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Publié le 19 Juillet 2021

France - Vichy : un ancien buraliste reconnu "Juste parmi les nations" pour avoir sauvé une famille juive

Un habitant de Vichy devrait bientôt recevoir le titre de « Juste parmi les nations ». Il s'appelait Etienne Espinel, il était buraliste dans la ville thermale pendant la seconde guerre mondiale. Au péril de sa vie, il a protégé et caché une famille juive chassée par la Gestapo en avril 1944.

Publié le 15 juillet dans France 3

C’est une histoire comme on aimerait en raconter plus souvent. Le 22 août prochain, un ancien buraliste de Vichy sera reconnu « Juste parmi les nations ». Dans un bureau tabac situé au 49 boulevard Denière, à Vichy, Etienne Espinel a caché et sauvé les 5 membres d'une famille juive pendant la Seconde guerre mondiale : Moshe Oren, son frères, sa sœur et leurs parents. En 1944, ils vivent dans un appartement situé juste en face du tabac. Moshe Oren, qui vit aujourd’hui en Israël, raconte : « Mon père était un grand fumeur. Au moment où il prenait sa ration de cigarettes, deux voitures sont arrivées et se sont arrêtées juste devant notre maison. C’était la Gestapo et la milice française ».

Son petit-fils surpris

Etienne Espinel, le buraliste, se démène pour parvenir à réunir les 5 membres de la famille et les mettre en sécurité, au péril de sa vie. Il les aide à se cacher à quelques kilomètres de là, à Longepré, dans l'Allier. Aujourd'hui Moshe Oren et famille demandent l'attribution du titre de « Juste parmi les nations » pour M. Espinel, pour son courage, sa force, sa discrétion, qu'il a conservés jusqu'aux derniers jours de sa vie. Son petit-fils, Philippe Espinel, explique : « J’étais très surpris car mon grand-père était quelqu’un d’aimant pour ses petits-enfants et très pudique sur ses actions passées. Il s’occupait plus du bonheur de ses petits-enfants que d’évoquer autre chose. Mon père non plus. Il était fils unique et ne m’a jamais évoqué ces faits ».

Un long travail d'enquête

Pour obtenir la médaille de « Juste parmi les nations », il faut constituer un dossier, étudié à Paris, puis transmis au mémorial de la Shoah à Jérusalem. Beaucoup d'informations sont requises. Après plusieurs années de vaines recherches, la famille Oren décide de solliciter l'aide de la représentante de la communauté juive de Vichy. C'est le début d'une longue et méticuleuse enquête. Michelle London, présidente de la communauté juive de Vichy, souligne : « J’ai eu du mal au début car je butais sur le côté buraliste. Il n’était pas propriétaire mais employé. J’ai eu du mal et à un moment donné, j’ai fait passer un article dans La Montagne. Là, ça a débouché tout de suite ». Aujourd'hui, les nombreux descendants de la famille Oren vivent en Israël : il s’agit de plus de 300 personnes qui doivent leur vie, au courage d'une seule.

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