Lu dans la presse
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Publié le 5 Juillet 2021

L'article de presse que vous avez le plus lu cette semaine

La femme de 29 ans, qui officiera à l’Union juive libérale de Strasbourg, devient la cinquième femme rabbin en exercice dans l’Hexagone.

Cet article avait été publié dans le newsletter du 5 juillet 2021. Il est l'article de presse que vous avez le plus lu cette semaine.

France - Iris Ferreira va devenir la première femme rabbin ordonnée en France

Publié le 4 juillet dans Le Monde

A 29 ans, Iris Ferreira deviendra, dimanche 4 juillet, la première femme rabbin à être ordonnée en France, rapporte à l’Agence France-Presse (AFP) le mouvement du judaïsme libéral. Elle va aller officier à l’Union juive libérale de Strasbourg (UJLS), « une communauté qui n’a actuellement pas de rabbin libéral ».

Elle devient la cinquième femme rabbin en exercice dans l’Hexagone, après Pauline Bebe, Delphine Horvilleur, Floriane Chinsky et Danièla Touati, qui avaient toutes été ordonnées à l’étranger.

Etienne Kerber, un homme de 36 ans de la tendance libérale du judaïsme, sera ordonné rabbin en même temps qu’elle. Tous deux recevront la « semikha » (la transmission d’autorité d’un rabbin à un autre) des rabbins Tom Cohen et Pauline Bebe, dans leur communauté respective, à Paris. Un tel événement n’avait pas eu lieu dans l’Hexagone depuis 53 ans.

Le mouvement libéral, largement dominant dans le monde anglo-saxon, mais minoritaire en France, est partisan d’une vision ouverte du judaïsme. Contrairement aux traditionalistes et orthodoxes qui considèrent que confier le rabbinat à une femme n’est pas conforme à la loi juive, la halakha, les juifs libéraux estiment que les femmes ont autant de droits que les hommes dans tous les domaines.

« Un tournant de la vie juive »

Après quatre années de médecine, une licence d’hébreu, Iris Ferreira était allée étudier à Londres au Leo Baeck College, pour cinq ans, aucune formation rabbinique n’existant alors en France pour le mouvement libéral.

Celle qui a d’abord fréquenté des communautés du judaïsme orthodoxe dans l’ouest de la France dit avoir découvert dans le mouvement libéral « une ouverture qui permet à chacun de faire son chemin dans un contexte plus libre », affirme-t-elle à l’AFP.

« On est à un tournant de la vie juive. J’espère que cela permettra de mieux répondre à un besoin de la communauté », ajoute-t-elle, alors que plusieurs autres femmes actuellement en formation vont devenir rabbins dans les quatre ou cinq ans.

Attiré par le rabbinat « dès l’adolescence », Etienne Kerber, a étudié la littérature anglaise et américaine. Lui aussi formé au Leo Baeck College, il officiera à la Communauté juive libérale de Paris, aux côtés de Pauline Bebe. Par ailleurs, tous deux enseigneront à la rentrée à l’Ecole rabbinique de Paris, qui avait ouvert ses portes en septembre 2019 et forme une dizaine de rabbins libéraux.

Un millier de femmes rabbins dans le monde

La cérémonie dimanche, organisée par le Leo Baeck College, concernera aussi deux autres rabbins, ordonnés même temps à Cambridge et Amsterdam.

En juin 2019, une rencontre internationale de femmes rabbins ou enseignantes, venues des Etats-Unis, d’Israël, de France, avait eu lieu à Troyes, une première en France. La question d’une plus grande place, pour ces femmes, dans le judaïsme a été au cœur des discussions.

On compte en tout environ un millier de femmes rabbins dans le monde. Quelque 800 exercent aux Etats-Unis, une cinquantaine en Europe, le reste en Israël. Une dizaine de rabbins libéraux (hommes et femmes) exercent aujourd’hui dans l’Hexagone.