Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Lectures de Jean-Pierre Allali - Rimbaud Rusalème. Ou le Nombre décrypté, par Michel Arouimi

02 Mai 2022 | 33 vue(s)
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Actualité

Fausses rumeurs, photos ou vidéos truquées… les fausses informations, ou fake news, inondent le net. La désinformation va parfois plus loin, prenant la forme de théories à l’apparence scientifique.

L'exposition CHAGALL, LISSITZKY, MALÉVITCH...L'AVANT-GARDE RUSSE À VITEBSK (1918-1922) est à découvrir juqu'au 16 juillet 2018 au Centre Pompidou.

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Et vous, comment définiriez-vous l’humour juif ?

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Opinion

Depuis plusieurs années, le cinéma international ne cesse de plébisciter les cinéastes iraniens. Asghar Farhadi en est l’exemple même. Cependant, certains réalisateurs n’ont pas la chance d’être autant ovationnés.

Pour leur cinéma engagé, frontal et dénonciateur du pouvoir politique et du régime iranien, grand nombre de réalisateurs iraniens ont été, pour les plus chanceux, contraint à l’exil, tandis que d’autres en détention, subissent le triste sort réservé aux prisonniers iraniens.

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Rimbaud Rusalème. Ou le Nombre décrypté, par Michel Arouimi (*)

 

Né à Charleville-Mézières en 1854, Jean Nicolas Arthur Rimbaud est mort à Marseille en 1891. Il est considéré comme l’un des plus grands poètes français et Philippe Sollers va même jusqu’à le désigner comme « le plus grand poète de tous les temps ». Polyglotte, il parlait l’allemand, l’italien, l’anglais, l’espagnol et même l’arabe, Arthur Rimbaud fut aussi un grand voyageur qui parcourut l’Europe et visita l’Égypte,  Chypre, le Yémen ou encore l’Afrique orientale .En Abyssinie, il se fit négociant en quincaillerie, café et vêtements. En décembre 1889, devenu trafiquant d’armes au Harar, il se permet, dans une lettre adressée à l’un de ses collaborateurs, un calembour : « Je rusalème à le croire ». D’où le titre de l’ouvrage de Michel Arouimi.

Pour en revenir au poète Rimbaud, c’est, bien sûr « Le bateau ivre », « Une saison en enfer », « Le dormeur du val » ou encore « Illuminations ».

Sans oublier « Voyelles ». À ce propos et comme le rappelait souvent le célèbre mots-croisiste Michel Laclos, Rimbaud est celui qui a donné des couleurs aux voyelles permettant à l’eau, pourtant incolore d’être tricolore du fait que E c’est le blanc, A, le noir et U le vert. Sans oublier I, le rouge et O le bleu.

Comparatiste, Michel Arouimi explore, dans son nouvel ouvrage, un versant méconnu de l’œuvre de Rimbaud : son rapport avec les textes sacrés de la chrétienté et du judaïsme. L’Apocalypse de Jean  avec la référence à la Jérusalem céleste y tient une grande place mais aussi le Livre de Salomon, le Premier Livre des Rois, la Kabbale, le Sefer Yesira, la shekhina, la Jérusalem réelle « qui mérite d’être nommée Sodôme  », le dénombrement des douze tribus d’Israël.

Le poème intitulé « Faim » comporte de nombreux renvois au texte biblique. On y parle de la vallée du Cédron, du sceau de Salomon le grand bâtisseur, de son Temple et de son palais, de ses cantiques, de la reine de Saba et de ses énigmes.

Les références à Victor Hugo sont très nombreuses comme avec « Les Juifs errants de Norwège », « La ronde du Sabbat », le « Juifs errant », « Caïn et Abel »…

Dans sa monstration, Michel Arouimi pratique souvent la numérologie, expliquant l’importance de certains chiffres dans la compréhension de l’œuvre de Rimbaud. Notamment le 6 (chiffre du malheur humain) et le 7 (« la plume de Rimbaud se livre ici encore  une poétisation dynamique très raffinée du rapport éminemment apocalyptiques des nombres 6 et 7 ») 666 ( nombre de la bête) et, bien sur le Un, « Nombre au-delà des nombres ».

Un ouvrage à la lecture ardue et qui nécessite une bonne connaissance de la vie et de l’œuvre de Rimbaud. Très original !

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Hermann.2021. 264 pages.