Bruno Halioua

Président de la Commission Souvenir du Crif

Blog du Crif - Hommage à Ady Steg, un Mensch

12 Avril 2021 | 283 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

En tant que lecteur de la newsletter du Crif, bénéficiez d'un tarif préférentiel ! La place à 15 euros au lieu de 20 euros. Réservations par téléphone : 01 43 27 88 61 avec le code CRIF           

Le 4 février 2018, le Crif et les Amis du Crif ont organisé un voyage de mémoire dans les camps d’Auschwitz-Birkenau. Près de 200 personnes ont participé à cette journée exceptionnelle, qui a marqué les mémoires de chacun. Une délégation d’élus et de personnalités publiques m'a également accompagné. Nous avons aussi eu l'honneur d'être accompagnés par Ginette Kolinka, réscapée d'Auschwitz.

En fin de journée, nous avons tenu une courte cérémonie d'hommages ponctuée de plusieurs discours et de prières animées par le Rabbin Moché Lewin. En conclusion de cette intense journée, le Shofar a resonné au milieu du silence etourdissant de l'immense complexe de Birkenau.

Depuis quelques semaines, le texte épistolaire de Sholem Aleichem a investi la petite – mais non moins prestigieuse – scène du Théâtre de la Huchette, à Paris.

Hier, je me suis exprimé sur la récente vague d'antisémitisme qui secoue la France. J'ai demandé à l'ensemble de la communauté nationale de faire front contre la haine antisémite. J'ai également rappelé l'importance pour la justice française d'appliquer des peines suffisamment lourdes pour être dissuasives.

De ce 9 janvier 2015, nous voulons retenir une autre image, cette belle image. Celle de Lassana Bathily.

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Actualité

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

Le 34ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 20 février 2019

Depuis plusieurs années, le cinéma international ne cesse de plébisciter les cinéastes iraniens. Asghar Farhadi en est l’exemple même. Cependant, certains réalisateurs n’ont pas la chance d’être autant ovationnés.

Pour leur cinéma engagé, frontal et dénonciateur du pouvoir politique et du régime iranien, grand nombre de réalisateurs iraniens ont été, pour les plus chanceux, contraint à l’exil, tandis que d’autres en détention, subissent le triste sort réservé aux prisonniers iraniens.

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Opinion

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Le professeur Ady Steg, un Mensch, un grand médecin, vient de nous quitter à l’âge de 96 ans. Membre fidèle de l’AMIF depuis sa fondation en 1952, il était membre de son Comité d’Honneur. 

Ady Steg est arrivé à Paris à l’âge de 7 ans avec sa famille sans parler un mot de français, dans un train venant de Slovaquie. Il m’a relaté qu’il a ressenti un sentiment de joie en voyant à travers la fenêtre de son wagon le panneau indicateur indiquant « Paris Est » après avoir traduit naïvement « À Paris on Mange » (En yiddish “Est” signifie "Manger").

Ady Steg est un pur enfant de l’école de la République. Il a bénéficié de l’excellent enseignement de ces instituteurs qui oeuvraient résolument, obstinément, pour attirer les enfants vers la lumière du savoir sans œillères. Très rapidement, il a été subjugué par la France comme il l’a déclaré par la suite "en quelques mois, les Gaulois étaient devenus mes ancêtres, et je vivais la même émotion que mes camarades avec Roland à Roncevaux, Charlemagne à Reims ou Jeanne d'Arc à Domrémy". Ady Steg est très rapidement devenu un excellent élève d’abord à l’école des Hospitalières Saint-Gervais puis au lycée Voltaire.

Il m’a relaté le sentiment qu’il a ressenti le jour où il s’est rendu au lycée Voltaire porteur pour la première fois de la tristement sinistre étoile jaune imposé à tous les Juifs en Zone Occupé en juin 1942. Son arrivée dans la classe a alors suscité à sa grande satisfaction une vague d’émotion et de consternation chez ses condisciples qui ignoraient qu’il était Juif. Le professeur de lettres, de français, M. Binon a eu alors une attitude admirable. Il a fait son cours ce jour là sur un texte de Montesquieu qui s’intitule « De la tolérance ». A ses yeux, ce professeur représentait ce qu’il y avait de plus beau dans la France républicaine et humaniste.

Dans les semaines qui ont suivi, il a échappé miraculeusement à la rafle du Vel’ d’Hiv, le 16 juillet 1942 à Paris. Il a traversé clandestinement la ligne de démarcation avec sa petite sœur avec de faux papiers et grâce à un passeur. Ils se sont fait arrêter le 13 août 1942, par la police française pour "usage de faux papiers". Il a été interné deux mois et demi à la prison Saint-Paul de Lyon.

Le 27 octobre 1942, à sa sortie, il a été caché par le réseau de sauvetage mis en place par l’Abbé Glasberg qui animait les Amitiés chrétiennes auprès du Cardinal Gerlier. Il s’est ensuite engagé dans la Resistance au sein des FFI de Sarlat, puis du 3ème Bataillon d'Armagnac dans le Gers.

A la Libération, il a fait partie de cette génération de jeunes juifs qui ont œuvré obstinément à la reconstruction de la Communauté juive parallèlement à la poursuite de ses études de médecine. Il est devenu Interne des Hôpitaux de Paris en 1953, puis Chef de Clinique en Urologie. Il a mené une brillance carrière hospitalo-universitaire en chirurgie malgré les nombreuses manifestations antisémites qui persistaient encore dans les hôpitaux dans les années d’Après Guerre.

Doté d’une volonté hors du commun, d’une intelligence hors norme et d’une force de travail exemplaire, Ady Steg a franchi chacune des étapes de ce parcours si difficile et il est devenu titulaire de la prestigieuse chaire d’urologie de l’hôpital Cochin dont la réputation est mondiale. C’est ainsi que l’enfant d’un Shtetl, du fin fond des Carpates, a été choisi pour opérer deux présidents de la République.

Ady Steg était un exemple pour tous les médecins juifs pour sa simplicité et sa modestie. Il était membre de l'Académie de Chirurgie et de l'Académie Nationale de Médecine. Il était fidèle à l’esprit de Maimonide qui disait que celui qui dispose d’une influence sur une personne de pouvoir après l’avoir soignée ne doit pas se pavaner et s’en servir pour son intérêt personnel. Comme Maimonide, cette proximité avec les hommes de pouvoir a été mise à contribution pour aider la communauté juive. A ce titre, il est un modèle pour nous tous. Fidèle à cet état d’esprit, ses élèves les professeurs Marc Zerbib et Bernard Lobel (Zal) ont  poursuivi avec brio leur engagement communautaire de manière admirable et exemplaire.

Ady Steg était un véritable humaniste et un Juif engagé. Il a présidé le Crif de 1970 à 1974 et de l’Alliance Israélite Universelle de 1985 à 2011. Il a été aussi le Vice-Président de la mission d'étude sur la spoliation des Juifs de France (mission Mattéoli), qui a joué un rôle important dans la création de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Ce grand médecin, ce Mensch a eu un parcours professionnel, personnel, moral, spirituel, en profonde harmonie avec sa famille et en particulier avec son épouse Gilberte qui l’a épaulé tout au long de leur vie commune. Le destin d’Ady Steg, fait honneur à la Communauté Juive et à la Nation toute entière. Au nom de l’AMIF j’adresse mes sincères condoléances à sa femme, à notre ami Philippe Gabriel, à Jean Michel, à ses belles-filles et à ses petits-enfants.

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