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Publié le 27 Octobre 2022

Commissions du Crif - La Commission Relations avec les Élus a reçu Vincent Capo-Canellas

La Commission Relations avec les Élus, dont le président est Bernard Gahnassia, a reçu le 12 octobre dernier Vincent Capo-Canellas, Sénateur de Seine Saint-Denis, Questeur du Sénat, et Président du Groupe d’Etudes Aviation Civile du Sénat.

Propos recueillis par Anne Brandy

Vincent Capo-Canellas tient à remercier tous les commissaires d’être présents malgré cette journée difficile avec cette pénurie d’essence.

« Je suis Sénateur depuis 2011, je sais que vous avez reçu dernièrement Roger Karoutchi, je pense qu’il vous a présenté le rôle du Sénat. Je me suis toujours intéressé à la chose publique ; être élu permet de peser dans les différentes décisions. J’ai été Maire du Bourget, Conseiller Général, j’ai suivi un parcours d’élu local en Seine Saint-Denis. J’ai œuvré localement pour le Grand Paris, et pour les prochains Jeux olympiques. Je siège dans le groupe Union Centriste du Sénat au sein duquel nous avons des débats ouverts et une liberté de vote. Ce groupe est présidé par Hervé MARSEILLE. Depuis 5 ans je suis également questeur au Sénat. »

« Nous sommes 3 questeurs avec Jean-Pierre Sueur et Philippe BAS. Le rôle des questeurs est d’abord de garantir l’autonomie du Sénat au titre de la séparation des pouvoirs et de gérer son budget afin qu’il ait les moyens de remplir sa mission constitutionnelle : vote des lois, contrôle du gouvernement, évaluation des politiques publiques. Nous gérons les finances soit 338 millions de dotation ce qui représente 5 euros par français. Pendant onze ans nous n’avons pas augmenté cette dotation, nous ne l’avons pas réévaluée de l’inflation. La Cour des Comptes certifie nos comptes. Nous gérons également le jardin du Luxembourg et veillons à conserver le patrimoine qui nous a été transmis tout en respectant la sobriété énergétique. Le Conseil de Questure se réunit chaque semaine et les Questeurs règlent tout ce qui concerne le fonctionnement du Sénat et les projets d’investissement. »

« J’ai fait différents rapports : par exemple sur la modernisation du contrôle aérien, sur la sûreté des aéroports et des vols, sur la stratégie et les moyens de Météo France, je vais en publier un sur l’IGN…. Quant on fait un rapport, on étudie les moyens mis en œuvre, et ce qu’il y a lieu de faire pour améliorer les politiques publiques. »

« J’ai une préoccupation forte quant à la montée de l’antisémitisme. Le Sénat a adopté il y a un an une résolution afin de reprendre dans notre corpus la définition de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA ). Nous souhaitons que cette résolution permette aux pouvoirs publics de s’y référer. Malheureusement on sent que la bête immonde est toujours là au quotidien et sur les réseaux sociaux…..Dans le fatras des débats médiatiques, on oublie souvent l’essentiel, aussi il y a une difficulté à transmettre. Le risque est de banaliser tout, et chacun le mesure, dans la gouvernance d’internet il y a des progrès à faire. »

« Lors des dernières élections présidentielles, le Crif a pris une position très claire au 2ème tour contre l’extrême droit. Je salue cette position. On voit bien que le RN essaie de se banaliser pour se donner une image plus lisse. La France a du potentiel, la jeunesse a un avenir si on se réforme, le pays peut bouger dans le bon sens. Mais les risques sont là. »

Une question est posée à notre invité, concernant le groupe de La France Insoumise, puis sur les relations entre le Sénat et l’Etat d’Israël :

« Le discours de Mélenchon est inquiétant notamment par rapport à l’antisémitisme. Au Sénat, il n’y a pas de sénateurs LFI. Concernant les liens entre le Sénat et l’Etat d’Israël, Roger Karoutchi est Président du groupe France/Israël, et les relations sont étroites. »

Un des commissaires présents évoque le fait que le département de la Seine Saint Denis, est connu pour la désertion des juifs, des zones de non droits, des territoires perdus de la République, qu’il faut être plus ferme avec tous ces enjeux.

« Il ne faut pas nier les réalités. Dans certains quartiers la loi de la République doit être réaffirmée, et c’est un combat quotidien. L’action des pouvoirs publics doit être sans faille. C’est vrai pour la délinquance, et bien sûr pour la lutte contre l’antisémitisme et le respect de la communauté juive. La communauté est très présente dans quelques villes de Seine-Saint-Denis, moins dans les autres où elle se sent rejetée. Il y a des dérives que je condamne fermement. Nous sommes dans une République laïque, où la liberté religieuse doit être préservée. Les élus, avec l’Etat, doivent en être garants. Il faut échanger avec toutes les communautés, en restant dans le cadre républicain. La loi sur le séparatisme a posé des bases. L’ensemble des religions doit s’inscrire dans ce cadre. »

Plusieurs questions sont posées à notre invité concernant les partis politiques et l’apparition de deux forces aux deux extrêmes de l’échiquier politique :

« Je suis humaniste avant tout, les valeurs du RN ne sont pas les miennes. Pour moi la NUPES est aussi une imposture. Il faut conjuguer fermeté sur l’ordre républicain, dialogue social, arriver à réformer le pays car c’est ce qui redonnera de l’espoir. Notamment sur le sujet des retraites. On donne trop un sentiment d’incapacité. Je ne voudrais pas que mon propos soit trop alarmant, mais il faut rester ferme sur nos valeurs. Il est vrai que le RN a été plus fort en zones rurales, et la NUPES en banlieue. Cela interpelle et renvoie les démocrates et républicains à la nécessité d’agir plutôt que de se quereller. »

« En conclusion, le rôle du Sénat est central sur la défense des libertés, une responsabilité lourde, et sur la France des territoires. L’éducation, la transmission, l’adaptation au monde d’aujourd’hui et le respect régalien sont au cœur de l’avenir. »

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