Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier - Le Crif et son nouveau président

30 Juin 2022 | 163 vue(s)
Catégorie(s) :
Actualité

"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

Dans leur numéro de janvier, le magazine Youpi, destiné aux enfants de 5 à 8 ans, a clairement laissé entendre à ses jeunes lecteurs qu' "Israel n'était pas un vrai pays".

"Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe…"
 

 

En juin 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi, Francis Kalifat, Président du Crif, publiait cette tribune en hommage à Sarah Halimi, devenue le triste symbole de l'antisémitisme qui tue. 

Sarah Halimi, une retraitée a été battue à mort à Paris, le 4 avril 2017 et son calvaire a duré plus d'une heure. Et, il s'agit bien d'un meurtre antisémite.

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

Portrait de Gil Taïeb
Nous sommes debout
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03 Avril 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

Francis Kalifat, the Crif President gave a speech at the annual Crif's dinner 2017. 

Le judaïsme indien est assez méconnu en France. Pourtant, il est d'une implantation millénaire. Il y avait environ 35 000 Juifs aux Indes lors de la création de l'État d'Israël

Johnny est malade. Oui, le grand Johnny. Lundi, la fille de Johnny Hallyday avait annoncé que son père souffrait d'un cancer avant de crier au piratage de son compte. Ce mercredi soir, c'est finalement le chanteur lui-même qui prend soin d'envoyer un mot sur Twitter pour rassurer ces fans. Si on lui a dépisté « des cellules cancéreuses » pour lesquelles il est « traité », il assure être confiant sur son suivi. "Mes jours ne sont pas aujourd'hui en danger, rappelle L’Express du 9 mars.

Cela paraîtra peut-être étrange à certains de mes lecteurs, mais j’aime Johnny, j’aime son timbre de voix, j’aime aussi certaines de ces chansons, je suis presque, presque un fan.

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Opinion

Par Chloé Blum

Portrait de Invité
Blog du Crif - Noé, reviens !
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11 Octobre 2018
Catégorie : France, Opinion

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Le 26 juin, Yonathan Arfi a été élu Président du Crif; il prendra ses fonctions le mois prochain. Ceux qui ont travaillé près de lui savent ses qualités humaines, ils connaissent sa compétence, ils apprécient son écoute et ils admirent la  force et la continuité de son engagement communautaire qui l’a conduit de l’UEJF dont il a été le président, à l’OSE et à l’Alliance, puis au Crif dont il est vice-président depuis 8 ans. Ils savent aussi qu’à cet engagement, il faut associer son épouse Arielle, elle-même ancienne présidente de l’UEJF et une tradition familiale d’excellence et de ténacité dont son grand oncle, le nageur d’Auschwitz Alfred Nakache, a été le modèle. Le plus jeune Président du Crif est aussi l’un des mieux préparés à ses fonctions.

Son concurrent, Ariel Amar, lui aussi militant très expérimenté a réalisé un score remarquable malgré une candidature tardive . Il a salué avec élégance la victoire de son rival, point final d’une campagne qui a fait honneur au Crif, une institution que Francis Kalifat a dirigée avec application et dignité au cours de sa double mandature.

Le Crif n’a pas que des amis. Il est parfois vilipendé à l’extérieur de la communauté juive parce qu’il exercerait un pouvoir occulte et il est parfois critiqué à l’intérieur de cette communauté parce qu’il n’agirait pas avec assez d’efficacité. Cette dernière critique, qui ne date pas d’aujourd’hui, doit être à la base des améliorations nécessaires et les débats préélectoraux ont  permis d’en évoquer certaines. Les conditions qui ont amené à la création du Crif dans la dernière année de la guerre sont toujours valables aujourd’hui, à savoir la nécessité de représenter, à cette époque  dans la clandestinité, l’ensemble des courants fragmentés qui avaient séparé les uns des autres des Juifs pourtant en proie à un danger commun.

Si le danger qui guette les Juifs de France n’a plus rien à voir avec celui de cette époque, dans un pays dont la législation contre l’antisémitisme est une des plus strictes qui soient, chacun sait que la proportion des Juifs agressés comme tels est sans commune mesure avec leur poids démographique, sans parler de ceux qui ont été assassinés uniquement parce qu’ils étaient Juifs.

Le Crif n’est pas le Parlement des Français juifs. Dans un pays laïque, ce serait une aberration, presque une monstruosité. Le Crif représente les associations qui acceptent d’en faire partie -on sait que le Consistoire l’a quitté- et qui y ont été admises. Cette représentation ne tient pas assez compte aujourd’hui des Juifs qui habitent les lieux où se déroulent la majorité des actes d’hostilité. Elle peut être modifiée.

Le Crif prend à coeur ses missions statutaires: garder la Mémoire de la Shoah, lutter contre l’antisémitisme et défendre l’Etat d’Israël.

Ces missions s’interpénètrent, car pour tenir debout, la lutte contre l’antisémitisme repose aujourd’hui sur un pied droit, la lutte contre la judéophobie, pour reprendre le terme de Pierre André Taguieff et sur un pied gauche, la lutte contre l’israélophobie. Celle-ci consiste à consacrer une demi-page à une famille palestinienne expulsée et une demi-ligne aux 150 habitants d’un village africain massacrés par les islamistes. Elle aboutit à dénier à Israël, si ce n’est son droit à exister,  du moins son droit à se défendre, ce qui au fond revient au même.

Lutter contre l’israélophobie, ce n’est pas donner quitus à des actions israéliennes qui violeraient  les droits de l’homme, mais de s’y opposer ni plus ni moins que quand d’autres pays s’en rendent coupables. Ces pays que le scandaleux Conseil des Droits de l’Homme se garde systématiquement de critiquer……

La judéophobie  a pris au cours de l’histoire de multiples visages dont certains continuent de percoler, qui attribuent au complot des Juifs tous les malheurs du monde. Le poids de la Shoah domine évidemment la judéophobie contemporaine. Mais c’est l’israélophobie, de plus en plus agrémentée à la sauce islamiste, qui a tué récemment, et notamment en France.

La lutte contre la judéophobie, autrement dit l’antisémitisme classique, a mis les institutions juives à l’unisson des forces démocratiques de notre pays. Le discours de Jacques Chirac au Vel d’Hiv en 1995 en reste un marqueur. Mais la leçon de la Shoah ne prévient aucunement des formes d’antisémitisme où la haine d’Israël se mêle à la prédication islamiste et à la revendication anticolonialiste.

Alimentée par le fatalisme, le clientélisme, le victimisme et parfois par la peur, la résistance à la dénonciation de l’israélophobie est puissante et alimente un déni, déni de la réalité dont la mise en exergue d’une islamophobie imaginaire est aussi  bien une stratégie qu’un symptôme.

Ce déni rend par contre-coup le Crif impopulaire. C’est ce qui fait l’honneur de cette institution. Je suis sûr que Yonathan Arfi  saura mener avec justesse le combat des idées dont dépend l’avenir des Juifs en France.

Richard Prasquier