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Publié le 12 Avril 2021

France - Strasbourg : Yom Hashoah en catimini, l'amertume du Crif

La commémoration de Yom HaShoah jeudi à Strasbourg par la maire et quelques élus, mais en l'absence de représentants de la communauté juive, passe mal. Le CRIF Alsace dénonce "une trop discrète" cérémonie.

Publié le 10 avril dans Dernières Nouvelles d'Alsace

L'incompréhension de la communauté juive est grande depuis que le conseil municipal de Strasbourg a refusé d'adopter la définition de l'antisémitisme de l'IHRA (Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste), qui y associe l'antisionisme, le 22 mars.

Cette semaine avait lieu Yom Hashoah, journée à la mémoire des victimes de la Shoah. À cette occasion, une cérémonie se tient chaque année place Broglie, à Strasbourg, à l'initiative du Crif Alsace et du Consistoire israélite du Bas-Rhin ; rendez-vous annulé cette année en raison de la crise sanitaire.

Mais un dépôt de gerbe a finalement été organisé jeudi en dernière minute par le cabinet de la maire Jeanne Barseghian, devant l'actuelle place des Halles, où se trouvait la grande synagogue détruite par les nazis.

Des photos ont été partagées sur les pages Facebook par les rares participants, la maire et son premier adjoint, Syamak Agha Babaei, ainsi qu'une poignée d'élus de la majorité, dont Jean Werlen, élu délégué aux cultes. Il n'y avait en revanche aucun représentant de la communauté juive, ni d'ailleurs de l'État et de l'opposition. L'entourage de la maire argue du faible nombre de personnes autorisé à se réunir sur la voie publique et indique avoir invité Maurice Dahan, président du Consistoire israélite du Bas-Rhin. Ce dernier, sollicité la veille pour le lendemain (sans heure précise), ne pouvait être présent et personne d'autre n'a été convié.

Le Crif Alsace, mis devant le fait accompli, relève dans un communiqué publié vendredi que seule la majorité municipale était présente. Pierre Haas, son délégué régional, reproche "une utilisation de Yom Hashoah pour contrebalancer l'image désolante renvoyée par le refus de la définition". Il ne désespère pas d'un changement ultérieur : "On voudrait aboutir à ce que la Ville intègre la détestation d'Israël dans la définition de l'antisémitisme".

Rencontre à venir

Pour rappel, en septembre dernier, une motion contre l'antisémitisme a été adoptée par le conseil municipal. C'était suite à l'agression antisémite d'un graffeur portant un tee-shirt avec, en petit, la mention "Israël". Le refus d'y faire figurer la notion d'antisionisme avait déjà fait débat.

Une rencontre doit avoir lieu entre Jeanne Barseghian et le Crif Alsace ainsi qu'avec le Consistoire israélite du Bas-Rhin, sans date pour le moment. 

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