Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Lectures de Jean-Pierre Allali - La brisure de la coque. Ou une transmission éthique du dire dans l’œuvre de Levinas, par Claude Bochurberg

20 Juillet 2022 | 83 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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Le 4 février 2018, le Crif et les Amis du Crif ont organisé un voyage de mémoire dans les camps d’Auschwitz-Birkenau. Près de 200 personnes ont participé à cette journée exceptionnelle, qui a marqué les mémoires de chacun. Une délégation d’élus et de personnalités publiques m'a également accompagné. Nous avons aussi eu l'honneur d'être accompagnés par Ginette Kolinka, réscapée d'Auschwitz.

En fin de journée, nous avons tenu une courte cérémonie d'hommages ponctuée de plusieurs discours et de prières animées par le Rabbin Moché Lewin. En conclusion de cette intense journée, le Shofar a resonné au milieu du silence etourdissant de l'immense complexe de Birkenau.

Depuis quelques semaines, le texte épistolaire de Sholem Aleichem a investi la petite – mais non moins prestigieuse – scène du Théâtre de la Huchette, à Paris.

Hier, je me suis exprimé sur la récente vague d'antisémitisme qui secoue la France. J'ai demandé à l'ensemble de la communauté nationale de faire front contre la haine antisémite. J'ai également rappelé l'importance pour la justice française d'appliquer des peines suffisamment lourdes pour être dissuasives.

De ce 9 janvier 2015, nous voulons retenir une autre image, cette belle image. Celle de Lassana Bathily.

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La brisure de la coque. Ou une transmission éthique du dire dans l’œuvre de Levinas, par Claude Bochurberg (*)

 

Admirateur fervent de Levinas, Claude Bochurberg, dans ce petit livre, nous présente un auteur certes difficile d’accès, « rugueux » même, mais essentiel pour comprendre le sens profond du judaïsme : « un état intérieur, une disposition de l’âme, une dimension de l’esprit ». Dans sa préface, Marc-Alain Ouaknin parle « d’un remarquable ouvrage que l’on reçoit comme une poignée de mains », « d’un livre traversé par un souffle inspiré ». La brisure de la coque, c’est en fait la brisure de la coque de l’ego, qui fait dire à Levinas que, tout compte fait, c’est l’Autre, notre prochain, qui compte avant tout.

Blaise Pascal affirmait : « Le moi est haïssable ». La tradition hébraïque, déjà, énonçait : « Bitoul hé ani » à savoir l’annulation du moi.

Et Levinas, à travers ses écrits et dans la pure tradition hébraïque, nous invite à « briser notre noyau dur, si égotiquement humain et cela même dans des conditions extrêmes où l’on est atteint par la douleur et par la souffrance.

On peut résumer la pensée altruiste de Levinas par ces mots : « Positivement, nous dirons que dès lors qu’autrui me regarde, j’en suis responsable, sans même avoir à prendre de responsabilités à son égard ; sa responsabilité m’incombe ». Un altruisme qui va jusqu’à la volonté de disparaître ou de mourir pour l’Autre alors que cet Autre n’a que faire de moi.

L’ouvrage est parsemé de citations. De Levinas, bien entendu, mais aussi de Pascal, Spinoza, Freud, Sartre, Hillel l’ancien, Isaac Louria, Catherine Chalier, Marc-Alain Ouaknin, Adorno, Jacques Rolland, Damasio, Gadamer, André Comte Sponville, Judith Brouste, André Neher, Alexandre Safran, Philippe Nemo, Maurice Blanchot, Roland Barthes, Lacan, Benny Levy ou encore Gilles Bernheim.

S’il convient, nous dit Bochurberg, de lire Levinas, il faut aussi le relire et le relire encore pour être sûr d’en avoir extrait la substantifique moelle.

Un petit livre, mais quel souffle !!

 

Jean-Pierre Allali

(*) CD Éditions. Mars 2022. Préface de Marc-Alain Ouaknin. 106 pages.   18 €.

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