Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Blog du Crif - Iran et Israël pourquoi tant de haine ?

20 Décembre 2021 | 184 vue(s)
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Actualité

Jeudi 6 septembre s'est tenue la cérémonie d'échange des vœux entre les responsables de la Communauté juive, la Maire de Paris Anne Hidalgo et la présidente du Conseil régional d'Ile de France Valérie Pécresse.

Jeudi 26 juillet, j'ai écrit au Ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian afin de lui faire part de mon étonnement face à l'absence de mention d’Israël dans les déclarations du Quai d'Orsay suite à l'évacuation de casques blancs syriens.

Mercredi 25 juillet, j'ai adressé des courriers aux Présidents respectifs de la Fédération Française des Échecs et de la Fédération Française de Judo. L'objectif : mener à bien le combat pour l'égalité et contre la discrimination de toute nature.

Fausses rumeurs, photos ou vidéos truquées… les fausses informations, ou fake news, inondent le net. La désinformation va parfois plus loin, prenant la forme de théories à l’apparence scientifique.

L'exposition CHAGALL, LISSITZKY, MALÉVITCH...L'AVANT-GARDE RUSSE À VITEBSK (1918-1922) est à découvrir juqu'au 16 juillet 2018 au Centre Pompidou.

Scoop : l’appel au boycott est illégal en France

 

Et vous, comment définiriez-vous l’humour juif ?

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Opinion

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

Depuis plusieurs années, le cinéma international ne cesse de plébisciter les cinéastes iraniens. Asghar Farhadi en est l’exemple même. Cependant, certains réalisateurs n’ont pas la chance d’être autant ovationnés.

Pour leur cinéma engagé, frontal et dénonciateur du pouvoir politique et du régime iranien, grand nombre de réalisateurs iraniens ont été, pour les plus chanceux, contraint à l’exil, tandis que d’autres en détention, subissent le triste sort réservé aux prisonniers iraniens.

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La politique nucléaire de l’Iran est un danger existentiel pour l’Etat d’Israël. Quels que soient les résultats des discussions à Vienne entre les négociateurs du défunt JCPOA, il est peu probable qu’ils lèvent cette menace.

L’Iran n’a pas de connexion géographique avec Israël, n’a rien à voir avec les réfugiés palestiniens, n’a pas participé aux conflits de 1948, 1967 et 1973 , mais c’est le pays qui exprime sa haine de l’Etat juif  de la façon la plus virulente.

Pourtant dans les  souvenirs des Juifs, son image est plutôt positive.

En 539 avant l’ère chrétienne, le Grand Roi perse proposait aux judéens exilés de retourner dans leur pays. « Ainsi parle Cyrus, disent les Chroniques: L'Eternel m'a donné tous les royaumes de la terre, et  m'a commandé de lui bâtir une maison à Jérusalem».

C’est sous des souverains perses que le Talmud de Babylone fut compilé. Les Israéliens d’un certain âge se rappellent l’époque du Chah où la coopération avec l’Iran était discrète mais plutôt amicale.

Mais dès le retour de Khomeini, les saccages de magasins juifs entrainaient le départ de 20 000 Juifs. Il en reste aujourd’hui 15 000, qui ont instruction de manifester leur antisionisme.

On croit parfois que la haine envers Israël de la République islamique est une conséquence de son engagement pour les Palestiniens. Il n’en est rien. C’est une haine métaphysique.

Pour l’ancien président Ahmadinejad on savait à quoi s’en tenir. Il traitait les Juifs de cadavres puants, prétendait que la destruction d’Israël hâterait le retour du 12e imam et organisait des concours de caricatures sur la Shoah. Mais son prédécesseur Khatami et son successeur, Rohani, au langage plus diplomatique avaient des opinions analogues, comme le Président actuel, Raïssi, qui est un «dur» estampillé, responsable d’assassinats de prisonniers, soutenu par les Gardiens de la Révolution et candidat probable au poste de Guide quand le temps viendra.

Car le vrai pouvoir, c’est celui du Guide, Ali Khamenei. Lui aussi s’est exprimé sur la Shoah : « l’Holocauste , la vérité à son sujet n’est pas claire et on ne sait même pas s’il est survenu... »

Ses idées et ses obsessions, il les a trouvées chez son maitre, l’Ayatollah Khomeini. C’est ce dernier qui a rassemblé les divers ingrédients de la haine envers les Juifs.

Comme le chiisme considère que les Juifs transmettent l’impureté, il les a dans le passé cantonnés à l’écart à des occupations sales et humiliantes. A plusieurs reprises, ils ont été massacrés ou convertis de force, bien plus souvent que dans le monde sunnite. Reza Chah, fondateur en 1925 de la dynastie pahlavie, a permis aux Juifs d’élargir leurs activités, mais comme il était un grand pourfendeur de la religion, son initiative ne pouvait que répugner au religieux hyperconservateur qu’était Khomeini.

Les Allemands n’ayant pas participé à la domination coloniale de la Perse, ils y avaient une image très positive. En 1938, la Perse est devenue l’Iran, pays des Aryens, frères de race des Germains. La propagande radio nazie, dont Khomeini était un avide auditeur décrivait les Juifs comme ennemis irréductibles et prétendait qu’ils étaient les vrais maîtres des pays anglo-saxons.

Khomeini était aussi un admirateur des Frères Musulmans, Hassan el Banna et plus tard Sayyid Qutb, dont la haine envers les Juifs était particulièrement féroce. Cette confluence entre sunnisme et chiisme se matérialise aujourd’hui dans l’aide au Hamas. C’est Khamenei qui a traduit en persan l’oeuvre de Qutb.

Enfin, certains collaborateurs plus tard éliminés par Khomeini appartenaient à la mouvance de gauche et lui ont permis de se forger une image anti-impérialiste, dont la détestation d’Israël est une composante.

Mépris religieux, pouvoir occulte, infériorité raciale et antisionisme politique, Khomeini cochait à toute les cases de l’antisémitisme ancien et moderne : celui-ci détient une place de choix dans l’idéologie de la République islamique.

La fascination pour la mort et la promotion du suicide pour faire avancer la cause de l’Islam, qui est une innovation religieuse de Khomeini, colorent sombrement un Iran qui bénéficie aujourd’hui d’alliés puissants et d’adversaires apeurés.  C’est sur Israël que pèsera le poids de décisions particulièrement difficiles.

 

Richard Prasquier

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