Jean Pierre Allali

Membre du Bureau Exécutif du CRIF, Jean-Pierre Allali préside la Commission des Relations avec les Syndicats, les ONG et le Monde Associatif.

Lectures de Jean-Pierre Allali - Vers l'innomable. L'antisémitisme institutionnel en Hongrie (1920-1944), par André Lorant

28 Juillet 2021 | 327 vue(s)
Catégorie(s) :
Antisémitisme

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

J'ai été interviewé par Marc-Olivier Fogiel et Eléanor Douet, sur RTL, lundi 30 mai 2016, à la suite de mon élection à la Présidence du Crif.

Prix Nobel de littérature en 2002, l'écrivain hongrois Imre Kertèsz est mort à Budapest le 31 mars 2016. Son dernier livre, "L'ultime auberge" a reçu, le 22 mai 2016, le Prix Spécial du Jury 2016 du Salon du Livre de la Licra-Paris

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Portrait de Jean Pierre Allali
LECTURES
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24 Mai 2016
Catégorie : France, Antisémitisme

Malka Marcovich et Jean-Marie Dubois publient un ouvrage original sur un thème peu exploré jusqu'ici:la contribution de la société des transports parisiens à l'organisation de la déportation des Juifs de France aux heures sombres de l'Occupation nazie

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

Là-bas, la crainte d'une menace russe est la principale raison qui exacerbe les passions identitaires.

 
Lors d’une allocution devant le Conseil de sécurité, Rafael Ramirez, représentant du Venezuela auprès des Nations-Unies, a lancé… « Qu’est-ce qu’Israël a l’intention de faire avec les Palestiniens ? Vont-ils disparaître ? Est-ce qu’Israël cherche à imposer une Solution finale sur les Palestiniens ? » 
 

Décryptage.

 

Deux historiens français l’ont fait et publient ce mois d’avril en collection Que Sais-je Les 100 mots de la Shoah.

"La Place de la République ne vous appartient pas".

Dimanche dernier, des militants du Collectif Anti Boycott se sont rendu face à une manifestation BDS.

Quel est donc ce mouvement qui s'est vu offrir une tribune hier au journal télévisé de France 2 ?

Lundi 11 janvier, à Marseille, un jeune turc de 15 ans attaquait à la machette un enseignant juif portant une kippa. Une affaire qui devait provoquer une grande émotion, et qui a inspiré à Jérôme Fenoglio, le directeur du journal « Le Monde », un éditorial remarquable. En voici un extrait : « Ce mal, il faut le considérer pour ce qu’il est : le produit des noces mortelles entre djihadisme et antisémitisme. Le terrorisme fondamentaliste (…) reprend tous les stéréotypes du vieil antisémitisme européen, accommodé à la sauce de l’heure, mélange de théories du complot importées du Moyen-Orient et transportées par Internet ».

A force de tenir des raisonnements primaires, ami de Gôôôôche, tu es devenu primaire

Ce soir, jeudi 22 octobre, France 3 diffuse à 23h15 « Profs en territoires perdus de la République ? »

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Opinion

Dès le début de l’offensive russe contre l’Ukraine, nous avons, le 23 février dernier, proposé à nos lecteurs, une étude sur les Juifs d’Ukraine. Depuis quelques jours, le conflit semble s’étendre à deux autres pays, la Finlande et la Suède. Nous vous proposons de découvrir les communautés juives de ces deux pays. Aujourd’hui, les Juifs de Finlande.

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Vers l'innomable. L'antisémitisme institutionnel en Hongrie (1920-1944), par André Lorant (*)

Autrefois forte de plusieurs centaines de milliers d’âmes, la communauté juive de Hongrie a quasiment disparu de nos jours. L’horreur du nazisme et de la Shoah est passée par là. André Lorant, né en 1930 à Budapest, nous offre, dans un ouvrage particulièrement bien documenté, parfois par le biais de textes inédits, un panorama des sombres années qui vont de 1920 à 1944, des prises de position des responsables politiques et des autorités ecclésiastique pour ce qui est de la « question juive ».

Et son constat est, pour le moins, terrifiant. Innommable !!

Ce qui apparaît, à la lecture de ce livre, c’est que, si les propos de nombre de dirigeants hongrois, ont, souvent, par les clichés qu’ils ont véhiculés, été pré-génocidaires, leurs conséquences, in-fine, se seront révélées aussi néfastes, donc véritablement génocidaires, que les discours des dignitaires nazis. Tout était en place pour la mise en marche de l’appareil de destruction massive : « l’arsenal juridique, l’intoxication de l’opinion publique par la haine, les mensonges, les propos calomnieux non seulement par des racistes de bas étage, mais encore par des personnalités qui auraient dû incarner la morale chrétienne et servir de guides à la pensée des gens ».

On ne dira jamais assez combien les clauses du traité de Trianon, avec, en somme, le dépeçage de la Hongrie, ont pu agir  sur le mental de la population hongroise, dès lors avide de revanche et de volonté de récupérer les territoires perdus. Et, comme souvent à travers l’Histoire, les Juifs joueront le rôle de bouc émissaire. C’est pourquoi, c’est dès le lendemain de la Première Guerre mondiale que la situation s’envenime pour les Juifs hongrois. La loi de 1920 établit un numerus clausus en défaveur des Juifs. Inspirateur de cette loi inique, l’évêque de Székesfehérvár, Monseigneur Ottokár Prohászka, fondateur de l’idéologie « nationale et chrétienne », se lance dans une campagne antisémite d’une violence inouïe. « Il justifie la haine du Juif par l’amour du Hongrois ».

Au fil des ans, plusieurs lois antijuives seront adoptées : la loi XV de 1938, celle de 1941. Et les protestations des Juifs hongrois (néologues, orthodoxes et du statu quo) auprès des deux chambres n’y feront rien.
L’action de l’amiral Horthy, régent du pays, est examinée sans concessions, textes législatifs à l’appui.  « Dans quelle mesure Horthy est-il responsable de la déportation des Juifs de province ? » se demande l’auteur. 400 000 Juifs de province ont été déportés lors d’une opération de grande envergure en sept étapes et Horthy a laissé faire ! « Horthy précipite sa propre chute et l’installation du régime de terreur des Nyilas ».

La pensé antisémite de deux chefs d’églises chrétiennes est examinée à la loupe : l’évêque protestant László Ravasz et le prince primat Jusztinián Serédi.

La question centrale de cet ouvrage est la suivante : « Le génocide des Juifs de Hongrie est-il l’aboutissement de l’antisémitisme magyar, de plus en plus exacerbé entre 1920 et 1944 ? »

Comme il le rappelle, André Lorant considère, à juste titre, que son travail d’historien se trouve naturellement alourdi par sa propre histoire de survivant de la Shoah. En effet, comme il le raconte, « Grâce au génie, à l’inventivité et au courage de ma tante paternelle, quelques semaines après la prise de pouvoir des Nyilas, j’ai pu me cacher dans un foyer d’enfants placé sous la protection de la Croix-Rouge suédoise, dans le quartier du château royal, ancienne résidence de Horthy arrêté et déporté par les nazis en Allemagne ».

Un bel essai historique. À découvrir !

 

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions L’Harmattan. Juillet 2020. 384 pages. 38 €.