Yonathan Arfi

Le nouveau Président du Crif, un militant juif et citoyen

Commémoration de la rafle de Libourne- Discours de Yonathan Arfi

12 Janvier 2023 | 18 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

Portrait de Gil Taïeb
Nous sommes debout
|
03 Avril 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

Francis Kalifat, the Crif President gave a speech at the annual Crif's dinner 2017. 

Né à Tunis en 1920, Albert Memmi, s’il a été considéré, à travers certains de ses romans, comme le chantre du judaïsme tunisien, demeure surtout, le théoricien du colonialisme

C’est l’histoire d’un mariage mixte raté. Un mariage entre une Juive et un Musulman, Julie et Sam. 

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Portrait de Stéphanie Dassa
Hommage à Claude Hampel
|
14 Novembre 2016
Catégorie : France

« Il y eut un soir et il y eut un matin » Genèse1 : 5

Comme chaque année, l'association ASI/Keren Or que je préside, distribue des lunettes de vue en Israël aux plus démunis. Cette année l'opération s'est déroulée dans la ville de LOD.

Pages

Actualité

L’Amitié judéo-chrétienne de France - dont plusieurs militants du Crif sont membres du Comité Directeur - a tenu dimanche 29 janvier son Conseil national, l’occasion pour nous de donner quelques nouvelles du front du dialogue.

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Un livre de Victoria Klem

Suite au vote le 16 décembre 2016 du conseil municipal de Clermont-Ferrand au vœu présenté par les groupes communistes, Front de gauche et Europe écologie, vœu relatif au boycott des produits israéliens fabriqués dans « les territoires palestiniens occupés », le Maire de Clermont-Ferrand a fait paraître dans le journal local la Montagne un communiqué. La présidente du CRIF Auvergne-Rhône- Alpes lui répond…

Au lendemain des déclarations du ministre israélien de la défense, lundi 26 décembre, qualifiant la conférence de paix sur le Proche-Orient qui doit se tenir prochainement à Paris de nouveau « procès Dreyfus », le Crif a condamné des propos « maladroits ».

 
 
 

J'ai répondu aux questions d'Olivier Lerner dimanche 4 décembre lors de notre Convention Nationale

Halte à la discrimination d'Israel, le CRIF proteste suite à la décision d'étiqueter les produits israeliens. 

Suite à l'annonce de l'adoption de la directive de l'E.U sur l'étiquetage des produits israéliens le Crif a réagit à travers un communiqué, j'ai voulu dénoncer la décision française et l'obessession israelienne.

J'ai répondu aux questions de Sputnik news.

« Si on parlait de la France ? Français, juifs et citoyens » : c’est le thème de la 7e Convention nationale du Crif le dimanche 4 décembre au Palais des Congrès de Paris.

C’est une étonnante indifférence qui entoure la mise en lambeaux de la ville d’Alep en Syrie.

Pages

Opinion

En 2017, Roger Pinto, sa femme et son fils ont été séquestrés, violentés et détroussés à leur domicile de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), "une agression antisémite" condamnée par le Crif et le ministre de l'Intérieur. Une première ?

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

Portrait de Gil Taïeb
Nous sommes debout
|
03 Avril 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

On ne le dira jamais assez : la parution d’ouvrages de poésie, en général et dans le domaine juif en particulier est devenue assez rare pour qu’on ne salue pas avec plaisir la sortie d’un nouveau recueil. Dans ce nouveau livre, la peintre et poétesse Sarah Mostrel nous offre un ensemble de textes inspirés de la Bible et des textes fondamentaux du judaïsme.

Remi Huppert est un spécialiste des Juifs de Chine. On lui doit notamment Destin d’un Juif de Chine (1). Dans son nouveau roman, le judaïsme est toujours présent.

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Portrait de Stéphanie Dassa
Documentaire Sauver Auschwitz
|
23 Janvier 2017
Catégorie : Opinion

"Sauver Auschwitz ?" un documentaire diffusé le 24 janvier à 22h40 sur Arte 

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Pages

Le 10 janvier 2023, Yonathan Arfi, Président du Crif, s'est rendu à la cérémonie en hommage aux victimes de la rafle de Libourne du 10 janvier 1944. Il a prononcé un discours dans la cour de l'école Myriam Errera, arrêtée à Libourne et déportée sans retour à Auschwitz-Birkeneau, en présence notamment de Josette Mélinon, rescapée et cousine de Myriam Errera.  
 

Monsieur le sous-Préfet,

Mesdames et Messieurs les élus,

Cher Albert Massiah, Président du Crif Bordeaux-Aquitaine,

Mesdames Josette Mélinon et Blanche Chauveau,

Mesdames et Messieurs,

 

En écoutant les textes que viennent de prononcer les écoliers de Libourne, il me revient en mémoire un célèbre proverbe juif : « On ne peut donner que deux choses à ses enfants : des racines et des ailes ».

Cela, deux personnes semblent l’avoir mieux compris que quiconque : il s’agit de Josette Mélinon et Blanche Chauveau, grâce à qui nous sommes réunis aujourd’hui pour nous souvenir de ce qu’il s’est passé dans cette ville il y a 78 ans.

Il y a dans notre Histoire des dates qui ne s’oublient pas. Le 10 janvier 1944 est l’une d’elles. Ce jour-là, la région est plongée dans le vacarme et l’obscurité. À Libourne, 16 personnes juives sont arrêtées et enfermées dans la prison de la ville. La plupart sont ensuite déportées au camp de Drancy, puis à Auschwitz-Birkenau.

Parmi ces femmes et ces hommes dont il ne reste aujourd’hui que les noms et la mémoire, il y a Camille Torres, la grand-mère de Josette Mélinon et Blanche Chauveau, et leur cousine, Myriam Errera. 

C’est en souvenir de Myriam, de sa jeunesse, de sa soif de vivre que Josette et Blanche ont investi tant de temps et d’énergie. Chaque année, à la même date, elles s’attachent à organiser cette cérémonie qui est devenue un rendez-vous de mémoire pour tous les habitants de Libourne. Parents et enfants, jeunes et moins jeunes, vous êtes tous réunis pour honorer le souvenir de cet événement qui a frappé votre ville.

Puisque les dates comptent, je voudrais rappeler qu’il y a un an, presque jour pour jour, le 12 janvier, le Crif a rencontré Josette et Blanche chez elles, ici à Libourne. Les deux sœurs avaient accepté de participer au projet Lest We Forget – N’oublions pas, une exposition de portraits photographiques de 42 survivants français de la Shoah, présentée l’été dernier sur les grilles du Jardin du Luxembourg, à Paris.

Accompagnés du photographe Luigi Toscano, nous avons donc été accueillis par Josette et Blanche qui nous ont raconté leur histoire et celle de leur famille. Pour celles qui avaient voué leur vie à rendre hommage à leur cousine, c’était à leur tour d’être honorées, regardées et entendues. Pendant un mois, leurs photos ont été vues et leurs histoires lues par des milliers de visiteurs qui portent désormais en eux la mission de la transmettre à leur tour. 

Oui, Mesdames et Messieurs, faire face à l’histoire de la Shoah, c’est accepter une responsabilité : celle de devenir soi-même un témoin du présent, un maillon de la chaîne de transmission, trait d’union entre les générations passées et futures. Cette responsabilité ne diminue pas avec les années : au contraire.

Tout à l’heure, nous avons entendu la voix des élèves réciter le texte poignant d’Albert Pesses qui nous décrit « ce badge », cette étoile jaune que tant d’enfants ont dû porter sur leurs manteaux, leurs chemises et leurs robes. « On avait marqué Juif sur mon cœur de sept ans », dit le poème. En 1942, Gilberte, la mère de Josette et Blanche, coud sur ses vêtements l’étoile jaune désormais obligatoire en zone occupée. À elle aussi, on a marqué « juive » sur le cœur. 

Chers élèves, cette cérémonie, c’est vous qui venez de la faire. Cette plaque commémorative, c’est la vôtre. Cette école, dans laquelle Myriam Errera a fait sa scolarité avant d’être arrêtée, dans laquelle Josette a enseigné et dans laquelle ont été scolarisés ses enfants, c’est aussi la vôtre. « Tout se regroupe » nous a dit Josette, et elle avait raison.

Ce récit de la rafle de Libourne, c’est à vous que reviendra demain la tâche de le transmettre. N’oubliez pas, chers élèves, qu’en vous racontant leur histoire, Josette et Blanche vous ont donné des racines. En vous la confiant, elles vous donnent à présent des ailes.

Cette tâche, cependant, n’aura rien de facile. Car 80 ans après la Shoah, rien n’est acquis. Aujourd’hui encore, des comportements et des idées toxiques demeurent. Qu’elle soit d’inspiration islamiste, d’extrême-droite, complotiste, antisioniste, d’extrême-gauche ou négationniste, la haine et la stigmatisation des Juifs persistent comme un bruit de fond.

Pour les combattre, il n’est rien de plus important que de défendre ces valeurs si chères à l’école républicaine, si chères d’ailleurs au judaïsme. Je pense à l’humanisme, à l’universalisme des Lumières. Je pense à l’esprit critique, à l’importance du questionnement et du doute. Je pense au partage du savoir et de la connaissance.

Cela, vous venez de le faire, tout au long de cette cérémonie, à travers la lecture de textes terribles et importants : ceux qui ont scellé le sort des Français juifs il y a 80 ans, de leur dénaturalisation à l’application du Statut des Juifs. Mais puisque nous sommes dans le vif du sujet, je propose que l’on se souvienne aussi d’un autre texte. Celui-là est bien plus ancien. Il s’agit du décret pour l’émancipation des Juifs de France, voté en 1791 par l’Assemblée constituante. Ce décret a permis aux Juifs d’obtenir la citoyenneté et la pleine égalité de leurs droits avec leurs concitoyens.

Des textes comme ceux-là, Mesdames et Messieurs, sont tout aussi importants, car ils nous rappellent que l’histoire des Juifs en France n’est pas qu’une longue succession de drames, mais peut aussi être porteuse d’espoir et d’optimisme.

 

Yonathan Arfi, Président du Crif

 

 

 

À lire aussi :