Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Blog du Crif - Le patriotisme aujourd’hui

15 Juillet 2021 | 50 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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Le 4 février 2018, le Crif et les Amis du Crif ont organisé un voyage de mémoire dans les camps d’Auschwitz-Birkenau. Près de 200 personnes ont participé à cette journée exceptionnelle, qui a marqué les mémoires de chacun. Une délégation d’élus et de personnalités publiques m'a également accompagné. Nous avons aussi eu l'honneur d'être accompagnés par Ginette Kolinka, réscapée d'Auschwitz.

En fin de journée, nous avons tenu une courte cérémonie d'hommages ponctuée de plusieurs discours et de prières animées par le Rabbin Moché Lewin. En conclusion de cette intense journée, le Shofar a resonné au milieu du silence etourdissant de l'immense complexe de Birkenau.

Depuis quelques semaines, le texte épistolaire de Sholem Aleichem a investi la petite – mais non moins prestigieuse – scène du Théâtre de la Huchette, à Paris.

Hier, je me suis exprimé sur la récente vague d'antisémitisme qui secoue la France. J'ai demandé à l'ensemble de la communauté nationale de faire front contre la haine antisémite. J'ai également rappelé l'importance pour la justice française d'appliquer des peines suffisamment lourdes pour être dissuasives.

De ce 9 janvier 2015, nous voulons retenir une autre image, cette belle image. Celle de Lassana Bathily.

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Actualité

Le 34ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 20 février 2019

Depuis plusieurs années, le cinéma international ne cesse de plébisciter les cinéastes iraniens. Asghar Farhadi en est l’exemple même. Cependant, certains réalisateurs n’ont pas la chance d’être autant ovationnés.

Pour leur cinéma engagé, frontal et dénonciateur du pouvoir politique et du régime iranien, grand nombre de réalisateurs iraniens ont été, pour les plus chanceux, contraint à l’exil, tandis que d’autres en détention, subissent le triste sort réservé aux prisonniers iraniens.

Dimanche 13 janvier 2019, le Crif a organisé un voyage de mémoire à Auschwitz-Birkenau. Ensemble, au cours de cette journée, nous avons honoré le devoir de mémoire qui nous incombe et sommes devenus les témoins des témoins.

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Opinion

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

Les jolies colonies de vacances... Il fait beau, il fait chaud, ça sent vraiment les vacances ! Cette semaine, nous vous proposons une série d'articles sur les mouvements de jeunesse juifs en France ! Aujourd'hui, découvrez le parcours d'une ancienne E.I. !

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

 

Découvrez ma lecture du livre de Ginette Kolinka, "Retour à Birkenau".

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14 juillet 1789. Le roi Louis XVI était rentré bredouille de la chasse et avait écrit « rien » sur son journal intime. A Paris la foule avait donné l’assaut à la vieille  citadelle de la Bastille, avait promené la tête du gouverneur au bout d’une pique et libéré en grande pompe les prisonniers: quatre faux-monnayeurs, un noble incestueux et deux malades mentaux. Cette  journée, une des plus célèbres de l’histoire du monde, fut suivie d’une avalanche de « fake news » comme on dirait aujourd’hui, pour décrire l’horreur d’une prison où, certes, les prisonniers étaient entrés  par l’arbitraire d’une lettre de cachet, mais qui était quasiment vide et bien moins terrible que d’autres.

Les historiens pensent que le choix du 14 juillet comme Journée Nationale, qui date de 1880,  s’arrimait plutôt à la fête de la Fédération du 14 juillet 1790, le moment le plus pacifique de la Révolution, mais la mémoire populaire privilégie les épisodes plus corsés et la prise de la Bastille a plus de panache qu’une cérémonie festive dont le consensus, s’est d’ailleurs révélé une très transitoire illusion. Et nous commémorons donc la journée mythique du 14 juillet 1789 où le peuple a conquis sa liberté.

C’est la journée du patriotisme. Mais qu’est-ce que le patriotisme aujourd’hui?

Qu’est-il devenu dans notre France privilégiée à l’abri de la guerre, en ces temps  de défis climatiques planétaires, de mondialisation des échanges, de faiblesse européenne et de déconstruction de l’histoire? Certains pensent que minimiser les antagonismes et faire confiance en la volonté de paix des peuples permet de ranger la patrie au rang des accessoires obsolètes et dangereux.

Je crois qu’ils ont tort.

Le patriotisme, écrit  François Xavier Bellamy, homme de droite, ce n’est pas d’affirmer la supériorité de son héritage sur celui des autres, mais se baser sur cet héritage pour comprendre le monde. Sa définition fait écho à celle de Renan qui écrivait que la nation était un principe spirituel, mais aussi à Romain Gary, pour qui le patriotisme c’est l’amour des siens, alors que le nationalisme, c’est la haine des autres.

Certes… mais cela suffit-il ?

Pour éviter les dérives nationalistes le philosophe allemand Jurgen Habermas  a proposé que le ciment collectif se fonde sur un « patriotisme constitutionnel » où le citoyen s’identifie à l’Etat démocratique plutôt qu’à la nation. Il avait bien sûr en tête l’histoire de son pays où Ein Reich, Ein Volk conduisait à Ein Fuhrer. Le même principe constitutionnel a été adopté dans la charte canadienne avec l’idée que le patriotisme se superposerait ainsi harmonieusement au nationalisme québécois comme une matriochka englobe des poupées russes plus petites.

Encore faut-il qu’ on donne de la substance à la poupée englobante et qu’on ne lâche pas la bride à un multiculturalisme dans lequel tout se vaut. Le patriotisme d’aujourd’hui doit naviguer entre les deux écueils du nationalisme et du relativisme. En France, l’affirmation de  la laïcité et celle de la démocratie en sont les piliers sur lesquels on ne peut transiger. La défense de ces piliers repose sur l’armée à l’extérieur, la police à l’intérieur. Nous en avons besoin car ce patriotisme a des ennemis.

L’échec de l’opération Barkhane, concomitant au retrait américain de l’Afghanistan, soulève étonnamment  peu d’émotion, alors qu’il présage une reconfiguration géopolitique lourde de conséquences.

L’islamisme radical et les autocraties nationalistes, Chine, Russie, Iran, Turquie et d’autres, ont le vent en poupe alors que les citoyens des démocraties semblent partagés entre déni, résignation et tentation d’un nationalisme sans honneur et sans espoir.

Patriotisme et démocratie autorisent seuls l’attelage difficile de la transmission et de l’altérité. Les Juifs ont  toujours été au premier rang de cette recherche et Israël est un fer de lance de ce combat dans le monde. Rien n ‘est plus naturel que le lien entre l’attachement des Juifs envers Israël et leur patriotisme pour la France démocratique et laïque.

Mais il faut que la France reste bien laïque et démocratique…

Richard Prasquier

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