Les Amis du CRIF ont reçu Nicolas Sarkozy

Par Véronique Harari
Plus de 600 personnes ont assisté le 27 mai pendant près de deux heures à la conférence-débat avec l’ancien Président de la République, Président des Républicains, invité par Roger Cukierman, Président du CRIF, et interrogé par Wendy Bouchard.
Constatant chez les Français une crise de confiance généralisée dans la République, Nicolas Sarkozy souhaite créer la « République de la Confiance ». Le citoyen devrait s'y sentir représenté, protégé et obtenir des garanties qui lui permettront de recréer de la confiance.
Nicolas Sarkozy a expliqué qu’il est revenu dans l’action politique, car il ne pouvait se résoudre à voir son parti au bord de l’implosion, tout en voyant parallèlement progresser le Front National.
Il a réaffirmé son amitié pour Israël et a fait sourire en déclarant qu'il était souvent présenté comme juif par les antisémites, mais pas vraiment juif pour les Juifs ! Aujourd’hui, il a réaffirmé que l’antisémitisme est masqué par l’antisionisme.
Sur le départ des Juifs de France, il faut poser la question des raisons de ces départs et entendre les jeunes, juifs comme non-juifs, qui pensent ne plus avoir d’avenir en France.
Le Président constate avec regret que la règle ne s’applique plus dans notre pays, or, tout devient permis lorsque l’Etat est faible. La République ne doit plus reculer. La question de l’autorité doit être réglée en préalable à celle de l’éducation.
Répondant à une question de Roger Cukierman sur la barbarie moyenâgeuse de Daesh face à notre monde moderne, Nicolas Sarkozy a constaté que le monde musulman doit poursuivre sa réforme interne face au jihadisme. Il est impératif d’éviter une guerre entre l’Orient et l’Occident et la France a un intérêt vital à la stabilité de la Méditerranée. Il a rappelé que lorsqu’il était aux affaires, il a pris la décision de venir en aide à la jeunesse arabe en Lybie en dégageant Kadhafi du pouvoir qui menaçait son propre peuple. Aujourd’hui, le Président Hollande et la coalition internationale subissent l’avancée de Daesh. L’opposition syrienne est désormais entre les mains d’Al Qaeda. Il ne faut pas pour autant considérer que l’avenir de la Syrie se fera avec Bachar El Asssad qui a massacré plus de 200.000 civils. Désormais, l’opposition syrienne est entre les mains d’Al Qaeda. La  France doit parler à tout le monde tout en restant ferme sur ses principes et notamment sur l’interdiction à l’Iran d’avoir l’arme atomique.
Répondant à une question de la salle, le Président a longuement insisté sur la nécessité d’établir des relations diplomatiques avec le Qatar. Ce petit pays plutôt isolé dans la région fait des efforts notables de modernisation pour un pays musulman. Plutôt que de le stigmatiser, la France doit être à ses côtés pour faire avancer cette modernisation, et en faire un partenaire dans la durée de notre continent européen.