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Publié le 28 Février 2023

Interview Crif - Entretien avec Hélène Schoumann, Présidente du Festival du film israélien à Paris

La 23ème édition du festival du cinéma israélien de Paris aura lieu du 13 au 21 mars 2023 !

Le Crif : Chaque année, vous organisez le Festival du film israélien à Paris. Pouvez-vous nous présenter ce festival et ses objectifs ?

Hélène Schoumann : Depuis quelques années, le festival a lieu pendant en mars au Majestic Passy grâce à ma fidèle amie et grande professionnelle du cinéma Sophie Dulac qui nous accueille dans une de ses salles. Nous présentons un panel original et exhaustif des productions israéliennes en avant-première, aucun film n’a été vu en France avant, et pour certains ils n’ont pas de distributeurs, – c’est un point sur lequel, je suis très exigeante. Je mélange fictions, documentaires et courts-métrage, c’est pour moi une section très importante car cela permet à de jeunes réalisateurs de talent de présenter leur premier film. Je les projette, – et c’est une tradition maintenant – avant les longs métrages. Il est d’ailleurs arrivé parfois que le public ait davantage aimé le court-métrage que le grand film. Tous les trois sont dotés d’abord du Prix du public grâce à la Fondation Hadida qui est notre gros sponsor en la personne de Victor Hadida qui par ailleurs à une immense maison de distribution Métropolitain Export. C’est formidable d’avoir le soutien d’une personne aussi influente au sein du 7ème Art. Pour les documentaires et courts-métrages, les jurys sont choisis et c’est souvent leur pôle d’excellence : dans les documentaires nous avons François Margolin qui vient de produire le film de Bernard Henri Levy Slava Ukraini, Dominique Welinski, également productrice et le journaliste Robert Sender. J’aime mélanger les genres et offrir au public, qui a soif d’Israël, tout ce qu’il y a de mieux dans le cinéma. Les documentaires sont évidemment le pic du festival avec toujours une certaine polémique et une histoire qui fait vibrer. Bon j’évite les sujets qui fâchent, je veux avant tout que le public prenne du plaisir, réfléchisse mais tout cela en bonne entente. J’ai aussi et de plus en plus l’envie de trouver des distributeurs français pour tout ces merveilleux films, ce n’est pas toujours simple. Je pense que le cinéma israélien a moins de succès que dans les années 80 avec la visite de la fanfare et Mariage Tardif, aujourd’hui ce sont les séries qui sont plébiscités. Moi je ne me jette pas dessus, quand une bonne arrive, je prends trois épisodes mais cela fruste le public, ce n’est pas ma priorité .

 

Le Crif : La programmation de la 23ème édition du Festival du cinéma israélien à Paris est très riche. Que pouvez-vous nous en dire ?

Hélène Schoumann : Ah oui ! Cette année, j’ai de la chance, c’est un très bon cru et je ne savais pas où donner de la tête quand je faisais mon marché à Jérusalem ou à Haïfa, c’est un peu comme le vin… Nous avons des films très forts et qui font place au rire avec notamment Mon voisin Adolf, comédie signée Léon Prudovosky. Dans les années 60, un rescapé de la Shoah qui a perdu toute sa famille vit quelque part en Amérique du Sud, il est persuadé que son voisin est Adolf Hitler. Hummus Full trailor est aussi très drôle avec une pléiade d’acteurs israéliens et puis le film d’ouverture et de clôture que j’adore Karaoké, et Le voyage à Eilat, deux petites perles chères à mon cœur. Une œuvre rare : Barren, Akara en hébreu qui veut dire stérile et qui raconte une histoire hallucinante dans le milieu orthodoxe pour dénoncer les abus de certains gourous, la réalisation est magnifique, on dirait un film de Bergman et surtout, le réalisateur Mordechaï Vardi est religieux, c’est ça Israël ! Une constante autocritique… mais tout en douceur. La société israélienne a évolué ses dernières années.

 

Le Crif : Avez-vous eu un coup de cœur au sein de cette programmation ? Quels sont selon vous les films et/ou documentaires à ne pas manquer cette année ?

Hélène Schoumann : Alors c’est comme de demander à une mère quels sont ses enfants préférés, ils sont tous très chers à mon cœur et je les choisis avec beaucoup d’amour car je suis encore après tant d’années dans l’émotion. Je dirais quand même que parmi les fictions, j’aime beaucoup America de Ofir Raul Graizer filmé magnifiquement avec un acteur star en Israël Michaël Moshonov. Un documentaire très rare sur la mer morte Les gardiens de la mer morte qui va plaire aux défenseurs de la planète trois nageurs : israélien, jordanien et palestinien décident de la traverser, ce qui n’est pas possible. J’aime également beaucoup celui sur David Grossman, immense écrivain. Pour commémorer à notre manière les 50 ans de la guerre de Kippour, j’ai Biba, extraordinaire, réalisé par le roi du documentaire David Perlov, hélas disparu et dont la fille Yaël fait un magnifique travail de restauration… Il y a aussi Judas de Dan Wolman, réalisateur classique et chantre du sionisme. C’est le dernier livre de Amos Oz qu’il a réalisé de nombreuses années après Mon Michaël.

 

Le Crif : Qui sont les acteurs de cinéma attendus cette année pour cet événement et ses nombreuses tables-rondes ?

Hélène Schoumann : Beaucoup d’invités cette année, des réalisateurs principalement et notre star Michaël Moshonov. Je regrette que Sasson Gabay et Lior Ashkenazi, héros du film d’ouverture ne puissent venir, ce sont de bons amis mais ils sont tous les deux hors sol et tournent des films à l’étranger dans tous les sens. Mais quand même j’aurai voulu qu’ils viennent. Concernant les tables rondes, ce sont plus des questions réponses avec un dialogue avec le public qui ont toujours beaucoup de questions à poser parfois ça fuse dans tous les sens. Nous avons la chance d’avoir Alain Finkielkraut qui va parler de David Grossman, ses émissions littéraires « Répliques » sur France Culture sont d’une très grande qualité, je suis heureuse qu’il est accepté. Il va dialoguer avec la réalisatrice du film Adi Arbel, et David Chemla, qui est un grand ami du festival, sera le modérateur. De même pour Nitza’s choice réalisé aussi par un vétéran du cinéma Uri Barabash. Incroyable documentaire et qui sera animé par Lise Gutmann, la grande spécialiste du Yiddish. Sans oublié Ariel Schweitzer, critique aux Cahiers du cinéma et qui connaît ce cinéma très bien avec un regard d’érudit. J’ai aussi la chance d’avoir la plus merveilleuse des traductrices Marguit Lipsker, ce qui facilite mon travail, son intonation et sa vivacité nous fait vivre les mots qu’elle traduit, avec ses longs cheveux, c’est vraiment Ophélie sur le rivage

 

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