Lu dans la presse
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Publié le 22 Février 2022

Monde - Le Covid a été un catalyseur de l’antisémitisme aussi en Suisse

Le nombre d’actes antisémites a connu une hausse l’an dernier, notamment sur internet. C’est surtout pendant le conflit à Gaza qu’un pic a été observé.

Publié le 22 février dans 20 Minutes

Le déclencheur d’une judéophobie sous-jacente: c’est ainsi que Jonathan Kreutner, secrétaire général de la Fédération suisse des communautés israélites, décrit la pandémie de Covid-19. Le constat est partagé, en Suisse romande, par la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (CICAD): «Les théories du bouc émissaire imaginant les Juifs à la manœuvre se sont accrues», remarque-t-elle dans son communiqué. Lors de manifestations, des comparaisons douteuses à la Shoah sont aussi apparues, notamment avec des non-vaccinés qui portaient des étoiles jaunes.

Mais la pandémie n’est pas le seul événement qui a tiré l’antisémitisme à la hausse: lors du conflit à Gaza en mai, des commentaires allant bien au-delà de la simple critique d’Israël ont augmenté. «Cette année encore, les réseaux sociaux occupent une part très importante des actes antisémites recensés. Les commentaires antisémites recensés sur les sites des médias sont en augmentation», note la CICAD.

Stratégie nationale exigée

Ce qui inquiète surtout les associations, c’est que les actes physiques ont aussi connu une augmentation, notamment avec, au début de 2021, la dépose d’un paquet de lardons et d’un cochon en peluche devant la synagogue de Lausanne ainsi que la souillure de l’entrée de celle de Genève. À Bienne (BE), des slogans nazis avaient été gravés sur la porte d’entrée là aussi. Ce passage d’un antisémitisme latent à un antisémitisme manifeste est «alarmant», selon Jonathan Kreutner.

«Des initiatives doivent être prises dans les domaines éducatifs, politiques et judiciaires, afin de contenir ce fléau», dit à son tour la CICAD. La conseillère nationale Sibel Arslan (Verte/BS) indique qu’elle déposera la semaine prochaine, lors de l’ouverture de la session de printemps, une motion qui exigera une stratégie nationale contre l’antisémitisme. «Quelqu’un à la Confédération doit être chargé de s’occuper de cela», dit-elle.

 

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