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Publié le 17 Mars 2022

Hommage - Dix ans après, l'émotion est intacte...

Lundi 19 mars 2012, une tragédie sans précédent se jouait devant l'école Ozar Hatorah de Toulouse. Ce jour-là, Jonathan, Arieh, Gabriel et Myriam sont assassinés, uniquement parce qu'ils sont Juifs. Leurs noms viennent s'ajouter à ceux d'Imad, d'Abel et de Mohamed, tués les jours précédents par le même terroriste. Dix ans après, leurs mémoires nous accompagnent plus que jamais.

Jonathan Sandler

Arieh Sandler

Gabriel Sandler

Myriam Monsonego

Nous ne les oublierons jamais

 

Le lundi 19 mars 2012, peu avant 8 h 30 du matin, à l’heure où les élèves de l’école juive Ozar Hatorah de Toulouse s’apprêtent à entrer en cours, un homme gare son scooter et garde son casque. Il s’avance d’un pas tranquille, sort une arme et ouvre le feu sur un groupe de personnes massées devant l’établissement. Un professeur de religion du collège, Jonathan Sandler, trente ans, est atteint au ventre. Il s’écroule aux pieds de son fils Arieh, cinq ans, mortellement touché lui aussi. Le tueur fait quelques pas dans la cour, ouvre le feu à nouveau. La fille du directeur de l’école, Myriam Monsonego, sept ans, tente de s’échapper. Elle ne fait que quelques foulées, avant d’être atteinte d’une balle dans le dos. Le tueur tire alors sur le petit Gabriel Sandler, quatre ans. Puis il revient vers Myriam, l’empoigne par les cheveux et l’achève d’une balle dans la tête, avant de prendre la fuite sur son deux-roues. Un autre adolescent est grièvement blessé. C’est l’horreur, le désespoir, l’hébétude mais aussi la colère.

La France est en pleine campagne présidentielle. À quelques heures d’intervalle, les deux candidats, le président Nicolas Sarkozy et son opposant François Hollande, décident d’interrompre leurs activités électo­rales devant ce qui apparaît aussitôt comme la tragédie de Toulouse. Jamais en France, depuis la Libération, on ne s’était attaqué à des enfants, juifs de surcroît. Les souvenirs de la persécution remontent ; jamais encore on n’avait abattu de personnes aussi froidement, à la manière de la « Shoah par balles » en Pologne et Ukraine particulièrement ; jamais non plus on ne s’était attaqué à l’école que l’on pensait être à l’abri de tout passage à l’acte terroriste. Pourtant, l’impensable venait de se produire. Rapidement et froidement.

Tout l’appareil de l’État est mis en branle pour rassurer, prévenir, rechercher. Le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, s’installe aussitôt à Toulouse, pour diriger les opérations ; le chef de l’État manifeste l’unité nationale en recevant à Paris les représentants des communautés juive et musulmane, avant d’arriver à Toulouse : « C’est une tragédie nationale », déclare-t-il en demandant « une minute de silence dans toutes les écoles de France à la mémoire de ces enfants martyrisés ». Sur place arrive également François Hollande, accompagné de spécialistes de son équipe dont Manuel Valls et Élisabeth Guigou, puis en fin d’après-midi, un autre candidat à l’Élysée, François Bayrou. Par ailleurs, les institutions des trois communautés monothéistes (juive, musulmane et chrétienne) vont toutes dans le même sens : elles condamnent ce drame d’une même voix et appellent à ne pas stigmatiser l’islam.

Pour identifier le tueur dont on craint qu’il ne frappe de nouveau, tous les moyens sont déployés ; les enquêteurs font le rapprochement entre la fusillade de l’école de Toulouse et deux affaires récemment survenues à Montauban ; un homme casqué a froidement exécuté, en deux moments différents, trois militaires dont les noms rappellent des patronymes d’Afrique du Nord ; ils remontent jusqu’à sa piste et le localise dans un quartier de Toulouse et que l’on incrimine désormais de sept meurtres. L’homme est connu des services de police. Il a séjourné en 2010 puis en 2011 au Pakistan pour s’entraîner et ensuite en Afghanistan pour mener des actions contre les troupes de l’OTAN. Le 22 mars, c’est l’assaut et la mort du terroriste.

Ce lundi 19 mars 2012, nous ne pourrons jamais l'oublier.

Marc Knobel

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Dix ans après les attentats terroristes commis à Montauban et à Toulouse, des commémorations sont prévues dimanche 20 mars à Toulouse, en présence du président de la République, Emmanuel Macron.

Ces commémorations sont organisées par le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). Les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande ainsi que le président de l'État d'Israël, Isaac Herzog seront présents. Les deux premières dames, Brigitte Macron et Michal Herzog, participeront également à cet événement.

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10 ans après les attentats de Montauban et de Toulouse

Le Crif vous convie à une soirée exceptionnelle autour du thème :

“La France face à l’antisémitisme et à l’islamisme”
Lundi 21 mars, à 18h30

au Bataclan

Pour vous inscrire, rendez-vous ici : https://bit.ly/Crif-21Mars

 

Au programme :

Intervention de Nicolas Sarkozy

Projection d'un film sur les attentats des 10 dernières années, réalisé pour l'événement

Interview de François Hollande par Nathalie Saint-Cricq

Présentation d'une enquête réalisée par l'Ifop sur la perception de l'antisémitisme aujourd'hui, par Frédéric Dabi, Directeur Général Opinion du Groupe Ifop

Table-ronde sur le sujet de la lutte contre l'antisémitisme et l'islamisme, avec la participation de Manuel Valls, ancien Premier ministre, Dominique Reynié, Abnousse Shalmani, et Frédéric Dabi

Intervention de Francis Kalifat, Président du Crif

 

Pour vous inscrire, rendez-vous ici : https://bit.ly/Crif-21Mars

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