Lu dans la presse
|
Publié le 9 Décembre 2021

France - Philippe Pétain a protégé les juifs français, des propos "sidérants" pour Hélène Mouchard-Zay, fille de Jean Zay

"L'histoire de mon père est la preuve que Pétain n'a pas protégé les juifs, et que les juifs français étaient presque plus dangereux", a réagi Hélène Mouchard-Zay, dont le père a été assassiné par des miliciens du régime Pétain en juin 1944.

Illustration : Jean Zay et ses deux filles, Catherine Martin-Zay et Hélène Mouchard-Zay

Publié le 8 décembre dans France Info

"Les gens de ma génération n'auraient jamais pensé pouvoir entendre ce qu'on entend maintenant sans qu'il y ait des millions de personnes dans la rue", a affirmé mercredi 8 décembre sur franceinfo Hélène Mouchard-Zay, fille cadette de Jean Zay, ancien ministre de l'Éducation nationale et des Beaux-Arts du Front populaire, arrêté pour trahison par le régime de Pétain, condamné à la déportation à vie, à la dégradation militaire et assassiné par des miliciens du régime Pétain en juin 1944.

Elle réagissait aux propos d'Éric Zemmour qui a fait polémique en déclarant que Philippe Pétain avait protégé les juifs français, alors même que son gouvernement a mené une politique antisémite qui a conduit aux camps de la mort des milliers de juifs français et étrangers.

Des propos "sidérants"

De tels propos sont "sidérants", lance Hélène Mouchard-Zay qui affirme sa "colère". L'éducation et la culture étaient "les piliers du projet politique du Front populaire, qui vise à fabriquer, à former, à faire des citoyens libres de leur jugement, libres de leurs choix". Jean Zay avait "fait des circulaires dites laïques, qui interdisaient les signes religieux" mais aussi "les signes politiques" à l'école, "parce que la propagande était partout, par les ligues d'extrême droite. Son combat de l'éducation et de la culture, c'est aussi celui pour la liberté et l'égalité."

"L'histoire de mon père est la preuve que Pétain n'a pas protégé les juifs." Hélène Mouchard-Zay à franceinfo

Hélène Mouchard-Zay rappelle que son père était "une cible de première catégorie" puisqu'il était "ministre du Front populaire" et "d'origine juive". Il a ainsi subi une "haine politique et antisémite". Jean Zay était "le juif emblématique, avec Léon Blum". Pour elle, "ce n'est pas tellement étonnant. Parce que pour un antisémite, le juif le plus dangereux, celui dont il faut absolument se méfier et qu'il faut supprimer, c'est le juif invisible, c'est le juif qu'on n'arrive pas à repérer et qui tire les ficelles. On connaît bien cette thématique antisémite."

Hélène Mouchard-Zay ajoute qu'il est "important de rappeler que, dès le mois de juillet 1940, il y en a qui ont compris le danger, qui ont voulu résister, comme mon père, comme quelques autres. À l'époque, ils n'étaient pas si nombreux que ça."

Maintenance

Le site du Crif est actuellement en maintenance