxquels les magistrats ont offert une arme de plus afin de ne pas répondre de leurs actes.

Ces deux exemples de faiblesse de la Justice montrent l’urgence à faire évoluer une loi qui aujourd’hui préserve plus les coupables que ne défend les victimes. Le Président Macron a osé courageusement hier réclamer que les choses changent et demandé que la loi soit revue. Mais entre-temps, les policiers brûlés porteront à vie dans leur chair la marque de leur agression et la famille de Sarah Halimi restera à tout jamais avec une plaie ouverte et saignante qui n’aura pas eu le droit d’être pansée .

Je vous invite tous à venir dimanche 25 avril à 14h sur le parvis des droits de l’homme place du Trocadéro afin d’exprimer non seulement notre solidarité avec la famille de Sarah Halimi, notre soutien à notre République et notre effroi citoyen. Nous devons tous être présents afin d’exprimer notre besoin de voir notre justice redevenir le garant de toutes nos libertés.

Gil Taïeb

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