Lu dans la presse
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Publié le 8 Février 2022

France - Les nouveaux relais du négationnisme en ligne

Aujourd’hui vous voulez nous parler des nouveaux relais du négationnisme en ligne parce qu’on aurait tort de croire que la négation de la réalité de crimes contre l’humanité a totalement disparu. On en est vraiment loin et particulièrement en ligne.

Publié le 4 février sur France Inter

Et ce constat a amené l’assemblée générale de l'ONU à adopter, ce jeudi 20 janvier, une résolution appelant tous les États à lutter contre la négation de l'Holocauste, notamment sur les réseaux sociaux.

D’ailleurs on a appris d’une communication l'UNESCO, la semaine dernière à l'occasion de la journée internationale de commémoration de l'Holocauste, eh bien que 11% des contenus publiés sur Facebook en anglais concernant la Shoah, 10% des contenus en allemand et 9 % en français relevaient de la négation ou de la distorsion des faits historiques sur le sujet. L’UNESCO rapporte aussi que 17 % des contenus postés sur TikTok, en lien avec cette thématique, relevaient de propos négationnistes.

Un phénomène qui touche particulièrement les jeunes.

Oui on le voit déjà avec le négationnisme présent sur TikTok qui est une plateforme prisée des plus jeunes, mais on le voit aussi avec un vaste sondage d’une ONG américaine qui a été rendue publique ce 26 janvier et qui a interrogé 3600 ados nord-américains sur cette période historique.

Et ce sondage révèle que 7% d’entre eux estiment que le nombre de Juifs tués a été « exagéré », 3% d’entre eux ne sont pas sûrs que ce drame a vraiment eu lieu, et 22% ne savent pas quoi répondre sur le sujet. Ce qui est probablement le plus navrant parce que l’absence d’une culture historique est malheureusement un terreau favorable au développement des discours négationnistes.

Ce type de négation historique semble dites-vous atteindre, depuis la pandémie, des audiences qui étaient jusque là épargnées.

Oui et c’est assez déroutant, on a pu constater que certaines figures qui gravitent autour du complotisme sanitaire ont pu participer ou faciliter la diffusion de contenus négationnistes. Je pense par exemple au dénommé Antoine Cuttitta, un militant Qanon français qui est responsable d’une chaine Telegram covido-sceptique sur laquelle j’ai trouvé de nombreux contenus négationnistes, notamment des mentions au négationniste Robert Faurisson

. Je pense aussi à l’une des stars QAnon aux États-Unis du nom de Ghost Ezra qui est devenu, depuis la pandémie, avec ses plus de 300.000 abonnés sur Telegram l’un des plus gros promoteurs de discours négationnistes. Et c’est un phénomène qui touche un spectre large, qui va de l’extrême droite à l’extrême gauche en passant par l’islamisme radical. J’en veux pour preuve cette vidéo d’Alquaïda en Français qui a circulé en ligne l’été dernier dénonçant notamment la condamnation pour négationnisme du militant antisémite Alain Soral.

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