Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Blog du Crif - Les Juifs de New-York, première communauté juive de la diaspora

18 Juin 2021 | 684 vue(s)
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Actualité

La 12ème Convention nationale du Crif a eu lieu hier, dimanche 4 décembre, à la Maison de la Chimie. Les nombreux ateliers, tables-rondes et conférences de la journée se sont articulés autour du thème "La France dans tous ses états". Aujourd'hui, découvrez un des temps forts de la plénière de clôture : le discours de Yonathan Arfi, Président du Crif.

 

"For the union makes us strong" : car l'union nous rend forts, Solidarity forever, Peter Seegers

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Pour #Jerusalem partagez & faites entendre l’Histoire !

Itinéraire de Paris à Jérusalem est un récit de voyage de François-René de Chateaubriand publié en 1811. Il relate un voyage effectué de juillet 1806 à juin 1807.
Il est divisé en sept parties : la 5eme est  consacrée à Jérusalem

Réflexion d’un professeur d’histoire-géographie sur l’abstention de la France au vote de la résolution adoptée par le comité du patrimoine mondial de l’Unesco niant tous liens entre les Juifs et les lieux saints de Jérusalem.

POUR JERUSALEM PAS UNE VOIX NE DOIT MANQUER
POUR JERUSALEM AUCUN D’ENTRE NOUS NE PEUT SE TAIRE
 

 

Une stèle en mémoire des victimes de la Shoah qui n’ont pas de sépulture, "ni ici, ni ailleurs", a été inaugurée dans le cimetière parisien de Bagneux.
Une cérémonie solennelle - et sous haute sécurité - qui, à Bagneux, dix ans après la mort d’Ilan Halimi, séquestré et torturé dans la cité de la Pierre-Plate parce qu’il était juif, était d’autant plus symbolique.

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

« Tous les chrétiens ont des racines juives », rappelle le pape François

Ces chrétiens que nous aimons
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21 Avril 2015
Catégorie : Religion

Après des siècles de mépris, de haine, d’incompréhension et de méfiance, chrétiens et juifs espérons construire ensemble des parcelles d’Humanité.

Je suis chrétien aussi
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20 Avril 2015
Catégorie : Religion

Voici comme une terrible litanie, presque quotidienne, le sort qui est réservé aux chrétiens dans certaines parties du monde.

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Avec 1,6 millions de Juifs, New York abrite en 2021 la première communauté juive de la diaspora et, de fait, le centre névralgique et idéologique du judaïsme mondial. Toutes les grandes organisations juives internationales y ont leur siège ou y sont fortement représentées.

Des Juifs vivaient déjà à New York avant même que la ville ne porte ce nom. Et, surtout, c’est à New York que l’on rencontre la plus grande variété de Juifs, des orthodoxes aux libéraux en passant par les Budjews, des Juifs qui pratiquent le bouddhisme. Certains aiment dire que New York est la « Jérusalem du Nouveau Monde ».

"Vivent ici, dit Corinne Levitt, l’une des meilleures spécialistes de la question, des Américains juifs et des Juifs américains". Les premiers vivent aux États-Unis depuis plusieurs générations et sont profondément américanisés. Les seconds, arrivés plus récemment, ont conservé les mœurs de leur terre d’origine.

Certains sont français d’autres viennent d’Israël (150 000 à New York), d’Allemagne, de Pologne, de l’empire austro-hongrois, de Russie ou d’ailleurs. Ils sont de nationalité américaine ou sur le point de l’être. Pour le sociologue Michel Maffesoli, ils font partie des « tribus urbaines ».

 

Vingt-trois. Ils étaient vingt-trois, les premiers Juifs à avoir mis les pieds à New York. C’était en 1654 et la ville s’appelait alors Nouvelle-Amsterdam. Débarqués d’un navire, le Saint-Charles, ils sont très mal accueillis par le gouverneur, Peter Stuyvesant qui n’hésite pas à les qualifier de « race fourbe » et de « blasphémateurs et ennemis du Christ ». Menacés d’expulsion dès 1655, victimes de mesures vexatoires et de limitation d’activités, ces premiers Juifs font faire le gros dos et il faudra attendre la conquête anglaise en 1664 pour pouvoir se sentir un peu plus libres. Toutefois, comme la « Charter of Liberties » promulguée en 1683 n’autorisait que les Chrétiens à pratiquer leur religion en public, la première synagogue new-yorkaise, Shearit Israel, ne voit le jour qu’en 1729.

Entre 1654 et 1820, la communauté juive, certains préfèrent dire la « société juive » va se construire peu à peu. En 1820, il y a 60 000 Juifs à New York.

1821 marque un événement notable, une première : un Juif, Mordechaï Manuel Noah, membre du parti démocrate, est élu High Sheriff de New York. Il sera plus tard consul à Tunis.

Dans l’ensemble, à cette époque, les Juifs pratiquent le commerce, derrière un comptoir ou à cheval à travers les campagnes. Leur spécialité, c’est l’achat et la vente de biens en tous genres.

Entre 1870 et 1920, le nombre de Juifs va croître de manière exponentielle. Ils sont 4% de la population en 1870 et passent à 29% cinquante ans plus tard. Le commerce n’est plus leur préoccupation principale même si beaucoup se lancent dans le porte-à-porte. Les voilà qui s’impliquent dans l’industrie vestimentaire, la fabrication du verre, la confection de cigares. En 1930, la moitié des médecins, des dentistes, des avocats et des instituteurs new-yorkais sont juifs. En 1930 aussi, on voit un Juif d’origine italienne, Fiorello La Guardia, être élu maire de la ville.

Les Juifs s’impliquent désormais fortement en politique et dans le combat syndical. Ils sont très nombreux au sein des sections du parti socialiste à Manhattan et dans le Bronx et, dans les années 30, 40% des membres du Communist Party of the USA sont juifs. On parle à présent ouvertement d’un « vote juif ».

La vie juive s’organise, les synagogues se construisent et, désormais, les Juifs disposent d’un quotidien, le Forward.

D’un point de vue religieux, les Juifs de New York se répartissent entre Orthodoxes (14%), Réformés (34%), Conservateurs et Reconstructionnistes (1%). Il existe également à Harlem une congrégation de Juifs noirs, l’Ethiopian Hebrew Congregation, qui compte deux mille membres.

Mon image

Vue de la Central Synagogue, à New York

 

En 1972, pour la première fois, une femme, Sally Preisand, a été ordonnée rabbin. Le mouvement réformé s’est largement ouvert aux homosexuels et il existe en son sein des rabbins homosexuels.

Quant au hassidisme, on peut considérer que New York est la ville au monde où vivent le plus grand nombre de sectes hassidiques, formant de véritables enclaves : loubavitchs, satmars, bobovers…

Bien que les Juifs de New York se soient très tôt investis dans l’action sociale et l’aide aux défavorisés, devenant notamment les plus fervents partisans de la discrimination positive (Affirmative Action), on constate depuis quelques années un refroidissement des relations avec la communauté noire.

Enfin, dans le domaine des arts et de la culture, la contribution des Juifs de New York est exceptionnelle.

Malgré les aléas dus à l’évolution de la situation internationale et du conflit israélo-arabe, nul doute que les « enfants de Woody Allen » vivent heureux, en 2021, dans la « Goldene Medine » et que, tout compte fait, à New York, « Jewish is beautiful ».

Jean-Pierre Allali