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Publié le 27 Juillet 2021

La Minute Geek - Cinq questions pour comprendre l’affaire Pegasus

Chaque semaine, le Crif vous propose une plongée dans le monde de la tech et de ses outils. Mettez votre costume de geek, c'est parti !

Le scandale Pegasus a fait beaucoup de bruit dans la presse. La société israélienne NSO a en effet été sous le feu des projecteurs une fois qu’il a été découvert que son produit phare avait été utilisé pour espionner de nombreuses personnalités, dont le chef de l’état Emmanuel Macron. On a lu beaucoup de choses - plus ou moins exactes - sur le sujet, voici donc un récapitulatif afin de tout comprendre sur ce qui s’est passé.

 

Pegasus, c’est quoi ?

Pegasus est un logiciel vendu par une société israélienne, NSO. Ce logiciel permet d’aspirer le contenu d’un téléphone sans que son propriétaire ne s’en aperçoive. La société NSO a différents clients dans le monde. Comme toutes les sociétés du genre, ses ventes à l’étranger doivent être visées par une licence d’exportation validée par le gouvernement israélien. Le logiciel exploite les failles des lignes de code des programmes présents sur le téléphone. Il permet à l’utilisateur de récupérer les données d’un téléphone, voire d’activer à distance son micro ou sa caméra. Inutile d’avoir eu le téléphone en main pour pouvoir l’infecter avec le logiciel.

Que s’est-il passé ?

Parmi les clients de NSO, le Maroc. Les utilisateurs marocains du logiciel Pegasus l’auraient utilisé pour espionner des milliers de personnalités. Un collectif composé de journalistes et de membres d’Amnesty International a eu accès à la liste des personnalités visées. Parmi elles, des personnalités publiques et politiques françaises. Edouard Phillipe, Emmanuel Macron, François de Rugy… ces personnalités auraient été dans le viseur des services de renseignement marocains.
Le logiciel, vendu pour permettre aux utilisateurs d’avoir accès aux portables de terroristes potentiels ou d’individus dangereux aurait ainsi été utilisé pour de l’espionnage politique, mettant ainsi à mal les relations franco-marocaines.

Qui a été visé ?

Il n’y a pas que le Maroc qui aurait dévié de l’utilisation principale du logiciel. Ainsi les indiens l’auraient utilisé pour espionner des proches du Dalaï Lama. Les Mexicains auraient utilisé le logiciel pour viser des opposants politiques.
Quelques pays sont d’office épargnés par Pegasus : la Chine, l’Iran, les Etats-Unis, la Russie et Israël. Ces pays, par défaut, ne peuvent être visés par le logiciel.

Comment le Président peut être piraté ?

Il n’y a que les services secrets américains qui ont réussi à supprimer complètement le téléphone de Barack Obama. En effet, les téléphones ultra sécurisés sont peu pratiques à l’utilisation : ils ne fonctionnent que si les deux correspondants utilisent le même type de téléphone. Ainsi, un téléphone « normal » reste la façon la plus simple de communiquer avec le plus grand nombre. Ils sont, de fait, également plus faciles à pirater.

Quelles sont les suites ?

En France, des plaintes ont déjà été déposées, par Mediapart par exemple. Il est fort possible que d’autres plaintes soient déposées dans la foulée.

 

Sophie Taïeb