Etudes du CRIF
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Publié le 26 Mars 2012

Etudes du Crif n°16 : Juifs et noirs dans l’histoire récente

Un texte de Gaston Kelman.

Présentation par Marc Knobel L’époustouflant Miles Davis, le fabuleux Nat King Cole, le jeune prodige Joshua Redman, l’incroyable Charlie Parker, l’immense Count Basie, l’étonnant Charles Mingus, l’extraordinaire John Coltrane, la si belle Billie Holiday et le si monumental Modern Jazz Quartet… Grâce à mon père, depuis mon enfance, ces musiciens noirs m’ont régénéré et, par tous les états de la musique, j’ai senti le blues couler dans mes veines, j’ai entendu les cadences syncopées, les rythmes enflammés, j’ai vu couleurs et sons, j’ai arpenté Harlem et j’ai espéré la libération de tous les esclaves africains ou des Noirs américains, si souvent mis au ban parce que noirs. Parce que j’écris ta couleur sur mon cœur, parce que j’écris ton nom, car j’aime tes sons ; parce que tu es la plus belle des couleurs, si je vous disais : « I am a Black », me croiriez-vous ?

Pourtant, dernièrement j’ai ressenti un fort malaise. À force d’entendre cracher les Louis Farrakhan, les Dieudonné ou les Kemi Seba, j’ai perdu la boule. Je me suis alors tourné vers Gaston Kelman, ce fils d’Afrique qui avait psalmodié à longueur d’enfance que « son père était un Araméen vivant », cet écrivain talentueux qui, un jour, a accompagné les jeunes Juifs de l’UEJF au Rwanda, à la rencontre des mémoires.

Je lui ai demandé de nous éclairer. Parlez-nous des Juifs et des Noirs, rappelez-nous les convergences, dites-nous ce qui cloche, parlez sans fard des dissensions. Mais, surtout, parlez vrai. La réalité ne ressemble sûrement pas au clip glamour d’une amourette communautaire, pourtant ne partageons-nous pas un même destin, quelque part ?

Gaston Kelman s’est mis alors au travail, partant de son ressenti, observant le regard que le Noir porte sur le Juif et, dans l’autre sens, le regard du Juif sur le Noir. Il a accouché enfin d’un texte superbe, beau et profond que je vous invite à lire.

Un texte vrai.

 

Je me suis alors souvenu de l’amour du jazz et de quelques notes de musique et j’ai pensé à Mezz Mezzrow. En 1933, il créa un orchestre mixte noir et blanc. Le Juif Benny Goodman invita le pianiste métis Teddy Wilson à le rejoindre. Ils devinrent les premiers musiciens blancs (et juifs) à s’opposer à la ségrégation raciale.

 

Pour l’amour du jazz et de la musique, Juifs, Noirs, Blancs ou autres, tous unis autour d’une mélodie dans une inépuisable magie qui transcende l’humanité toute entière.

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