Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Blog du Crif - Covid et biais cognitifs chez les antivax

25 Novembre 2021 | 84 vue(s)
Catégorie(s) :
Actualité
Portrait de Gil Taïeb
Nous sommes debout
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03 Avril 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

Francis Kalifat, the Crif President gave a speech at the annual Crif's dinner 2017. 

Le judaïsme indien est assez méconnu en France. Pourtant, il est d'une implantation millénaire. Il y avait environ 35 000 Juifs aux Indes lors de la création de l'État d'Israël

Johnny est malade. Oui, le grand Johnny. Lundi, la fille de Johnny Hallyday avait annoncé que son père souffrait d'un cancer avant de crier au piratage de son compte. Ce mercredi soir, c'est finalement le chanteur lui-même qui prend soin d'envoyer un mot sur Twitter pour rassurer ces fans. Si on lui a dépisté « des cellules cancéreuses » pour lesquelles il est « traité », il assure être confiant sur son suivi. "Mes jours ne sont pas aujourd'hui en danger, rappelle L’Express du 9 mars.

Cela paraîtra peut-être étrange à certains de mes lecteurs, mais j’aime Johnny, j’aime son timbre de voix, j’aime aussi certaines de ces chansons, je suis presque, presque un fan.

Pourquoi dans cette affaire, est-ce Bensoussan qui seul est poursuivi en justice et non pas simultanément Smaïn Laacher ?

 
"La culture est ce qui a fait de l'homme autre chose qu'un accident de l'univers", déclarait André Malraux. C'est pour toutes ses vertus que la culture est grande et qu'elle reste et doit rester un rempart contre l'obscurantisme, le racisme, l'antisémitisme et l'homophobie. De chaque création artistique doit jaillir une lumière. C'est à cela que doit aspirer chacun de ceux qui ont le bonheur de pouvoir créer ou d'interpréter une oeuvre. 

 

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

L’Amitié judéo-chrétienne de France - dont plusieurs militants du Crif sont membres du Comité Directeur - a tenu dimanche 29 janvier son Conseil national, l’occasion pour nous de donner quelques nouvelles du front du dialogue.

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Un livre de Victoria Klem

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Opinion

Fausses rumeurs, photos ou vidéos truquées… les fausses informations, ou fake news, inondent le net. La désinformation va parfois plus loin, prenant la forme de théories à l’apparence scientifique.

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Les protestataires à l’obligation vaccinale établie par l’Autriche déclarent qu’ils se sentent en dictature et que jamais ils n’accepteront de se faire vacciner. Ce faisant, ils vont transmettre le virus, et peut-être la mort, plus souvent qu’un vacciné. Revendiquer la liberté de tuer relève d’un sacré biais cognitif…

Dans un pays voisin du nôtre, un pasteur fondamentaliste a interdit à sa famille de se faire vacciner. Ils ont attrapé le Covid. Sa mère vient de quitter l’hôpital, sa soeur y a perdu quinze kilos, son frère une bonne partie de ses muscles et son père est en réanimation lourde  avec un  très mauvais pronostic. Le fils n’a pas modifié son opinion d’un iota, la vaccination est dangereuse plus que le virus…

Les antivax ne sont pas nés avec le Covid. En 1998, un article avait relié l’autisme à un vaccin contre la rougeole. Les résultats étaient faux et l’étude a été supprimée. Mais la suspicion était installée, des vaccinations ont été refusées… et des enfants sont morts de  rougeole.

Les chiffres sont clairs : 80 millions de doses en France pour le Pfizer et deux complications à retenir, en général transitoires: les myocardites et les paralysies faciales: 2 cas sur 100 000 vaccinations. Si on les compare à la seule mortalité du Covid (1,5% en France), on est dans un rapport de 1 à 700…

Mais il y a deux biais cognitifs : d’une part nous attachons plus d’importance à un événement survenu à la suite d’une action (vaccination), que d’une omission (absence de vaccination); d’autre part notre cerveau n’est pas calibré pour comparer de telles disproportions, et un cas de complication anecdotique  impressionnera plus qu’un pourcentage sur les morts évitées.

Les antivax disent que le vaccin est inutile puisque il n’empêche pas d’attraper la maladie.

On doit aux Israéliens la découverte que les anticorps diminuent en quelques mois, surtout chez les personnes âgées.Mais ce qui est vrai du vaccin l’est encore plus  de la maladie: on peut être deux  fois victime du Covid.

Surtout, le risque de  forme grave est considérablement réduit quand on a été vacciné.

Faux, nous dit-on, car il y a beaucoup de personnes vaccinées dans les réanimations. C’est normal. Si 90% des gens sont vaccinés, ce qui est le cas des adultes en France, et si leur risque individuel de forme grave est dix fois moins important que celui des non vaccinés, on  trouvera en réanimation autant de vaccinés que de non vaccinés. Cela s’appelle le paradoxe statistique de Simpson, qui exige qu’on analyse avec esprit critique toute étude rétrospective. 

L’argument clef des antivax est qu’on ne connait pas les effets à long terme du vaccin. S’il avait fallu les attendre, nous serions encore en proie à la variole, la rage, la diphtérie et la poliomyélite. Les vaccins ARN, bien étudiés depuis 10 ans, semblent inoffensifs et n’impactent en rien le génome du receveur. Les stupidités écrites à ce sujet sont effarantes. 

D’ailleurs connaissons-nous les effets à long terme de la maladie? Un Covid bénin peut être suivi d’un Covid long. La grippe de 1918 a été suivie  d’encéphalites et de syndromes parkinsoniens et le virus de la varicelle peut se réactiver sous forme de zona.

Ne pas se vacciner, c’est tomber dans le biais qui consiste à choisir contre le risque plus visible de l’action, celui plus dangereux de l’inaction.

La majorité des antivax restent accessibles à cette argumentation et se résigneront si on exerce une pression légale ou sociale.

Mais une minorité ne le sont pas.

Il y a ceux dont le refus relève d’une peur archaïque de modifier leur organisme.

Beaucoup plus souvent, c’est parce qu’ils ont une vision biaisée de la causalité, l’idée qu’il n’y a pas de hasard, que tout événement a une cause déterminée, unique et permanente. Parfois, ils refuseront par orgueil hyperrationel de suivre cette parole officielle qu’acceptent les moutons de Panurge que nous sommes. Mais ceux, les plus fréquents, qui n’ont pas suffisamment confiance dans leurs propres qualités intellectuelles, se mettront paradoxalement au service du gourou, du mythomane, de celui qui prétend qu’il sait et qui parle avec assurance.

Pour quelques uns, ils feront de la maladie une punition divine.

Pour certains enfin, c’est une causalité démoniaque. Il y a derrière la surface des événements des responsables maléfiques. Ils veulent détruire la population, gagner de l’argent sur la maladie des autres ou asseoir leur domination.

Bien entendu, le Juif n’est jamais loin dans ces élucubrations trop bien connues…